Hommage à Mohamed Hassaïne

mercredi 28 février 2018
par  Alger republicain

Il y a 24 ans, le 28 février 1994, notre camarade Mohamed Hassaïne, collaborateur et correspondant du journal à Larbaatache, avait été enlevé par une bande armée obscurantiste.

Son corps n’a jamais été retrouvé. Et s’il se trouve des survivants parmi les auteurs de ce crime lâche et ignoble, il n’est pas douteux qu’ils soient en train de savourer les « fruits » mercantiles de la « réconciliation ».

Le tenants de l’idéologie des ténèbres ne supportaient pas le courage de Mohamed. Armé de ses convictions de classe, de son adhésion totale à l’idéologie socialiste d’émancipation de la classe ouvrière et des exploités, de sa vision internationaliste, il n’hésitait pas à leur porter publiquement la contradiction, dénonçant particulièrement les trafiquants, les exploiteurs, les émules du féodalisme, tous ceux qui utilisent l’Islam pour tromper ceux qu’ils exploitent. Il était également l’objet de la haine de ceux qui dans les arcanes du pouvoir se préparaient à faire main basse sur les richesses du pays, enrobant leurs plans sous les discours réformateurs.

Militant actif du PAGS et membre du syndicat des travailleurs de la terre, en sa qualité de technicien de l’agriculture, il déployait une énergie admirable pour éveiller la conscience de ceux qui allaient faire les frais du passage en grand vers le capitalisme et la domination de la nouvelle bourgeoisie sur la société et l’Etat. Le travail d’éducation mené au sein des travailleurs des anciens domaines agricoles d’Etat, morcelés par les réformateurs en une multitude de petits collectifs plus faciles à pulvériser et à avaler par les forces de l’argent et de la spéculation, ses liens étroits avec la petite paysannerie de la région livrée par le régime aux appétits des gros, dérangeaient beaucoup de gens dans le monde des affairistes. L’accumulation sans limites des fortunes, des biens matériels et de l’argent, est la seule vraie religion de ce petit monde de rapaces, quel que soit le masque porté. C’est ce que Mohamed ne cessait de répéter. Son honnêteté, sa combativité inlassable, sa formidable capacité d’écoute, son sens légendaire de la répartie dans les polémiques qui l’opposaient aux politiciens rusés des candidats à l’enrichissement étau pillage des biens de la nation, avaient tissé autour de lui de très forts liens de confiance.

Tous ceux qui poursuivent le combat de Mohamed, sont invités à témoigner une pensée particulière à son épouse et à ses enfants Hassen, Abdeldjalil, Nazim et Imad.

Alger républicain