Hommage rendu à Henri Maillot le 13 juin 2015 à Alger

jeudi 18 juin 2015
par  Alger républicain

C’est au cimetière d’El Madania que se sont rassemblées une centaine de personnes pour rendre hommage, ce samedi 13 juin, au chahid et militant communiste Henri Maillot, tombé au champ d’honneur le 5 juin 1956 à Lamartine dénommée aujourd’hui El Karimia.

Des moudjahidates, des militants de la lutte de libération pour l’indépendance, nationalistes ou communistes, jeunes et anciens, de nombreux citoyens ont tenu à lui rendre hommage. Yvette, la soeur d’Henri Maillot y était aussi comme chaque année.

Henri Maillot fut comptable à Alger républicain. Son militantisme et sa droiture y laissèrent une trace exemplaire. Alger républicain est construit de la valeur de ces hommes et de ces femmes qui y oeuvrèrent pour que la voix des masses populaires de ce pays ne soit jamais étouffée et qu’elle parvienne à être entendue partout.

Chaque année, des militants, des jeunes, des citoyens se rassemblent pour commémorer la mémoire de ce héros de la nation, celui qui réussit à enlever tout un stock d’armes à l’armée française. L’occupant massacrait les résistants en lutte pour l’indépendance nationale. Il cherchait à réduire les maquis qui manquaient cruellement d’armes. Celles que Maillot leur procura au prix de son sacrifice suprême donnèrent un grand souffle aux maquis de l’Algérois. Henri Maillot connut ensuite une mort héroïque comme des milliers de moudjahidine tombés au champ d’honneur pour que l’Algérie se débarrasse de l’oppression colonialiste.

Il n’est pas possible de comprendre aujourd’hui pourquoi près de 60 ans après, aucune autorité n’a jugé utile de donner le nom de ce héros à un lieu pour perpétuer sa mémoire.

Chacun peut cependant en déduire que les autorités du pays ont apparemment établi un classement des chouhada en fonction de critères qui ne s’expliquent que par un anticommunisme primaire. Et aussi par une tendance sectaire tenace à faire croire que la lutte pour l’indépendance fut une guerre « identitaire » et religieuse, les musulmans contre les chrétiens ou les juifs, bien que la plate-forme de la Soummam eût rejeté avec force ces assertions chauvines.

Refuser de donner le nom de Henri Maillot à une rue, une avenue une place, une école ou un lieu de ce pays qu’il a libéré lui aussi, c’est mentir aux générations qui viennent. L’Histoire et sa connaissance demeurent leur bien intrinsèque. Nul ne peut se permettre de les en dépouiller en les laissant dans l’ignorance du sens et de la portée universelle de la lutte du peuple algérien pour sa libération nationale et sociale.

On ne peut trahir indéfiniment la mémoire d’Henri Maillot comme on ne peut pas trahir les enfants de l’Algérie.

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Mohand Izem

14.06.2015



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