Il y a treize ans aujourd’hui

mercredi 14 septembre 2011

Lorsque Gerardo Hernández, Fernando González, Ramón Labañino, Antonio Guerrero et René González ont été arrêtés ? Miami le 12 septembre 1998, une chape de plomb s’est abattue sur eux pendant dix-sept mois jusqu’ ? l’ouverture de leur procès en novembre 2000. Le 8 juin 2001 le jury les déclarait coupables de tentative d’espionnage.

Trois mois plus tard s’écroulaient les tours jumelles du World Trade Center, faisant plus de 3000 morts, et cette immense tragédie restera comme une cicatrice dans la mémoire de l’humanité tout entière. Il reste que c’est pratiquement le même chiffre que celui des victimes cubaines du terrorisme cubano-américain basé en Floride. Mais de ces victimes-l ? , on ne parle jamais. Pas plus qu’on ne parle des victimes anonymes des agressions de l’Occident qui n’auront jamais de monument érigé ? leur mémoire… L’histoire est toujours écrite par le plus fort.

C’est dans ce contexte qu’en décembre 2001 sont tombées les sentences contre les cinq. Dans la haine qui révulsait Miami et les USA et l’indifférence du reste du monde.

Aujourd’hui, treize ans après, pour des milliers et des milliers de gens, ces hommes sont devenus les Cinq Héros antiterroristes de Miami. Aujourd’hui, treize ans après, il existe près de 330 comités de solidarité avec les Cinq, répartis sur 110 pays ? travers les cinq continents et qui luttent pour leur libération. Que de chemin parcouru depuis leur arrestation ! Mais malgré des avancées significatives, il reste encore beaucoup ? faire ? la solidarité internationale pour qu’enfin Gerardo, Ramon, Tony, Fernando et René retournent dans leur patrie. Ecoutons Olga Salanueva, l’épouse de René

« Toute aide provenant de n’importe quel pays du monde pour faire connaître la réalité occultée par les grands medias est une bonne chose. Bien qu’il existe plus de 300 comités de solidarité tout autour [des 5], il a été difficile de divulguer les véritables intentions des monstres [qui dirigent] les transnationales qui gardent le silence sur les faits et les déforment. […] Il ne suffit pas d’expliquer l’injustice devant les Nations Unies, les organisations des Droits de l’Homme ou en faveur des droits des Femmes, il faut en appeler aux peuples et aux mouvements sociaux. »

Et Olga précise qu’en octobre prochain, René, son mari, aura accompli 85% de sa peine et qu’il doit être libéré tout en restant soumis ? résidence pendant trois ans, en tant que citoyen américain. « Pour lui, continue Olga qui n’a et n’aura pas de visa pour rendre visite ? René, l’injustice va continuer au-del ? des grilles, car il sera libre mais il devra rester en Floride. La juge a dit qu’il ne peut s’approcher de lieux fréquentés par des gens qui appartiennent au crime organisé, mais elle l’oblige ? demeurer dans cet état, ce qui constitue pour lui un danger éminent. »

La place de René n’est pas en Floride, mais ? Cuba. Comme pour Gerardo, Ramon, Tony et Fernando. Tant que cela ne sera pas, tant qu’Obama n’aura pas signé leur libération, comme le lui permettent ses prérogatives de président, la solidarité ne cessera pas le combat. Plus que jamais il nous faut- et ce par tous les moyens - faire connaître l’histoire des Cinq, qui est indissociable de celle que mène Cuba pour la dignité et la liberté.

« Nous vaincrons, affirme Olga Salanueva. Ils pourront s’acharner contre nous comme ils l’ont fait [depuis si longtemps]. Ils ont déversé toute leur haine, mais nous sommes maîtres de notre espoir et le droit est avec nous ».

Annie Arroyo

Kubako Etxea – France Cuba