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Décès de El-Hadi Arbaoui

mercredi 18 novembre 2020, par Alger republicain

C’est un vétéran du PCA-PAGS qui vient de nous quitter le 17 novembre à l’âge de 93 ans.
Il sera inhumé demain au cimetière de St Jean de Braye dans la région d’Orléans (France) où il avait rejoint ses enfants depuis plusieurs années.

Originaire de Tébessa, El-Hadi Arbaoui s’était engagé dans les luttes pour la libération nationale et l’élimination de l’exploitation de classe.
C’était un instituteur dévoué. Il liait l’exercice de son métier à la lutte quotidienne pour aider dans leur scolarité les enfants des classes populaires durant la période coloniale et à l’éveil de leur conscience nationale et sociale.

A l’indépendance en juillet 1962 il a mené la bataille avec ses camarades pour remporter le défi de la rentrée scolaire dans les conditions du départ massif des enseignants d’origine européenne provoqué par la politique de la terre brulée de l’organisation fasciste OAS.

El-Hadi a participé à la confection des premiers manuels scolaires conçus par des maîtres algériens travaillant d’arrache-pied pour démentir les pronostics lugubres des nostalgiques de l’ordre colonial tablant sur la succession du chaos et des massacres « généralisés » à la fin de la « mission civilisatrice de la France ». Les rédacteurs de ces livres avaient bénéficié du soutien de progressistes français, qui avaient pour la plupart répondu à l’appel du PCF et à la CGT à partir en Algérie pour contribuer à mettre en échec les plans dévastateurs de l’OAS et des néo-colonialistes.

Ses activités professionnelles traduisaient l’application du programme du PCA pour une Ecole démocratique, nationale et scientifique au service du pays et de l’affranchissement des masses populaires de l’ignorance et de l’inculture héritées du colonialisme.
Avec ses camarades enseignants, parmi lesquels Cherfi, Bayoud, Fayçal, tous emportés par l’âge ou la maladie, et de bien d’autres, il participa activement aux luttes contre la caporalisation de la vie syndicale au sein de l’UGTA par le parti unique du FLN.
L’affrontement avec les éléments réactionnaires ou hégémoniques du FLN, il le mena en tant que militant organisé dans les structures clandestines du PCA devenu Organisation de la Résistance Populaire (ORP) en juillet 1965 puis Parti de l’Avant-Garde socialiste (PAGS) en janvier 1966.

La Fédération des travailleurs de l’Education (FTEC) était le théâtre de luttes sans merci entre courants progressistes (militants et sympathisants du PAGS ainsi que des éléments de gauche du FLN) et courants réactionnaires réunis sous l’emblème du nationalisme et de l’Islam. Ce courant regroupait divers courants anti-socialistes et rétrogrades du FLN : droite du FLN, « libéraux », islamistes bennabistes, frères musulmans, islamistes pseudo-modérés auxquels le nouveau ministre de l’Education Taleb Ahmed avait confié des responsabilités notamment dans la confection des manuels de langue arabe.

Les luttes pour des méthodes démocratiques de fonctionnement au sein de l’UGTA et de mobilisation des travailleurs furent très dures, en particulier quand « l’appareil du FLN » fut, de 1967 à 1971, entre les mains de Kaïd Ahmed, un des éléments les plus réactionnaires et les plus anti-démocratiques du pouvoir, et après le tournant réactionnaire opéré en 1981 par le régime de Chadli.

Très amoindri par des problèmes cardiaques et quelque peu désorienté par les conséquences de la liquidation du PAGS en janvier 1993, El Hadi n’eut plus de vie militante organisée. Mais il avait conservé ses convictions socialistes et continuait à la défendre.

Alger républicain présente ses condoléances les plus attristées à sa femme, à ses enfants, à toute sa famille.

AR