Le PT, le RCD, le FLN et les autres pris dans les turbulences de leurs contradictions

lundi 28 mars 2016
par  Alger républicain

Il faut bien se rendre à l’évidence tout n’est pas rose dans tous les partis, il n’est jamais trop tard pour rappeler des faits incontestables qui illustrent les comportements des uns et des autres. Il en est ainsi de l’organisation de Louiza Hanoune, la secrétaire générale du PT, où les choses ne sont pas toujours faciles. Après ses longues séquences de démagogie pour tromper les travailleurs et ses sempiternels compromis politiques avec les divers courants politiques du pays, apparaissent ses contradictions. Compromis avons-nous dit ? Qualifions-les simplement de douteux pour ne pas heurter ceux qui encore, peu nombreux probablement, espèrent en elle. La voilà maintenant prise dans la tempête que traverse son organisation. L’une des dernières démonstrations en est donnée par les déclarations de Salim Labatcha, député et membre du bureau politique de ce parti. Il dénonce, il était temps, penserez-vous ! « La détérioration de la situation interne du parti et sa transformation en une propriété privée. »

Selon la presse, il y a peu, Salim Labatcha a accusé également sa responsable d’être l’instigatrice :

d’une « opération criminelle et mafieuse visant le parti » et d’être »l’outil de membres du CC du FLN et celui d’un ministre du gouvernement affilié au RND ».

Rien de surprenant dans ses affirmations pour qui sait ce qu’est réellement et comment fonctionne cette organisation !

Mais on voit aux déclarations de l’une et de l’autre qu’avec le temps les divergences se font plus fréquentes, plus profondes, qu’elles remontent à la surface pour se traduire par des dénonciations tues jusqu’à présent. On savait depuis pas mal de temps que ce faux parti révolutionnaire démagogue a cru bon de soutenir les assassins du FIS en s’associant à lui lors du forum de San Egidio et avait exigé avec insistance le blanchiment de ses responsables auteurs de tant assassinats. Rien de surprenant, direz-vous, à ces déclarations du PT qui est viscéralement attaché au pouvoir bourgeois tout en simulant de le combattre.

N’en pouvant plus de telles « inepties », et des accusations « affabulatrices » d’enrichissement personnel de certains de ses membres, Louiza Hannoune a décidé de s’engager sérieusement dans la défense de ses principes, c’est à-dire dans sa ligne politique on ne peut plus démagogique et opportuniste. Première opération, le nettoyage par l’exclusion de Salim Labatcha et, deuxième opération, l’organisation d’un meeting tous les samedis pour « dévoiler » ce que sont les « oligarques »… qu’elle connait bien, évidemment ! Faisant une exceptionnelle découverte, elle ajoute à ses déclarations : l’Algérie va vers un point de rupture, elle est en état d’alerte maximum.

Comme elle ne va pas avec le dos de la cuillère et qu’elle ne recule jamais dans l’usage abusif du verbe de la démagogie en mêlant le vrai et le faux, elle alerte le peuple : il faut qu’il se prépare, dit-elle à « l’imminent grand soir qui sonne à nos portes. » Rien que ça, bon sang, quelle lucidité politique, quel vocabulaire révolutionnaire !

Dans son intervention elle a même fait l’effort de citer Ali Haddad, le président du Forum des entreprises, sans rappeler qu’il appartient à l’une des fractions de la bourgeoisie qui ruine l’économie du pays en s’enrichissant sur le dos des travailleurs. Au fait, auquel de ces clans appartient-elle ?

Elle ignore ou plus précisément elle a feint d’ignorer, encore récemment, ce qu’est le capitalisme, les classes sociales qu’il engendre et leurs contradictions. Sans rire, elle a ajouté : « Nous ne permettrons pas le retour des bachaghas », comme s’ils n’étaient pas, eux ou leurs semblables, déjà installés dans tous les rouages de l’Etat et qu’ils n’ont pas pignon sur rue, à savoir tous les pouvoirs avec la complicité de cet Etat bourgeois pour spéculer d’une manière ou d’une autre et exploiter les masses laborieuses. Ce dont ils ne se privent pas d’ailleurs. Un adage dit : Là où il y a de la gêne il n’y a pas de plaisir. En effet, c’est avec un immense plaisir, non partagé, qu’ils ressentent intensément à s’en mettre plein les poches.

C’est curieux mais pas amusant du tout d’entendre une « révolutionnaire », soutien inconditionnel du Président même si elle est signataire de la pétition dite des « 19 », de la voir rester, hors ses discours démagogiques, en marge des réels problèmes des travailleurs. De ceux qui souffrent tous les jours de l’exploitation des compères de cette dame et des différents clans de cette bourgeoisie particulièrement affairiste.

Autres déboires politiques, cette fois pour le RCD qui vient de connaître lui aussi d’importantes dissensions avec Nordine Aït Hamouda condamné par la direction de ce parti dont les objectifs ne sont pas fondamentalement différents des autres partis plus ou moins pro-pouvoir. Et qui sont également traversés par de telles crises.

Aujourd’hui, comme hier, le discours de Louiza Hannoune reste confus, plus confus que jamais, notamment quand elle aborde le retour de Chakib Khelil et le problème de la corruption généralisée dans les hautes sphères du pouvoir. La brave révolutionnaire refuse de voir clair ou en tout cas le feint-elle dans le chaos actuellement généralisé. Chaos mais pas pour tout le monde, puisque qu’il n’empêche pas les gros bourgeois de s’enrichir toujours plus.

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Malik Antar

26.03.16