Miloud Medjamia en réponse à l’article d’Alger républicain relatif à Houari Mouffok

mardi 7 janvier 2014

A propos de Houari Mouffok et sur «  l’attristante évolution d’un homme qui laissera cependant un souvenir positif indélébile dans la mémoire de toute une génération d’étudiants et de militants » de la fin de l’article de Zoheir Bessa, inséré le vendredi 3 janvier 2014 et que je trouve quelque peu indécent.

Je témoigne qu’après sa libération en 1966, l’ayant hébergé un temps et cotoyé dans le même service à Sonatrach, Houari Mouffok n’avait qu’une seule hantise : ne plus revivre les affres et l’enfer. Ses prises de position ultérieures n’avaient de sens que sa recherche de protection à tout prix. A Sonatrach, alors qu’il venait de rejoindre la direction de l’organisation et la planification, dirigée par Mahmoud Hamra Krouha, il Était dans un État lamentable, moi qui l’avait connu si perspicace et si solide intellectuellement.

Une anecdote : un après-midi, je me suis rendu à son bureau pour bavarder et évoquer avec lui nos souvenirs avec l’intention de lui remonter le moral. Il n’était pas là mais seulement, un court manuscrit de sa main sur son bureau, bien mis en relief. Je le lu : il demandait (en substance) pardon au FLN, aux dirigeants, au Conseil de la révolution et promettait de les soutenir et de ne plus recommencer.

Connaissant son état, je ne lui ai soufflé mot par la suite mais cela m’avait marqué pour tout le futur de nos relations fréquentes.
Je l’avais à maintes reprises encouragé à raconter pour la postérité, son itinéraire et parcours tout en m’engageant à l’aider ou à le documenter en tant qu’ancien responsable à l’information au sein de la Section d’Alger de l’UNEA. Un jour, il me présenta quelques feuillets très personnels sans grand intérêt sur le plan politique. Bien plus tard, je découvris son ouvrage « Parcours d’un étudiant algérien : de l’UGEMA à l’UNEA », préfacé par Nourredine Saadi et publié par les Editions Bouchène, à Paris en 1999 et à Alger en 2000 dans lequel, il s’est abstenu de beaucoup de choses. Il se protégeait seulement et je puis témoigner encore une fois que l’amicale intimité qu’il avait évolué mais ne s’était jamais départi de ses convictions profondes ou renié.

Miloud Medjamia

06.01.2014

— Envoi via le site
Alger républicain (http://www.alger-republicain.com/) —