Un demi-siècle après l’indépendance… Toujours des bidonvilles !

mercredi 19 février 2014
par  Alger républicain

On imaginait et espérait qu’avec l’indépendance de notre pays disparaitraient de notre vue les bidonvilles qui abondaient en périphérie des villes durant colonisation. Et leurs occupants trouveraient enfin un peu de confort. Espoir déçu !

Les populations qui les occupaient étaient des plus misérables. Le plus souvent les hommes ne trouvaient que des emplois précaires et très mal rétribués quand ils n’étaient pas au chômage ! Les enfants souffraient de tuberculose, d’hydropisie et aussi de trachome et les parents n’avaient pas les moyens de les faire soigner. L’espérance de vie infantile était en ce temps bien basse

Les plus âgés s’en souviennent encore, ces gourbis étaient construits de bric et de broc avec des morceaux de tôles, des vieilles planches et autres cartons. Leurs habitants – c’est un euphémisme ! – exposés aux intempéries, pataugeaient alors dans les eaux usées, la boue et les ordures et les enfants, privés de soins contractaient les maladies des « pauvres », comme on disait en ce temps, c’est-à-dire celles de grande misère, la tuberculose, l’hydropisie, le trachome.

Il a fallu sept ans de luttes douloureuses mais héroïques et des centaines de milliers de morts pour se débarrasser de 130 ans de colonialisme. En plus d’un demi-siècle, il semble que pour nos gouvernants la tâche de construire des logements décents pour tout le peuple soit insurmontable !

Posons-nous la question : qu’est-ce qui était le plus facile, chasser l’envahisseur en sept ans et demi ou construire des logements pour tous en cinquante ans ?

Il est vrai que la construction d’immenses et de luxueuses villas dans les faubourgs les plus accueillants est plus aisée et plus rapide. Et puis, la destruction des bidonvilles prend beaucoup plus de temps et, d’ailleurs, comment convaincre les pauvres qui y vivent - ou y survivent - d’abandonner leurs douillets « chez soi » ? Tout le monde sait que les malheureux n’aiment pas travailler et, de surcroit, qu’ils refusent de quitter leurs gourbis parce qu’ils adorent l’inconfort et l’insalubrité auxquels avec le temps ils se sont facilement habitués.

Ne nous attardons pas sur de telles questions : Il y a plus urgent, par exemple, construire des autoroutes sur tout le territoire national et améliorer nos infrastructures. C’est ce que pensent les « élites » qui nous gouvernent et celles qui désirent les remplacer, voyez donc les programmes des candidats aux prochaines présidentielles et vous serez édifiés.

Décidément le capitalisme est inhumain !

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Malik Antar

Alger républicain

17.02.14