Invasion de Saint-Domingue par les USA Des événements qu’il ne faut pas oublier

samedi 8 août 2009
par  Alger républicain

Pour sauver les intrus mis en mauvaise posture et pour tenter de calmer la révolte populaire qui, reconnaissant la digne attitude du chef militaire Francisco Caamaño, se plaça sous sa direction, Lyndon B. Johnson, qui à l’époque occupait la Maison Blanche, a ordonné le débarquement à Quisqueya d’une troupe de plus de 42 000 militaires nord-américains, formée de marines et de soldats de la quatre vingt deuxième division aéroportée de l’Armée des États-Unis. Pendant ce temps, la VII flotte bloquait et bombardait la ville de Saint Domingue.

Le président Juan Bosch avait été destitué six mois après avoir pris possession de sa charge. Il avait été élu lors des premières élections démocratiques réalisées en République Dominicaine après les trente ans de dictature de Rafael Leonidas Trujillo.

Le 25 septembre 1963, une faction des Forces Armées dominicaines dirigée par le chef réactionnaire Elias Wessin y Wessin avait exécuté le coup d’état et promulgué une nouvelle constitution en remplacement de la précédente à laquelle il reprochait, entre autres « grands crimes », la reconnaissance de la liberté religieuse et de la liberté d’expression politique, le droit à un logement, l’égalité entre les enfants naturels et les enfants nés du mariage, ainsi que le droit au retour des réfugiés politiques qui avaient dû s’exiler pendant la dictature de Trujillo.

Ce texte constitutionnel avait également interdit les monopoles et l’appropriation excessive de terres et contenait d’autres projets innovateurs qui avaient provoqué que les secteurs de droite et la Maison Blanche décernent à Juan Bosch le qualificatif de communiste.

Lorsque la colère populaire a commencé à se manifester dans les rues, et que les combattants constitutionalistes ont mis en échec les troupes de Wessin, la Maison Blanche a décidé le recours à une intervention militaire, avec l’approbation complice de l’OEA.

Ces faits survenus en République dominicaine, il y a maintenant quarante cinq ans, rappellent que pour les oppresseurs, la violence est une arme essentielle qui ne se démode pas y qui est une partie intégrante de l’arsenal de domination globale.

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Néstor Núñez

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