Accueil > Actualité politique nationale > Grèves SNVI et entreprises de la Zone industrielle de Rouiba > GREVE SNVI ROUIBA - LU DANS LA PRESSE > La grève de la SNVI pourrait s’étendre à d’autres entreprises

La grève de la SNVI pourrait s’étendre à d’autres entreprises

mardi 12 janvier 2010

« Cette grève est la conséquence d’une organisation qui n’écoute pas sa base ». C’est en ces termes qu’a qualifié, hier, le secrétaire général du syndicat d’entreprise de la SNVI, M. Benmouloud, le mouvement de grève déclenché par les 6 000 travailleurs de l’entreprise dimanche dernier. Le secrétaire général du syndicat, rencontré à l’extérieur de l’enceinte du complexe, n’a pas mâché ses mots quant aux dernières décisions prises lors de la tripartie.

Il ira même jusqu’à dire que l’UGTA « n’a pas du tout négocié pour les travailleurs » puisque certaines mesures prises par le gouvernement vont à l’encontre des intérêts des travailleurs de la SNVI mais également des autres entreprises publiques. En effet, selon les représentants des travailleurs, « la suppression de la retraite sans condition d’âge et la retraite proportionnelle et l’abrogation de l’article 87 bis ont provoqué une inquiétude et un mécontentement général au niveau de la base ». Ils considèrent que ce potentiel « sanctionnera incontestablement l’entreprise au moment où un programme de relance de l’activité et la mise en œuvre d’un plan de redressement décidé par le gouvernement est entamé ». Les travailleurs rencontrés hier à l’extérieur de l’enceinte du complexe étaient unanimes quant à la poursuite de leur mouvement jusqu’à satisfaction de toutes leurs revendications. Interrogé sur la réponse qu’a réservée la direction générale à ce mouvement, M. Benmouloud affirmera que les responsables de la SNVI se sont dit incapables de répondre favorablement à ces revendications. La question, a-t-il précisé, relève des prérogatives du gouvernement, puisque les mesures décidées touchent pratiquement tous les travailleurs algériens.

En outre, notre locuteur n’a pas caché que d’autres entreprises publiques sont sur le point d’entamer des mouvements de grève. Il nous a confié d’ailleurs que les travailleurs des entreprises Cammo et Mobsoco ont entamé des grèves. Cependant, à cause de leur nombre réduit, ces derniers n’ont pas pu sortir dans la rue. Sur ce point, M. Benmouloud s’est contenté de dire qu’« il y aura des surprises à partir de demain [aujourd’hui, ndlr] », faisant allusion aux entreprises qui comptent entrer en grève pour les même raisons. Il nous a assuré que le mouvement pourrait s’élargir et il y a actuellement des contacts entre les différentes sections à cet effet. Les travailleurs de la SNVI, qui ont improvisé, hier, un rassemblement sur la route nationale, ne savent plus à quel saint se vouer. « Je paye pas moins de 70 000 DA d’IRG annuellement, au moment où des opérateurs privés ne payent que 30 000 DA », fulmine un travailleur, visiblement déçu par les mesures décidées lors de la tripartie. Il ajoutera que même l’augmentation du SNMG ne touchera qu’une partie des travailleurs. Un autre s’insurge : « Je travaille ici depuis 30 ans ils vont m’obliger à attendre jusqu’à 65 ans pour percevoir ma retraite ? C’est injuste. Ils vont nous enterrer ici sous ces arbres et l’affaire est close », ironise-t-il, tout en expliquant que son travail est pénible.

Par Smaïl Boughazi

in La Tribune

06.01.10