Guerre de libération nationale : aucune plaque pour commémorer le sacrifice de Henri Maillot pour l’indépendance de l’Algérie

samedi 10 juin 2017

(Article rédigé à partir d’extraits d’un article de Nadir Iddir d’El Watan du 6 juin)

Le Musée du moudjahid a organisé une conférence en hommage à ce martyr.
Un des participants, Merzak Chertouk, a exprimé son indignation contre le fait que rien ne rappelle le martyre de l’enfant du Clos-Salembier. « Il n’y a ni lycée ni rue à son nom. Le nom Maillot du CHU Debaghine (Bab El Oued) n’est qu’un homonyme. La famille du chahid regrette qu’aucune plaque ne commémore son combat. Sa mère a supplié qu’on donne le nom de son fils à une rue ».

Mais un autre intervenant a préféré qualifier le martyr de victime « d’assassinat » (« ightial ») plutôt que de « chahid », titre réservé selon lui aux seuls musulmans ! C’est ce que Mohamed Kechoud, ancien ministre, n’a pas craint de soutenir. Dénonçant cette exclusive, Merzak Chertouk a souligné le caractère multiculturelle et multiconfessionnelle de la guerre de libération.

Pour Tahar El Hocine, moudjahid de la Wilaya 4, c’est le signe d’un « anticommunisme » primaire ». Il signale que « l’Etat algérien a fini par reconnaître à raison la qualité de chahid au défunt militant communiste, en lui décernant une décoration en novembre 1986 … L’Etat aurait pu se rendre compte de son erreur, s’il ne voulait pas lui donner ce qualificatif »".

Un militant de la région du Zeccar et ancien élève au lycée de garçons de Miliana, C. Baghdadi, a relaté de son côté certains aspects de l’épopée de Henri Maillot.

Tahar El Hocine ajoute encore que « Maillot, qui s’est donné le nom de maquis Sidi Abdelkader, se trouvait à El Karimia (Lamartine), douar situé au sud de Oued Fodda (Chlef) … Dans la région sévissait le bachagha Boualem, qui était caïd à ce moment-là. Ses affidés l’ont informé d’un mouvement de mulets utilisés pour l’acheminement des produits vers le maquis. Le bachagha informe le responsable de garnison de Lamartine. Une opération de ratissage sera alors déclenchée avec des responsables du secteur d’Orléansville (Chlef) (1re section de la 2e compagnie du 504e bataillon du Train) ».

Cernés le 5 juin, Maillot et ses quatre autres camarades, Maurice Laban, Belkacem Hanoun, Djillali Moussaoui et Abdelkader Zalmat tombent sous le feu d’une armée adverse de loin supérieure en matériel et en nombre.

« Trois en réchapperont : Hamid Gherab, Mustapha Saâdoune et Mohamed Boualem. … Né le 11 janvier 1928 à la rue Hoche (actuellement Zabana), Henri a habité au Clos Salembier, où il est enterré (cimetière chrétien Diar Saâda).

Sa famille et les fidèles des combattants pour la Libération commémoreront sa disparition samedi prochain, 10 juin »