Jacqueline Guerroudj, héroïne de la guerre de libération nationale et ancienne condamnée à mort, n’est plus

mardi 20 janvier 2015
par  Alger républicain

Jacqueline Guerroudj, héroïne de la guerre de libération nationale et ancienne condamnée à mort, n’est plus

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Notre amie et camarade est décédée à l’âge de 95 ans des suites d’une longue maladie.
Née à Rouen, Jacqueline Netter (son nom de jeune fille) fut arrêtée par les occupants allemands en tant que juive. Elle réussit à s’évader sur son chemin de déportation grâce à l’aide d’une famille de communistes français.

Jacqueline est arrivée en Algérie en 1948 pour exercer sa fonction d’institutrice dans une école de la campagne profonde de la région de Tlemcen, près de Ochba. Révoltée par la misère des paysans, le racisme et l’oppression coloniale elle adhère au Parti communiste algérien. Elle épouse Abdelkader Guerroudj, militant communiste et instituteur lui aussi dans la même région.

Elle est versée avec son mari dans les groupes armés des Combattants de la Libération. Son parti avait décidé de créer les CDL pour organiser la participation de ses membres à la lutte armée contournant de cette manière le refus des responsables du FLN de donner suite à ses demandes de contact et de coordination.

Les responsables du FLN exigeaient la dissolution des partis nationaux et l’adhésion à titre individuel. Les contacts s’établirent après la prise d’un camion d’armes en avril 1956 par le militant communiste Henri Maillot rappelé par l’armée française. A la suite de ces contacts, les CDL furent dissous et leurs membres affectés dans les rangs du FLN sur la base de l’accord conclu en juillet 1956 entre les directions des deux partis.

Expulsée avec son mari de Tlemcen vers la France, Jacqueline retourne à Alger après un arrêt judiciaire annulant cette décision. Affectée à la Zone autonome d’Alger elle est chargée entre autres de transporter les bombes. Elle est arrêtée en 1957 et condamnée à mort en tant que complice de Fernand Iveton. Mais la décision ne fut pas exécutée. Elle est libérée après les accords d’Evian du 18 mars 1962.

Elle rejoint le PCA pour poursuivre le combat, cette fois ci pour l’édification d’une nation indépendante et pour le socialisme.

Jacqueline Guerroudj se consacre corps et âme à la bataille pour l’édification d’une université nationale à la mesure des défis posés par la construction d’une nation vraiment indépendante. Avec modestie elle apporta une grande contribution à l’organisation de la bibliothèque de la Faculté de Droit et d’Économie d’Alger.

Elle resta fidèle à ses convictions jusqu’au bout.
Elle prit une part marquante dans l’organisation de la protestation contre la publication d’une interview du sinistre Bigeard par l’hebdomadaire « Algérie Actualités » au début de l’ère Chadli qui voulait envoyer des signaux à l’impérialisme français avec notamment la visite de Mitterrand en Algérie.

Alger républicain adresse ses condoléances les plus attristées à la famille de Jacqueline et l’assure de toute sa solidarité.

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Alger républicain

20.01.2015