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France : Une politique guerrière appelée démocratie sous prétexte de légitime défense

mercredi 2 décembre 2015, par Alger républicain

Un grand nombre de nos concitoyens regardent les télés françaises, d’autres vivent en France, certains depuis longtemps. Aucun n’est insensible à la situation que traverse ce pays. Situation dramatique que nous avons connue en pire lors de la "décennie noire". Parfois les enfants d’émigrés sont victimes des crimes atroces commis par les sauvages de Daech, comme au Bataclan. Comment ne pas être solidaire de ces victimes, mais comment aussi ne pas réfléchir aux origines des massacres de cette organisation ? Organisation au départ mise sur pieds par les forces rétrogrades de l’impérialisme US pour asservir des peuples et s’emparer de leurs richesses. Les témoignages sont nombreux à le confirmer, à commencer par de hautes autorités US qui l’ont-elles-mêmes révélée. (Voir le site d’Alger républicain sur le rapport du Pentagone)

Une question toute simple mais têtue se pose alors avec acuité : que font les armées françaises (ou autres) dans les pays africains, en Irak, en Lybie et aujourd’hui en Syrie ? Quelles sont leurs véritables raisons d’agresser des pays étrangers ? Quelles sont les conséquences de leurs interventions militaires ? Ces armées sont là en "légitime défense", ânonnent sans pudeur des responsables du pouvoir français.

Ainsi la diplomatie française, bien silencieuse sur la situation des Palestiniens, aurait ses propres couleurs, ses propres règles. Possible, dans ses manœuvres langagières pour mieux tromper. Mais, elle représente également celles de la "démocratie du monde libre", Celles des mots, celles du verbe, celles des larmes, celles du story telling pour employer une expression en vogue… et celles, concrètement manifestes, des guerres impérialistes gérée par l’OTAN et ses alliés des monarchies du Golfe ou d’ailleurs. Celles aussi des reculades inavouables de ses buts, dans ces temps d’état d’urgence et de privation de libertés.

Cette diplomatie à la façon du sioniste avéré Laurent Fabius, (hier c’était le "doctor" Kouchner) représentant du grand capital qui passe sans broncher par les étonnantes circonvolutions de son cerveau, du "Tuer Bachar El Assad" au "bon boulot de Nosra", une des filiales d’El Qaida, pour tenter aujourd’hui d’aboutir y compris à une "collaboration possible" avec l’armée syrienne, la vraie celle de l’Etat de ce pays mais sans Bachar El Assad. "Ensuite" - il veut dire avant – "nous verrons son cas," prétend-t-il. Après la résistance, inattendue pour les impérialistes des forces démocratiques syriennes aux visées impérialistes, les vociférations et le miel ? Incontestablement, ce n’est qu’une tromperie de plus !

Ces suppôts de l’impérialisme avaient crié à cors et à cris : Nous allons former une coalition internationale pour éradiquer Daech, aujourd’hui, nouveau retournement, cette coalition s’est transformée en coordination, puis en Front mondial selon les ambitions dilatoires de Manuel Valls. Jusqu’où iront les déclarations démagogiques de ce pouvoir ?

Que se passe-t-il donc dans la tête du ministre des Affaires étrangères français et de ses collègues, se demanderont possiblement les électeurs de François Hollande ? Ceux qui, aujourd’hui déçus, réfléchissent après l’avoir porté au pouvoir, au pouvoir suprême de la monarchie gaullienne en place d’une vraie république, régime que Mitterrand avait en son temps dénoncé dans son livre "Le coup d’Etat permanent", avant de s’installer lui-même sur le trône. Eh bien, la réponse n’est pas simple pour les téléspectateurs de France et de Navarre abreuvés de mensonges. L’intoxication semble en apparence fonctionner. Pour l’instant ! Pour l’instant seulement car de nombreuses voix commencent à s’élever contre l’état d’urgence dont sont victimes les forces opposées à sa politique de va-t-en guerre, y compris les écologistes, longtemps ses alliés.

Certains de leurs électeurs poseront la question aux députés de l’Assemblée nationale française, mais peut-être pas tant les manœuvres de manipulations sont généralisées, à ces députés qui ont voté pour l’état d’urgence et le prolongement des bombardements sur la Syrie, à ceux que l’on dit de gauche ou même de l’extrême-gauche qui soutiennent aussi les bombardements prétendument sans dommages collatéraux en Syrie, comme si leurs armes, malgré leur sophistication, pouvaient choisir avec précision les cibles humaines. Auront-ils une réponse ? Tous ces élus ont justifié leur soutien au monarque en raison des événements tragiques qui viennent d’endeuiller leur pays. Ce n’est là qu’un fallacieux prétexte.

Des centaines de milliers de nos concitoyens installés en France, certains depuis des décennies et où leurs enfants sont accusés de tous les maux, victimes chaque jour de racisme, de contrôles répétés au faciès, de brimades diverses, après qu’ils aient occupé les emplois les plus insalubres, les plus pénibles. Eux comprennent la signification de l’état d’urgence.

Pourquoi, pour ceux qui portent l’étiquette "socialiste", Jean Jaurès n’est-il plus une référence ? Par ces temps de guerre, arguent-ils, mieux vaut ne pas se le remémorer. Curieusement, pour le PS comme d’autres partis de "progrès" qui prônent maintenant "l’humain d’abord", "le vivre-ensemble" il n’est plus de temps à consacrer aux déclarations jaurésiennes, c’est un temps révolu, le monde a changé, clament-ils. Peut-être, quoique !

Depuis ce temps révolu, selon leurs propos, la nature de l’impérialisme plus que jamais agressif et déclencheur de guerres à travers tous les continents a-t-elle changé ? La course au profit, quels qu’en soient la forme et le prix, se poursuit en ignorant les peuples, leurs souffrances, leurs misères et leurs deuils.

Le "bon" peuple, lui, emporté par le désarroi et la douleur, pleure ses morts victimes de la barbarie de Daech, sans vraiment encore rien y comprendre aux politiques menées, par les tenants des pouvoirs de toutes les sensibilités. Me revient en mémoire l’expression lancée en son temps par Jacques Duclos, un des responsables du PCF d’alors : "Bonnet blanc, blanc bonnet" qui se traduira chez nous par "El hadj Moussa, Moussa El hadj".

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Malik Antar

30.11.15