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Déclaration du Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme

Non aux ingérences impérialistes au Mali !

samedi 21 avril 2012

Les événements préoccupants qui secouent le Mali sont la conséquence de la sujétion de ce pays au néo-colonialisme français, de l’exploitation de ses maigres ressources par une bourgeoisie compradore et des castes corrompues à la botte de l’impérialisme français. Du fait de cette tutelle, le Mali est l’un des pays les plus pauvres de la planète. Les puissances impérialistes tentent d’endiguer la montée des luttes démocratiques et patriotiques des masses populaires maliennes qui veulent en finir avec cette domination, de détruire les forces de progrès de ce pays et de la région.

Le Mali a acquis une importance stratégique en raison des rivalités qui opposent les grandes puissances impérialistes entre elles pour le contrôle du Sahel, l’accaparement des richesses de son sous-sol, dans le cadre de la lutte pour le partage et le repartage du monde entre rapaces désireux de régler les graves contradictions de la crise du système capitaliste international par l’accentuation de l’oppression des peuples et des travailleurs. Ces puissances s’acharnent à diviser les peuples, à les dresser les uns contre les autres pour pouvoir s’emparer de leurs richesses.

De plus, les manipulations, les manœuvres et les intrigues incessantes de ces puissances s’inscrivent dans un plan d’achèvement de l’encerclement de l’Algérie par des régimes hostiles et complètement à leurs bottes, comme celui qu’elles ont imposé en Libye, d’orchestration de troubles à l’aide d’aventuriers manipulés auxquels elles font miroiter la promesse de les aider à constituer de pseudo États indépendants ou des Émirats islamiques. Le but des manœuvres des puissances impérialistes sur les frontières sud de l’Algérie est aussi de renforcer leurs pressions afin d’amener le régime à céder les richesses du Sahara aux multinationales et de permettre à l’impérialisme américain et français d’y installer des bases militaires. L’enlèvement des diplomates algériens est dans ce contexte un acte de provocation calculé.

Les causes et les conséquences de la sécession de l’Azawed de même que les activités des groupes islamistes dans ses territoires du nord et le coup d’Etat militaire du 23 mars, ne peuvent être détachées de ce contexte.

Depuis des années ces puissances encouragent les actions armées et le banditisme de groupes qui s’abritent sous la bannière de l’Islam. A travers ces encouragements, elles cherchent à créer des prétextes de toutes pièces pour justifier leurs interventions militaires.

Ces manœuvres exploitent les mécontentements des populations marginalisées par les régimes de la région, y compris celui de l’Algérie qui dispose de grandes ressources financières. Ces ressources auraient permis de supprimer le chômage dans les régions du sud du pays, améliorer radicalement les conditions de vie des citoyens de ces régions et prêter assistance aux pays voisins démunis dans le cadre d’une solidarité anti-impérialiste conséquente.

Le pouvoir algérien ne fait rien et n’a aucune intention de faire quoi que ce soit de sérieux pour un développement économique et social harmonieux de l’ensemble du pays et, dans ce cadre, des régions sahariennes. Sa politique demeure axée sur le désengagement de l’État de la sphère de la production, sur le refus de relancer une stratégie de développement. Elle a de ce fait, comme pour l’ensemble du pays, condamné à l’absence de perspectives d’avenir pour les jeunes du sud, même si les conditions de vie des populations de ces régions se sont relativement améliorées sur le plan de l’éducation, de la santé, du logement, des communications. C’est cette politique de classe réactionnaire qui crée un terrain fertile à l’action démagogique et provocatrice d’aventuriers manipulés ou rétribués par les puissances impérialistes.

Une fois de plus, le ministre des Affaires étrangères de la France se distingue par son esprit belliqueux, par ses immixtions ouvertement déclarées dans les questions internes des pays africains. Il affiche son mépris pour la souveraineté de ces pays vis-à-vis desquels il se comporte comme un super-préfet. Il pousse le cynisme jusqu’à crier au danger islamiste alors qu’il a aidé à l’intronisation en Libye de mercenaires camouflés sous le drapeau de l’Islam. De même il fait tout depuis des mois pour les installer à la tête de la Syrie par ses injonctions insolentes quotidiennes, par une propagande mensongère intense visant à les faire passer pour des démocrates pacifistes mais contraints malgré eux à opposer une résistance armée légitime à la dictature du régime.

La menace "islamiste" au Sahel est subitement agitée et démesurément grossie par les médias contrôlés par la grande bourgeoisie pour appeler à l’intervention de toute urgence. Il est évident d’autre part que les appels de la France, de l’Union européenne, des USA, à respecter l’intégrité du territoire du Mali sont pure hypocrisie quand on voit que partout, de l’ex-Yougoslavie à la Libye en passant par l’Irak, le Soudan, la Somalie, sans compter leurs tentatives actuelles en Syrie, ils travaillent à morceler les petites nations pour les piller plus facilement. Ces appels servent seulement à faire accepter leur intervention militaire dans la région, directement ou par l’intermédiaire de supplétifs locaux.

L’impérialisme français a actionné sa "harka" de la Cédéao, une structure qu’il domine depuis sa création. Le pantin que ses troupes militaires ont imposé à la tête de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, épaulé par ses caporaux zélés du Burkina Fasso, a placé le Mali sous tutelle pour le compte de ses maîtres français, après avoir entrepris de l’asphyxier sous un embargo criminel. Les militaires maliens ont obtempéré à l’ordre de rejoindre leurs casernes. La "harka" de la Cédéao agite la menace de son débarquement au Mali pour y faire régner l’ordre néo-colonialiste. Comme au bon vieux temps, des Africains sont enrégimentés pour tuer d’autres Africains pour le plus grand bonheur des colonialistes qui veulent pouvoir continuer à piller en toute quiétude les richesses du continent.

Une fois de plus le conseil de sécurité de l’ONU, et en contradiction avec la Charte des Nations-Unies, s’arroge le droit de s’ingérer dans les affaires d’un État souverain en condamnant l’action des militaires. Ce même conseil de sécurité n’avait rien trouvé à redire sur le coup d’état réactionnaire des militaires du Honduras, coup d’État commandité par les USA contre le président Zelaya. Il n’avait pas condamné la répression et les crimes de la junte. Quoi que l’on puisse penser de l’action, de la sincérité et des volte-face des militaires maliens, cette ingérence de l’ONU est inacceptable. Le conseil de sécurité confirme qu’il est devenu depuis la disparition de l’URSS un organe de repartage du monde entre puissances impérialistes, anciennes ou nouvelles. La banalisation des outrepassements des prérogatives du Conseil de sécurité ne peut être tolérée.

Le Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme condamne les ingérences des puissances impérialistes, de leurs fantoches africains et de l’ONU, au Mali.

Il exprime son soutien et sa solidarité aux progressistes et anti-impérialistes maliens face aux pressions de l’impérialisme et de ses valets internes. Il les appelle à éviter de tomber dans les pièges de la division tendus par les néocolonialistes et à développer la concertation entre eux pour faire échouer ensemble les plans mortels des puissances impérialistes.

Il appelle tous les progressistes algériens à manifester leur sympathie avec la résistance anti-impérialiste malienne.

Il dénonce le silence des autorités du pays sur les ingérences impérialistes dans la région et leur incapacité, conséquence des intérêts de classe qu’ils défendent, de mettre en œuvre une politique de développement du pays, des régions du sud, de solidarité effective avec les peuples africains, une politique qui neutraliserait les complots et les intrigues impérialistes et renforcerait la résistance unie des peuples aux entreprises de recolonisation.

Parti Algérien pour la démocratie et le socialisme

14 avril 2012


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