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Notre camarade Christian Buono nous a quittés
dimanche 27 mai 2012
Notre camarade Christian Buono, qui fut un militant du Parti communiste Algérien nous a quittés brusquement le 20 mai. Descendant d’une famille italo-maltaise immigrée en Algérie, notre camarade est né le 8 décembre 1923 et a passé une dizaine d’années de sa vie à Constantine. Pendant la deuxième guerre mondiale, en 1941, il entre à l’École Normale de Bouzaréah (Alger) et à sa sortie il est nommé instituteur à Burdeau où il exerce sa profession de 1945 à 1947.
Il se marie en 1947 avec Charlye Audin, sœur ainée de notre camarade Maurice Audin qui a succombé sous la torture durant la guerre de libération nationale. Son influence politique a contribué à l’adhésion de Christian, en 1955, au Parti communiste algérien, en pleine guerre de libération. Charlye et lui sont enseignants dans des écoles de Tizi-Ouzou, Tigzirt, Mizrana et Makouda. Tous deux reviennent en 1956 à Alger, plus précisément dans la Cité populaire de la Montagne où ils vont exercer leur profession d’enseignants du primaire.
Tous deux deviendront les logeurs des dirigeants clandestins du Parti communiste Algérien tels que Larbi Bouhali, premier secrétaire, puis Paul Caballero et André Moine. Pendant cette période, Christian Buono aura la charge de rechercher des planques pour nos camarades clandestins et pour le matériel d’impression des publications clandestines du PCA. C’est dans la demeure de Charlye et Christian qu’André Moine sera arrêté en 1957. Christian Buono le sera également. Emprisonné à Barberousse il sera dans la même cellule où se trouve Henri Alleg qui l’informera de sa dernière rencontre avec Maurice Audin, affreusement torturé par les parachutistes de Massu.
Transféré ensuite au camp de Lodi où sont internés d’autres militants et dirigeants communistes ou nationalistes, Christian y demeurera pendant deux années. En raison d’une augmentation des troubles de sa vue, il obtient, grâce à l’intervention de ses avocats, une assignation à résidence dans son domicile.
Mais en 1959 le tribunal permanent des forces armées à Alger, au procès de plusieurs militants communistes poursuivis à la suite de leur opposition agissante au système colonialiste et à leur soutien actif au combat armé du peuple algérien, le condamne à cinq ans de prison. Son avocat, Maître Matarasso qui milite au Parti communiste français, parvient à lui obtenir de ce tribunal la liberté médicale.
Libéré sous condition, Christian Buono parvient à fausser compagnie aux services de la police coloniale qui assuraient sa surveillance. Il disparaît, prend le nom de Michel Marchand et milite clandestinement dans le PCA jusqu’à l’indépendance de l’Algérie. A ce moment là il reprend aux côtés de son épouse son métier d’enseignant à l’école primaire de la Cité de la Montagne. Elle devient une école modèle que le Premier Président de la République Algérienne, Ahmed Ben Bella, visitera.
Christian Buono dans deux de ses ouvrages, Babouche noire (édition Pleine Plume, 1989) et L’olivier de Makouda , (éditions Tirézias, préface de Henri Alleg, 1991) évoque avec beaucoup d’humour plusieurs anecdotes sur la vie coloniale et ses réflexions politiques.
A son épouse, à ses enfants et petits enfants, les communistes algériens organisés dans le Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme expriment leur chaleureuse solidarité et leurs condoléances.
La cérémonie d’inhumation du camarade Chritian Buono s’est déroulée le vendredi 25 mai 2012 au Crématorium du Val d’Oise, à Saint-Ouen l’Aumône, en présence de plusieurs anciens militants du Parti Communiste Algérien dont Henri Alleg et d’amis et de proches de la famille.
Une délégation du PADS était également présente à cette cérémonie.