Victime de l’arbitraire de British Gas une multinationale installée en Algérie, Meryem Mehdi en grève de la faim

samedi 6 mars 2010
par  Alger républicain

Meryem Mehdi est une femme courage. Recrutée en 2007 par British Gas Algeria à Hassi Messaoud en qualité de Coordinatrice d’administration et des opérations de British Gas, elle a entamé le 9 décembre 2009 une grève de la faim pour protester contre les torts qu’elle a subis de la part de son employeur. Les responsables de British Gas à Hassi Messaoud avaient décidé de la mutation de Madame Mehdi en modifiant les conditions de son contrat de travail sans obtenir son accord préalable. Le contrat initial de Madame Mehdi stipulait un régime de travail de quatre semaines de travail suivies de quatre semaines de repos ainsi que cela est généralement appliqué pour les travailleurs dans les régions du grand Sud et qui est communément appelé le système 4x4. Toutes les bases du Sud appliquent ce régime. Or les nouvelles dispositions de travail stipulées à Meryem Mehdi par British Gas modifient son régime de travail en une semaine normale de 5 jours sur 7 ce que la travailleuse a refusé du fait de l’impossibilité de tenir le rythme imposé en violation de son contrat initial. Elle est donc licenciée sans autre forme de procès !

Ajoutons que Meryem Mehdi, n’a jamais bénéficié des augmentations de salaire accordées à ses collègues masculins et ce sans aucune raison. Il s’agit-là d’abus, de discrimination et de mépris de la réglementation en vigueur en Algérie.
Comment British Gas peut-elle se permettre de traiter de façon aussi humiliante les travailleurs, de ne pas appliquer le code du travail et les lois de la République en matière de législation du travail ?

Interpellé dans le cadre de cette affaire, le ministre du Travail, Monsieur Tayeb Louh n’a rien d’autre à dire que de lui conseiller « d’arrêter sa grève de la faim et de réintégrer son ancienne société » !

Britsh Gas a promis sans faire aucun écrit qu’elle allait reprendre Madame Mehdi. Engagement sans suite !
Meryem Mehdi qui se sait dans son droit poursuit sa grève de la faim au péril de sa vie. British Gas n’a pas jugé opportun de se rapprocher de ce cadre. British Gas est une entreprise étrangère basée dans le Sud Algérien. Elle se comporte comme si le droit algérien ne s’applique pas à cette région.

Même si les responsables de cette entreprise pensent pouvoir y faire régner les règles qui leur plaisent, ils doivent être rappelés à l’ordre. Une fois de plus l’UGTA est notoirement absente des drames vécus par de nombreux travailleurs de la zone et notamment dans les sociétés étrangères. Elle brille par son silence et son manque total de volonté de défendre les travailleurs jetés en pâture à des gestionnaires hors la loi.

Il y a bientôt 40 ans, a eu lieu la nationalisation des hydrocarbures pour que les Algériens soient maîtres de leurs ressources et de leur destin et que ces ressources puissent profiter au peuple algérien avant tout, afin qu’il édifie son pays, qu’il s’instruise et qu’il puisse vivre dans la quiétude. Les pratiques qui sévissent aujourd’hui dans le Sud algérien autour de la rente pétrolière montrent de graves dérives portant atteinte à l’intérêt national.

Des comptes devront être rendus au peuple algérien pour cela un jour.

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Mohand Izem

Alger républicain

06.03.2010