Chavez refuse le nouvel ambassadeur américain : un geste fort et juste

jeudi 5 janvier 2012
par  Alger républicain

Samedi, le président vénézuélien Hugo Chavez a confirmé lors d’une réunion son refus catégorique d’accueillir le nouveau diplomate américain Larry Palmer à Caracas.

Hugo Chavez Président du Venezuela

« M. Palmer n’entrera pas ici  » a prévenu Chavez sans sourciller un seul instant. « S’il vient, il faudra l’attraper à l’aéroport international de Maiquetia. Nicolas (Maduro), tu lui apporteras un café de ma part et par la même occasion, bye bye » a-t-il, dans un humour sérieux, briefé son Ministre des affaires étrangères avant d’ajouter : «  Il ne peut pas entrer dans le pays  ».
Le Président, leader du PSUV, a précisé qu’il avait communiqué « par écrit » la position de son gouvernement à Washington.

« Nous leur avons dit qu’il ne vienne pas. Ils ne nous ont pas dit ce qui lui a pris de manquer de respect au Venezuela, à un groupe de dignes généraux, au gouvernement, à la constitution. Comment va-t-il être ambassadeur ? Il s’est lui-même privé d’accréditation  » a-t-il estimé, faisant allusion au questionnaire rempli par ce dernier lors de sa candidature. Dans celui-ci, Larry Palmer avait affirmé que des milices colombiennes sévissaient dans le pays, que l’armée était sous l’influence de Cuba et que son moral était à zéro.

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Larry Palmer, un ambassadeur au passé souillé

Si les raisons données pour justifier cette interdiction de territoire se limitent à ce questionnaire, elles sont en réalité bien plus fondées. En effet, Larry Palmer n’est pas un simple ambassadeur qui s’en tient à sa tâche diplomatique. Lors de son passage au Honduras (2002-2005), ce dernier avait fait pression – et même harcelé - le gouvernement afin d’imposer le Traité de libre commerce, et d’accorder l’impunité aux soldats américains ayant commis divers crimes de guerre sur le sol hondurien. Il avait également habilement préparé le terrain à l’infiltration de la CIA dans le pays via l’USAID. Larry Palmer, ambassadeur américain refusé par le Venezuela

Pas étonnant donc que le Venezuela voit d’un mauvais œil la désignation de ce personnage douteux par les Etats-Unis, accusés à de nombreuses reprises par Chavez d’être derrière différentes tentatives de coups d’Etat et de divisions contrôlées en Amérique du Sud afin d’ouvrir le continent pétrolier résistant à l’ultralibéralisme sacré de l’Empire.

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Le renvoi des ambassadeurs, un geste symbolique et fort

Ce n’est pas la première fois qu’Hugo Chavez expulse, ou rappelle, un ambassadeur. En 2008, il avait sommé l’ambassadeur américain à Caracas de quitter le pays, en soutien de la Bolivie, qui avait fait de même, accusant l’envoyé de Washington d’être à l’origine de la division et du séparatisme des provinces boliviennes. « Allez au diable, Yankees de merde ! » allait-il scandé avec la présence et le charisme qui le caractérisent.

En 2009, il avait également renvoyé l’ambassadeur d’Israël après l’offensive à Gaza par l’Etat hébreux, qualifié alors d’ « assassin » et de « génocidaire  ».

En renvoyant les ambassadeurs des pays qu’il combat, Hugo Chavez se livre à des opérations coup de poing ayant pour but de faire entendre sa voie et sa détermination dans le monde. Un geste symbolique et fort qui souligne la volonté du Président socialiste antilibéral de ne rien lâcher face à l’impérialisme et aux tentatives de déstabilisation, d’infiltration et de division menées par les Etats-Unis face à ces irréductibles résistants sudistes qui osent partager les revenus du pétrole avec le peuple plutôt qu’avec les élites mondialisées.

Chris Lefebvre