Les manifestations du 5 mai en Grèce comme réponse massive des travailleurs aux politiques anti-populaires du gouvernement social-démocrate, de l’UE et du FMI.

vendredi 7 mai 2010
par  Alger républicain

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Réponse massive de classe ? la ploutocratie et aux politiques anti-populaires du gouvernement social-démocrate, de l’Union Européenne et du Fonds Monétaire International

Participation sans précédent de dizaines de milliers de personnes aux manifestations du PAME ? Athènes et dans 68 villes grecques.

Le KKW dénonce les provocations qui visent ? porter un coup aux luttes populaires et ont mené ? la mort de 3 personnes.

Ce 5 mai, la grève nationale du Front militant des travailleurs (PAME) a paralysé toutes les activités productives dans le pays. Les usines, chantiers et magasins, ports et aéroports, universités et écoles ont été paralysés.

A l’aube, des dizaines de milliers de travailleurs et de jeunes se sont rassemblés devant leurs lieux de travail défendant le droit des travailleurs de se mettre en grève, contre l’intimidation patronale. Des centaines de milliers de personnes ont exprimé leur colère lors des manifestations organisées par le PAME dans 68 villes de toute la Grèce.

Dans le même temps, des groupes provocateurs ont essayé de porter atteinte ? la manifestation. Aleka Papariga, secrétaire-générale du comité central du KKE, a souligné l’importance de la lutte politique organisée et a dénoncé également dans son discours au parlement les actions des agents provocateurs qui ont mené ? la mort de trois jeunes gens asphyxiés après qu’un cocktail Molotov a été lancé dans une banque.

La manifestation ? Athènes}

A Athènes, la grande manifestation du PAME s’est tenue sur la place Omonia, au centre d’Athènes. Giorgios Perros, membre du secrétariat exécutif du PAME a prononcé le discours principal insistant sur le point suivant :

« Pas de sacrifices pour les banquiers, les industriels, les monopoles. Nous ferons des sacrifices pour défendre, tous ensemble et unis, nos droits, notre vie ; pour défendre la vie de nos enfants, pour ne pas les livrer ? l’exploitation la plus brutale pieds et poings liés. Nous n’abandonnerons pas nos acquis.

Ils mentent quand ils parlent d’un plan de sauvetage pour le pays ; c’est un plan pour le patronat, les banques, les armateurs, ceux qui ont profité des anciens plans de sauvetage ; tout comme les créanciers étrangers, qui avec les parasites de la ploutocratie, vont piller la richesse produite par notre peuple lors des prochaines décennies.

Ils ont élaboré et graduellement mis en œuvre ces mesures depuis de nombreuses années. Ces mesures sont détaillées dans le Traité de Masstricht, dans le Livre blanc ; elles sont intégrées ? tous les décisions des sommets européens ; elles sont intégrées aux programmes du PASOK et de la ND ; tout comme dans l’accord en 9 points entre la GSEE et la Fédération des industriels grecs.

G. Perros a souligné : « nous méritons notre propre Grèce, qui est bien meilleure que la leur, et nous nous battrons pour elle. Même si ces mesures sont adoptées, nous ne leur accorderons jamais aucune légitimité dans nos têtes, nous n’obéirons jamais aux lois qui imposent ces mesures. Jour après jour, mois après mois, nous rassemblerons les forces pour empêcher la mise en place de ces mesures, jusqu’ ? ce que nous les renversions, ces mesures et ceux qui les portent.

Le représentant du PAME a terminé ainsi son discours : « nous, les salariés, les travailleurs indépendants, les artisans, les petits commerçants, les petits et moyens paysans, les jeunes, nous sommes la majorité.

Nous deviendrons encore plus fort tant que nous construirons notre front, notre alliance. Et une fois que nous aurons construit notre front populaire, nous ne serons pas seulement forts, nous serons tout-puissants ; car nous aurons créé le corps de notre propre pouvoir d’Etat ; nous aurons créé l’outil qui nous permettra de planifier et de produire selon nos besoins ; nous aurons créé les mécanismes de base afin d’empêcher la minorité de parasites qui pillent nos richesses, qui vivent de notre travail, travail qui pourtant devrait être suffisant pour construire notre vie, la vie de nos enfants et celle de la génération suivante.

C’est notre devoir patriotique et notre grande responsabilité, c’est notre « voie ? sens unique » et nous ne baissons pas les bras, peu importe l’étendue des sacrifices que nous aurons ? faire. »

A la suite du discours, un défilé du PAME a eu lieu, rassemblant contre la ligne des concessions, précisément la ligne de la GSEE et de l’ADEDY qui facilitent, par leurs positions, la mise en œuvre de ces politiques. A part les forces du PAME, les forces du Rassemblement anti-monopoliste grec unitaire des travailleurs indépendants et des petits commerçants (PASEVE) et le Front militant des étudiants (MAS) ont aussi participé au rassemblement de masse et ? la manifestation.

A la tête du cortège se trouvait une délégation du Comité Central du KKE menée par Aleka Papariga, secrétaire-générale du KKE.

Les manifestants du PAME ont défilé dans les rues du centre-ville jusqu’au Parlement, où le gouvernement social-démocrate avait mis ? l’ordre du jour le projet de loi comportant les mesures dirigées contre le monde du travail et avait prévu de le faire adopter par le biais de procédures d’urgence. Il faut prendre note du fait que le groupe parlementaire du KKE a utilisé le règlement parlementaire demandant ? ce que soit suivi l’article qui requiert la majorité qualifiée (180 des 300 députés) et non la majorité simple afin que soit approuvé ce projet de loi anti-populaire.

La position du KKE sur les incidents

La manifestation massive et encadrée du PAME a apporté une réponse dynamique aux actions de provocations organisées par plusieurs groupes provocateurs afin de déboussoler le peuple, de minimiser l’importance de la mobilisation massive, de calomnier le KKE, de faire obstacle ? la dynamique des luttes et d’intimider les travailleurs.

Dans son discours au Parlement, juste après l’annonce de la mort de trois personnes, Aleka Papariga a fait la déclaration suivante :

« Les travailleurs, qui subissent une attaque sans précédent, la pire depuis 1974, sont capables de reconnaître la lutte politique systématique pour la défense de leurs droits, pour protester, une lutte qui peut prendre de multiples formes selon les conditions du moment. Ils peuvent clairement faire la différence entre cette lutte et tout plan visant ? détourner ces luttes, toute action provocatrice qui fait des victimes innocentes et rend service ? ceux qui veulent mettre tout cela en scène afin de cracher sur les luttes »

Le peuple ne doit pas seulement résister aux provocations mais doit aussi prendre toutes les mesures nécessaires pour sécuriser les luttes, qui devraient partir des lieux de travail. Elles devrait frapper l ? où ça fait mal. Le point de départ de la bataille doit être le lieu de travail et devrait mener ? une grève nationale.

Je mets aussi l’accent sur le point suivant : arrêter de reporter la faute sur le peuple. Le peuple serait responsable de la crise, de tout. Le mouvement populaire organisé et responsable ne peut pas être accusé d’actions qui se sont déroulées dans son dos. Ces provocations ne passeront pas. Nous continuerons ? lutter. »

De plus, la secrétaire-générale du KKE a apporté une réponse résolue au président du parti nationaliste LAOS qui s’en est remis ? un anti-communisme nauséabond et a lancé une attaque provocatrice contre le KKE.

« Lorsque le cortège du PAME est arrivé au Parlement, il y avait un groupe de militants de « Xrisi Avgi » (groupe nationaliste d’extrême-droite), les soi-disant connus-inconnus, qui en 1994 avaient mis le feu ? l’Ecole Polytechnique et qui scandait des « brulons le Parlement ». Nous les avons désarmés et nous leur avons repris les drapeaux du PAME. Nous les avons dénoncés, puis nous avons marché bras dessus bras dessous et pas un seul incident n’a été déclaré lorsque nous fûmes ? la place Syntagma.

Je ne sais pas si ce groupe hors du Parlement a des liens fusionnels, permanents ou temporaires avec M.Karatzaferis mais honnêtement M.Karatzaferis joue le rôle d’agent provocateur de service afin d’imposer les mesures anti-populaires.

Le peuple a le droit de créer les conditions, par la lutte politique de masse, pour la révision jusqu’au changement radical de la Constitution.

Est-ce que le Parlement n’a pas changé la constitution durant toutes ces années ?

Bien sûr, nous avons dénoncé cette constitution et nous avons dit au peuple qu’il devait lutter pour la changer. Dire ouvertement et clairement que la Constitution a un caractère anti-populaire et anti-ouvrier est différent d’être un provocateur professionnel – même pas motivé par des raisons émotionnelles ».

Vendredi 7 mai 2010