Pérou : Causes de la révolte des populations indiennes

samedi 8 août 2009
par  Alger républicain

La révolte des populations indiennes a commencé le 9 avril dernier, suite ? la série de décrets législatifs édictés du président péruvien Alan García.

Parmi les normes rejetées par les manifestants figurent celles qui régulent l’exploitation des ressources hydriques et qui établissent les paramètres de gestion du patrimoine forestier. Ces décrets ont été pris en 2008 par le président, utilisant les compétences spéciales que le Congrès lui a octroyées dans le cadre du processus de mise en place du Traité de Libre Commerce (TLC) entre le Pérou et les Etats-Unis.

Ces décrets soumettent le Pérou à la volonté des transnationales des USA.
Les communautés indigènes soutiennent que ces normes sont préjudiciables à leurs intérêts et permettent la privatisation des forêts et des ressources hydriques. Forts de ces arguments, elles ont commencé par bloquer les autoroutes et la navigation sur les fleuves et fermer les valves de conduites de gaz

Selon les chiffres officiels, au moins trente-trois personnes ont été tuées au cours de ces manifestations. Il y aurait eu en réalité plus de cinquante morts.

Dans la province amazonienne de Bagua, onze policiers et trois indigènes sont morts, selon les informations du premier ministre Yehude Simon. L’Association Interethnique de Développement de la Jungle Péruvienne (Asociación Interétnica de Desarollo de la Selva Peruana - AIDESEP) dénonce quant à elle la mort de vingt-deux indigènes de l’ethnie awajún.
Les faits se sont produits quand la police a exigé de dégager une autoroute bloquée par des membres des communautés originaires de l’Amazonie.

Le Congrès a finalement reculé devant les Indiens et annulé deux decrets contestés qui, selon les Amérindiens, facilitaient l’exploitation pétrolière, gazière et forestière de l’Amazonie.
Daysi Zapata, la vice-présidente de la confédération des Indiens d’Amazonie (AIDESEP), a demandé à ses partisans de lever les blocages de routes et de rivières, qu’ils avaient mis en place début avril.

Le président péruvien Alan Garcia avait soutenu en personne les deux décrets contestés. Devant l’ampleur des protestations, il a dû s’excuser auprès des Amérindiens pour ne pas les avoir consultés. Recherché par les services de répression, le leader des manifestants, Alberto Pizango s’est réfugié dans l’ambassade du Nicaragua et a demandé à ce pays l’asile politique qui lui a été accordé. Le Premier ministre péruvien Yehude Simon s’était engagé à démissionner dès règlement de la crise.

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Source : Rebelión

Traduction de par Karen Bellemans et correction de Benoît Wat pour Investig’Action.