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Cuba toujours debout. La meute des aboyeurs algériens bave de rage (2)

mardi 12 mai 2015, par Alger républicain

Ou comment un chroniqueur affiche sa servilité pour se faire admettre dans le club de "l’axe du bien" contre "l’axe du mal"

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Extraits de la chronique de Chawki Amari dans El Watan du 4 mai 2015 :

"Abdelaziz et Raùl ont dû parler un peu, du bon vieux temps [...] du communisme, des bonnes guerres anti-impérialistes, des Souks El Fellah, des bons, de la télévision aussi unique, du volontariat et de la révolution agraire.

Avec certainement une dose de nostalgie, ils ont dû évoquer l’ex-axe Cuba-Algérie-Chine-URSS et autres qui, s’il a le mérite de s’opposer à l’hégémonie et la violence US, reste un club de vieux autocrates qui voient les libertés comme une manifestation du diable."

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On aura noté ce billet de même petit calibre dont le premier sus-nommé semble avoir copié sans vergogne sinon les termes du moins le contenu. Dans l’édition d’El Watan du 4 mai 2015, le chroniqueur s’est mis à la mode servile du mauvais goût béotien.

Il couvre d’un vernis sarcastique des propos superficiels sur des problèmes dont il ne semble pas saisir la gravité. Démocrate en chambre, il affecte l’air de quelqu’un qui se soucie de son indépendance d’esprit en reconnaissant tout de même à Cuba un petit mérite, celui "de s’opposer à l’hégémonie et à la violence US". L’illusionnisme mis à part, ce que l’ambassadeur des USA aura finement compris et apprécié dans le contenu subliminal du billet c’est l’ironie du chroniqueur sur les "bonnes guerres anti-impérialistes", sa vitupération contre les "vieux autocrates" qui ne sont pas en odeur de sainteté chez "l’oncle Sam".

C’est suffisant pour que les agences US puissent déterminer à quel vrai camp appartiennent tous les plumitifs de cet acabit.
On ne reprochera pas au chroniqueur son ignorance de l’histoire et sa faible capacité politique à discerner les différences idéologiques qui opposent le communiste Raul Castro et Bouteflika partisan depuis toujours du capitalisme. Et néanmoins reconnaissant pour l’aide désintéressée que, sous "l’autocratie castriste", Cuba, bien que démuni, a apportée au peuple algérien durant sa guerre de libération et après son indépendance lors de l’agression militaire marocaine en 1963. Sur ce chapitre la position de Bouteflika est respectable. Celle des "gusanos", pour reprendre un qualificatif cubain, qui rampent aux pieds des États impérialistes, est méprisable.

On notera donc le fait manifeste que Chawki Amari s’est bien intégré dans l’esprit de la "bien-pensance" ambiante à l’ombre de l’ordre international des puissants.

Chawki Amari n’a pas besoin d’argumenter. Il lui suffit de jeter à la face de ses cibles des mots qui se veulent dans son esprit stigmatisants, insultants : "communisme !", "Souks El Fellah !", "volontariat de la révolution agraire !" Autant d’aboiements exprimant comme des signaux bruyants le désir des nouveaux "chiens de garde" de s’intégrer idéologiquement au monde heureux des nantis hostiles à tout ce qui remet en cause leurs privilèges de classe.

Faut-il leur rappeler que l’attachement véritable à la liberté et à la démocratie commence par la défense et la réaffirmation du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ? Au rejet clair et explicite du droit d’ingérence que s’octroient les grandes puissances impérialistes ? Hors de cela, la proclamation de profession de foi démocratique n’est que oiseux bavardage couvrant un larbinisme manifeste.

Il semble que ces derniers temps, ce genre de profession de foi anti-cubaine, ou plus exactement les ralliements publics au camp impérialiste, rapportent gros à leurs auteurs, politiquement parlant "ou plus si affinité".

Chawki Amari et les autres écrivaillons dormiront d’un sommeil heureux en ayant le sentiment d’avoir atteint leur but : être répertoriés dans les bons fichiers des USA comme membres algériens éminents de "l’axe du bien". Dommage que Assange ou Snowden n’ont plus la possibilité de divulguer les billets quotidiens dans lesquels les agents des ambassades des USA, notant scrupuleusement les positions des uns et des autres, procèdent à un tri minutieux pour identifier ceux sur qui ils peuvent compter et ceux dont ils n’ont rien à craindre.

Nous conseillons cependant, notamment à Chawki Amari, s’il a un minimum de respect pour ses lecteurs et s’il veut réellement écrire des billets honnêtes, de mieux se documenter et de se donner par exemple la peine, de lire les chroniques régulières et documentées de Salim Lamrani sur Cuba. Il en apprendra énormément.

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Zoheir Bessa

Alger républicain

11.05.15