hommage au syndicaliste Redouane Osmane mort à la fleur de l’âge il y a cinq ans

mardi 18 décembre 2012

"Le Conseil des lycées d’Algérie (CLA) a rendu, hier, à Alger, un vibrant hommage à son fondateur, Redouane Osmane, décédé le 15 décembre 2007, à l’âge de 56 ans. Au siège du PST, une exposition photos, des articles de presse et des posters du “militant infatigable” recouvraient les murs de la grande salle. À l’occasion du 5e anniversaire de sa disparition, ses amis, ses collègues du lycée Émir-Abdelkader et ses compagnons de lutte étaient là pour témoigner de son “engagement” et de ses “compétences”, mais aussi de son “combat pour une véritable école publique” et de son implication dans les autres causes justes. Le SG du CLA, Idir Achour, a révélé à Liberté que son syndicat a décidé de consacrer la journée d’hier à “la réflexion autour des enjeux de l’école algérienne et des réformes initiées dans l’enseignement”, des thèmes qui passionnaient Redouane ( … )

Farid Cherbal, enseignant en sciences et technologie (USTHB), s’est penché sur le système universitaire LMD. Une des formes, selon lui, de la “contre-révolution en matière de souveraineté nationale”. “Le système LMD est entré dans les bagages de l’accord d’association avec l’UE”, a-t-il déclaré, laissant entendre qu’un tel système obéit à “une politique néolibérale au profit d’une minorité” dont la finalité est d’avoir une université à 2 vitesses. “Une université d’excellence et des universités de seconde zone où la licence sera la limite sociale.” « ( Par : Hafida Ameyar dans Liberté du 16 décembre 2012) »« Je suis fière de mon frère. Chaque jour, mes camarades achètent les journaux pour suivre l’évolution de la grève. Ils y croient. Ils me disent que je dois l’être (fière) parce que lui, dit la vérité et ne craint rien. Que c’est un exemple que nous devons suivre pour arracher nos droits », propos de sa sœur, tenus en la présence du frère, dans la maison familiale pour les besoins d’un documentaire réalisé par Samia Chaal, en reconnaissance justement de la légitimité du combat mené par lui et l’ensemble des enseignants.
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Redouane Osmane, créateur et porte-parole du Conseil des lycées d’Alger (CLA), avant que cette organisation ne s’élargisse aux 48 wilayas du pays, était la bête noire des autorités. De l’administration du lycée Émir Abdelkader au ministère de l’Education nationale, dont les services refusent jusqu’à présent d’octroyer l’agrément, convaincus que même si Redouane est mort, d’autres comme lui, parce que formés à l’école du maître, sont là pour poursuivre le combat. Tous parlent le même langage et animés de la même force de lutte pour la justice et la liberté : Idir Achour, Zineb, Hassiba, Naïma…et d’autres encore ( … ) Le décès de Redouane Osmane est une perte immense pour ceux qui rêvent d’une autre Algérie, soutiennent ses amis, mais le combat continue et ce sont eux qui le relancent, avec force, malgré toutes les contraintes. "

(Par Karima Mokrani dans La Tribune du 16 décembre 2012)