Le Parti communiste grec (KKE) réaffirme son opposition à la « voie à sens unique » des partis du consensus européiste et appelle le peuple grec à organiser sa colère avec le KKE

dimanche 13 novembre 2011

Un grand rassemblement de masse a été organisé par le KKE vendredi soir place Syntagma. Ce rassemblement s’est produit quelques heures avant le vote de confiance pour le gouvernement, qu’il a obtenu (avec 153 voix sur les 300 députés au parlement) en faisant la promesse qu’il rechercherait à partir de maintenant le consensus le plus large avec les autres partis bourgeois.

L’oratrice principale lors de ce grand rassemblement du KKE fut la secrétaire-générale Aleka Papariga qui a insisté sur les points suivants :

« A bas le gouvernement et les partis qui servent la ploutocratie, ainsi que ces partis qui entretiennent sciemment des illusions parmi le peuple sur le fait qu’un autre gouvernement avec participation de ces partis résoudrait le problème.

Nous ne cachons à personne le fait que la lutte de classes doive être dirigée vers un seul but, la conquête du pouvoir ouvrier, un pouvoir qui soit au service de la classe ouvrière et des couches populaires.

Ils mentent sur le fait que le calendrier imposerait le vote de l’accord sur le prêt avant les élections. Nous demandons un gouvernement de transition et des élections dans les vingt jours afin que le peuple puisse être en mesure d’exprimer sa volonté par le vote. La faillite contrôlée a déjà été convenue tandis qu’il existe une possibilité sérieuse de faillite incontrôlée, elle n’a pas été effacée par les plans négociés avec l’UE, ni par la coopération du centre-gauche ou du centre-droit. »

Concernant les prochaines élections, Aleka Papariga a fait remarquer : « Les élections se dérouleront dans un climat d’intimidation sans précédent avec à son épicentre les prétendus plans de soutien de l’UE avec la menace d’une faillite incontrôlée, dans un climat d’anti-communisme intense et de provocations qui sont le moyen par lequel on va tenter de mettre le peuple dans une position de supplication.

Que voulons-nous dire par anti-communisme ? Des attaques physiques contre les communistes et d’autres militants. Les exhortations à ce que nous changions nos orientations et devenions un parti du système. Le soutien et le financement de la propagande anti-communiste sur le fascisme rouge-brun, avec des appendices qui seront chargés de faire le sale boulot afin que les partis bourgeois ne soient pas officiellement exposés.

Nous l’affirmons haut et fort, vous pourrez pas nous faire rompre, nous sommes trop forts ».

La secrétaire-générale du comité central du KKE a fait observer par rapport au nouvel accord de prêt :« L’argent qu’ils seraient censés nous donner est en fait notre argent, il a été arraché au travail de notre peuple. Le peuple ne doit rien, en fait c’est eux qui nous doivent tout »,et elle a ajouté sur les difficultés que rencontrent les partis bourgeois : « Ils sont dans une situation difficile car, à cause de la crise, la concurrence entre les Etats-membres de cette alliance prédatrice et les grands groupes économiques s’intensifie pour atteindre des niveaux inquiétants. Les partis politiques bourgeois et leurs collaborateurs ont peur car il y a de nombreux signes en Grèce qui vont dans ce sens tout comme la cohésion de la classe bourgeoise même risque de voler en éclats ».

Ils sont même inquiets en ce qui concerne une possible phase de reprise dans tous ces pays. Car la reprise ne serait qu’anémique étant donné, comme nous l’avons déjà affirmé, qu’elle ne ferait qu’ouvrir la voie à une nouvelle crise potentielle (…)

La crise en Grèce n’est pas le seul problème ni même le principal. Leur problème, ce sont les divergences importantes qui apparaissent entre les puissances impérialistes dominantes de l’UE sur la manière dont l’endettement de l’Espagne et de l’Italie doit être traité, afin qu’une crise majeure ne se produise pas en France.

Ils sont inquiets des contradictions entre les États bourgeois, les groupes monopolistes en Europe ainsi que de leurs contradictions avec les groupes monopolistes et les États bourgeois de Chine, d’Inde, des problèmes de l’économie des États-Unis et du Japon ; tout cela conduisant à l’émergence de forces centrifuges.

Ceux qui intimident le peuple Grec et les autres peuples d’Europe sont ceux qui réfléchissent à l’exclusion d’États-membres non seulement de la zone Euro mais aussi de l’Union européenne. Ils continuent à nous intimider prétendant que l’exclusion de l’UE serait un danger mortel pour les travailleurs (…)

Aucune des propositions politiques bourgeoises, libérale, social-démocrate, de gauche, ou « rénovée » - ne peut constituer une issue politique favorable au peuple si elle ne considère comme une question de principe la rupture avec les monopoles – dans l’industrie, le secteur bancaire, le transport maritime, le commerce – précisément la rupture avec la propriété capitaliste, ses institutions étatiques, ses alliances internationales. »

A propos de la proposition du parti opportuniste Synapsismos/Syriza concernant un « gouvernement de gauche » et de ses objectifs, la secrétaire-générale du KKE a fait observer :« Voyez sur quoi débouche l’opportunisme en ces débuts de XXIe siècle, évoquant officiellement, ouvertement et de façon éhontée, comme perspective la défense de la cohésion sociale, c’est-à-dire, la collaboration de classe, la soumission de la classe ouvrière à la classe bourgeoise, la soumission des couches populaires pauvres aux monopoles (…)

Il y a tout un débat qui s’est ouvert au nom de la souveraineté nationale. Nous croyons en la souveraineté populaire. La souveraineté du peuple, à savoir que pour que le peuple décide sur la base de leurs intérêts il faut qu’il ait entre les mains toute la richesse existante, produite dans le pays, la richesse qu’ils produisent par leurs mains et par leur cerveau, qu’il ait entre ses mains les moyens de production car autrement il ne pouvait y avoir aucune souveraineté ni pouvoir ; il ne pourrait être en mesure de planifier ni de garantir un travail à tout le monde.

Toutes les forces politiques de la « voie à sens unique de l’UE » - Nouvelle démocratie, PASOK, Synapsismos – doivent s’excuser devant le peuple pour les sacrifices inutiles qu’ils lui demandent de réaliser et pour les fausses promesses selon lesquelles le peuple Grec connaîtra par la suite une prospérité formidable.

Le KKE invite le peuple à lutter pour la propriété du peuple sur les moyens de production concentrés dans l’industrie, pour la socialisation de la terre, des grandes entreprises dans l’agriculture et du secteur du grand commerce.

Seule l’économie populaire peut garantir la souveraineté populaire et un véritable retrait des alliances impérialistes telles que l’UE et l’OTAN.

Aleka Papariga invite les travailleurs à renforcer et à se joindre à la seule perspective qui peut apporter un espoir, la perspective portée par le KKE : « Retrait de l’UE et annulation de la dette avec le pouvoir au peuple ».