Hommage rendu à Nedjadi Ali Boudjenah par le PADS à Paris

mercredi 20 avril 2011

Chers amis cher camarades

Ali, très cher Ali, même si tu ne m’entends pas, je peux te dire, très sincèrement, que ta disparition brutale a provoqué chez tous tes amis et tous tes camarades un choc incommensurable. Même toutes les larmes versées, n’arriverons pas à inhiber le chagrin et la douleur incrustés à jamais dans nos mémoires. Tu nous manques énormément, tu laisses un vide qui sera difficile à combler.

Nous garderons de toi un souvenir inoubliable. Tu étais un homme de conviction et d’honnêteté, un homme juste. Tu seras toujours cité en exemple au jeunes militants qui rejoindront, j’en suis sûr, notre Parti.

Ton cheminement dans la vie n’est pas banal, Dès l’indépendance du pays, tu n’a pas suivi tous ceux qui ce sont précipités vers le FLN sorti victorieux de la lutte pour l’indépendance. Tu n’as pas suivi tous ces margoulins, ces affairistes, ralliers du 19 Mars, tous ces voleurs, tous ces opportunistes se ruant dans ce Parti, pas pour construire une Algérie libre et prospère, mais pour s’accaparer des biens abandonnés par la colonisation et surtout occuper les postes. Ta clairvoyance politique légendaire a tout de suite senti les grands dangers pour l’Algérie toute entière et surtout pour les travailleurs et les pauvres en général. Tu as choisi d’aller vers les communistes. Un chemin miné d’embûches et de danger.

Dés l’indépendance et malgré l’interdiction du parti communiste algérien de toute activité légale par les nouvelles autorités, tu adhères à ce parti sans hésitation. Tu savais déjà que seuls les communistes pouvaient répondre à tes préoccupations et que seul notre Parti présentait une alternative de progrès qui tenait compte du rapport des forces aux plans national et international et tenait compte des aspirations contradictoires qui existaient parmi les différentes classes et couches sociales de la société algérienne. C’est pourquoi contrairement aux dirigeants du FLN, partisan du parti unique, le PCA se prononçait pour l’existence au lendemain de l’indépendance de tous les partis représentants de ces classes et couches sociales qui avaient chassé le colonialisme et leur rassemblement dans un Front véritablement démocratique. Ton combat inlassable pour atteindre ces objectifs a été une préoccupation permanente.

L’analyse du Parti Communiste se confirmait, l’Algérie nouvelle s’engageait sur un chemin scabreux. Le combat pour le pouvoir entre les différents groupes d’intérêts contradictoires se poursuivait au sein du FLN. 1965 le premier coup d’Etat allait semer la désillusion dans notre peuple. Pourtant interdit, le Parti Communiste Algérien avait condamné fermement cette action injustifiée et lamentable. La première décision du nouveau pouvoir a été de pourchasser et d’arrêter les communistes. Certains qui avaient déjà été arrêtés et torturés sous l’occupation, allaient subir le même sort par des tortionnaires algériens. Tu savais également et tu le répétais souvent : « quand on commence à arrêter les communistes, les peuples sont en grand danger ». Tu t’es tout de suite engagé dans la résistance à ce coup d’Etat désastreux contre le peuple algérien. Te sachant recherché et avec l’aide complice de camarades, tu as pu échapper de peu à ton arrestation. Tu as traversé la frontière marocaine et tu as pu rejoindre la France. Interdit de séjour en Algérie, tu as construit une autre vie en te mariant. Trois beaux enfants sont nés en France de cette union. Plus tard et la vie est ainsi faite, tu as rencontré Andrée ta nouvelle compagne. Pendant plus de vingt ans, Andrée fut une compagne remarquable. Cette femme merveilleuse, t’a aidé dans ton combat contre toutes les injustices et surtout au renforcement du parti, ta préoccupation et ton objectif principal : la construction d’un véritable parti communiste. Jusqu’à ton dernier souffle, avec fidélité et amour, elle t’a soutenu et aidé sans compter. Le parti salue son courage.

Ainsi tu as poursuivi ton combat dans les rangs du Parti de l’Avant-Garde Socialiste jusqu’à la trahison de certains de ses dirigeants qui ont rejeté honteusement les idéaux communistes et prononcé, à la suite d’un congrès bâclé, la dissolution de ce Parti. Après la victoire de la contre révolution en URSS, tu n’as pas sombré dans l’opportunisme et la trahison. Bien au contraire, loin de te décourager et d’abandonner la lutte, tu es resté fidèle à ton idéal communiste. Tu as été l’un des plus actifs, parmi les camarades qui ont donné naissance au Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme. (PADS). Le parti des communistes algériens, qui revendique dans la continuité, la ligne politique Marxiste Léniniste du PCA et du PAGS.

Devenu un dirigeant important et membre de la direction du Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme (PADS), tu as porté haut et fort les couleurs de notre parti et contribué à son rayonnement. Grâce à tes contacts avec tous les partis communistes dans le monde, tu as défendu, sans compromission politicienne, la ligne politique marxiste léniniste et internationaliste de notre parti. Tu as assisté à de nombreux congrès partout dans le monde, notamment, des partis communistes, Portugais, Brésilien, Syrien, Libanais et bien d’autres, tu as assisté également à toutes les réunions annuelles internationales des partis communistes (devant plus de 84 partis communistes), et toutes tes interventions ont été très applaudies par les congressistes. Grâce à ton action et ton dévouement, notre Parti a acquis une notoriété reconnue internationalement et surtout sur le plan national. Notre Parti est maintenant invité à toutes les réunions internationales.

Notre analyse sur la politique intérieure de notre pays et sur les événements internationaux en cours est très demandée. Tu étais aussi responsable de la publication du Lien , organe central de notre parti. Je n’oublie pas non plus les nombreuses fêtes de l’huma où tu étais l’homme de la situation, je te revois toujours avec ta sacoche légendaire, fier comme Artaban, tu veillais à ce que tout se déroule normalement et surtout récupérer l’argent du Parti. Pour rire, les camarades t’appelaient Rock Feller. Pas un centime du parti ne devait lui échapper.

Ali, mon très cher Ali, tu étais tellement lié à la vie de notre Parti qu’il est difficile de parler de toi. Ta vie entière tu l’as consacrée à ton Parti et à ton idéal communiste.

Communiste, tu étais, communiste tu es resté jusqu’à ton dernier souffle. Tu étais l’incarnation d’un internationalisme exemplaire à toutes les étapes d’une vie remplie de combats contre le capitalisme et l’impérialisme. Tu nous quittes à un moment où les prolétaires de tous les pays et les peuples dominés par l’impérialisme ont besoin d’unir leurs efforts pour abattre le système du capitalisme et rouvrir de nouveau la voie au socialisme. Tu étais tout simplement un homme véritable, un homme de demain.

Notre Parti ne t’oubliera jamais. Sache une chose, pour nous tu es toujours à nos côtés, ta vie exemplaire de militant sera donnée en exemple à toutes les nouvelles recrues du Parti.

Je ne dis pas adieu, tu es toujours parmi nous. Ali, notre cher Ali, repose en paix, l’idéal que tu as défendu appartient à toute l’humanité. La barbarie ou l’humanité, tel est l’enjeu de notre combat.

Le Parti réitère à toute ta famille nos très sincères condoléances.