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11 septembre : une tragédie exploitée par l’impérialisme américain

dimanche 14 septembre 2025, par Alger republicain

Le 11 septembre 2001, les États Unis ont subi une attaque terroriste choquante qui a tué près de 3000 personnes et blessé des milliers d’autres. Pour les travailleurs ordinaires, ce fut un moment de deuil profond, de confusion et de peur.

Mais pour la classe dirigeante des États Unis, cela devint autre chose : une opportunité historique. La bourgeoisie, armée du pouvoir d’État et guidée par la logique de l’impérialisme, transforma cette tragédie en justification pour la guerre, l’occupation et la répression.

Ce que représente réellement le 11 septembre selon une perspective marxiste léniniste

D’un point de vue marxiste léniniste et anti impérialiste, la véritable importance du 11 septembre ne réside pas simplement dans l’attaque elle même, mais dans la manière dont elle a été récupérée par l’impérialisme américain et dans le fait que cet impérialisme a lui même créé les conditions qui ont rendu possible une telle attaque.
Dès le début, le Parti communiste de Grèce (KKE) avait averti que les attentats du 11 septembre seraient utilisés pour justifier de nouvelles interventions impérialistes, ainsi que pour intensifier la répression sous prétexte de « lutte contre le terrorisme ». Dans un communiqué, le KKE insistait sur le fait que :
« La sympathie envers les victimes et le peuple américain ne peut pas et ne doit pas devenir de la sympathie ou de la tolérance envers la politique d’État des États Unis et des autres puissances impérialistes, qui organisent le terrorisme d’État et para étatique, créent et forment des groupes terroristes et des escadrons de la mort mercenaires. »
De plus, le KKE soulignait que le gouvernement américain et ses alliés européens se concentreraient d’avantage leur intention sur les pays et les régions d’importance stratégique, tels que l’Afghanistan, l’Irak et d’autres pays arabes, dans le but d’intensifier la politique agressive vis à vis de la Russie et de la Chine. Dans le même temps, le Parti communiste appelait le peuple grec à rester vigilant afin de résister à toute tentative « préméditée » de suppression des libertés démocratiques et syndicales.

Les racines du 11 septembre dans la politique impérialiste américaine

Le récit dominant présente le 11 septembre comme une attaque « non provoquée » contre les États Unis. Mais une perspective matérialiste historique révèle une réalité plus complexe. Les forces qui ont perpétré les attentats furent, à bien des égards, le produit de la politique étrangère américaine durant la Guerre froide.
Dans les années 1980, pendant l’intervention soviétique en Afghanistan, Washington investit des milliards de dollars pour entraîner, armer et financer des milices islamistes. Les moudjahidines soutenus par la CIA étaient présentés comme des « combattants de la liberté », alors qu’ils menaient une guerre par procuration contre le socialisme et les efforts de modernisation de l’Afghanistan.
De ce réseau de fondamentalistes parrainé par les États Unis émergèrent des groupes comme Al Qaïda. Une fois que l’Union soviétique se retira, ces forces ne disparurent pas : elles retournèrent leurs armes contre leur ancien sponsor, irritées par les bases militaires américaines au Moyen Orient, par le soutien des États Unis à Israël et par leur domination des régions riches en pétrole.
En résumé, les germes du 11 septembre furent semés par l’impérialisme américain lui même, qui avait nourri des forces réactionnaires pour servir ses objectifs anticommunistes, pour finalement subir un « retour de flamme » des décennies plus tard.
Ainsi même, la tragédie du 11 septembre ne peut être comprise séparément des contradictions de l’impérialisme. Elle fut à la fois une conséquence de la domination mondiale des États Unis et un instrument pour son expansion accrue.

Une tragédie comme prétexte : le lancement de la « guerre contre le terrorisme »

Presque immédiatement après les attaques, l’État américain commença à construire le cadre idéologique de ce qu’il appela la « guerre contre le terrorisme ». Le discours était simple, mais puissant : le monde entrait dans une nouvelle ère de danger, et seule la puissance militaire des États Unis pouvait protéger la « liberté » et la « civilisation ».
Derrière la rhétorique patriotique se cachaient cependant les objectifs familiers de l’impérialisme marchés, ressources, domination géostratégique.

• L’Afghanistan fut envahi en octobre 2001. Présentée comme une mission pour démanteler Al Qaïda, l’intervention devint rapidement une occupation de longue durée, avec des gouvernements fantoches, des ressources minières convoitées, et l’établissement de bases militaires dans une région stratégique limitrophe de la Chine, de l’Iran et de l’Asie centrale.

• L’Irak fut la cible suivante. Bien qu’il n’ait eu aucun lien avec le 11 septembre, l’Irak fut accusé de posséder des « armes de destruction massive ». L’invasion de 2003 dévasta le pays, détruisit ses infrastructures, causa la mort de centaines de milliers de personnes, et livra ses ressources pétrolières aux monopoles étrangers.
Le Moyen Orient élargi et l’Afrique du Nord furent plongés dans la déstabilisation. De la Libye à la Syrie, en passant par le Yémen, les interventions américaines directes ou indirectes se multiplièrent, laissant derrière elles des États défaillants, des divisions confessionnelles et des catastrophes humanitaires.
La « guerre contre le terrorisme » devint un chèque en blanc pour l’impérialisme américain, lui permettant de mener des guerres sans fin sous le couvert de la défense.

Répression intérieure : la militarisation de la société

Les effets du 11 septembre ne furent pas confinés à l’étranger. À l’intérieur des États Unis, la bourgeoisie utilisa le climat de peur pour justifier des pouvoirs d’État sans précédent.

• Le Patriot Act légitima la surveillance de masse, les écoutes téléphoniques et la détention indéfinie, érodant les libertés civiles au nom de la sécurité.

• Les communautés arabes, musulmanes et sud asiatiques furent diabolisées, détenues sans inculpation, harcelées, ce qui créa un climat de suspicion et de racisme servant à diviser la classe ouvrière.

• Le complexe militaro industriel atteignit de nouveaux sommets. Des milliers de milliards de dollars furent investis dans les budgets de la Défense, de la Sécurité intérieure et des agences de renseignement, tandis que les écoles, les services de santé, le logement et les programmes sociaux continuaient de se détériorer.
Comme l’écrivait Lénine dans L’impérialisme, stade suprême du capitalisme :
« Le capital financier trouve partout des prétextes à la guerre et des occasions d’élargir ses territoires et ses sphères d’influence. »
Après le 11 septembre, cette fusion entre capital monopoliste et militarisme devint plus visible que jamais : la répression intérieure alla de pair avec l’agression extérieure.

Qui profita des conséquences ?

Les attentats du 11 septembre dévastèrent des familles ordinaires, mais enrichirent et renforcèrent certains acteurs :

• Les fabricants d’armes comme Lockheed Martin, Raytheon et Boeing récoltèrent d’énormes profits grâce aux guerres et aux contrats d’armement.
• Des entreprises privées comme Blackwater (plus tard Academi) profitèrent d’opérations mercenaires et de services de « sécurité » dans les pays occupés.
• Les monopoles pétroliers et énergétiques bénéficièrent des changements de régime qui assurèrent l’accès aux ressources en Irak et au delà.
• La classe dirigeante américaine, dans son ensemble, renforça sa domination globale tout en resserrant sa mainmise sur le peuple américain par la peur, le nationalisme et la répression.

Comme le remarqua Lénine :

« L’impérialisme est l’époque du capital financier et des monopoles, qui introduisent partout la tendance à la domination, non à la liberté. »
Les victimes du 11 septembre ne sont donc pas seulement celles qui périrent dans les attentats, mais aussi les millions de travailleurs, de paysans et de civils à travers le monde dont la vie fut détruite par les guerres menées en leur nom.

Terrorisme et impérialisme : deux faces d’une même pièce

Les marxistes léninistes rejettent à la fois le terrorisme réactionnaire de groupes comme Al Qaïda et le terrorisme d’État, bien plus vaste, des puissances impérialistes. L’un nourrit l’autre : le terrorisme offre le prétexte à la guerre impérialiste, et la guerre impérialiste génère les conditions pauvreté, occupation et humiliation qui alimentent davantage le terrorisme.
Quand Washington arme des extrémistes pour combattre ses ennemis, puis bombarde des nations entières pour lutter contre ces mêmes extrémistes, ce sont les travailleurs et les paysans qui paient le prix. Ce cycle n’est pas un accident il est inhérent à l’impérialisme, qui engendre constamment violence et instabilité.
Seul le socialisme peut rompre ce cycle. Lénine nous rappelle :
« Tant que le capitalisme subsiste tel qu’il est, le capital excédentaire ne sera pas utilisé pour élever le niveau de vie des masses dans un pays donné, car cela signifierait une baisse des profits pour les capitalistes, mais sera utilisé pour augmenter les profits en exportant le capital à l’étranger. »
Voilà l’essence de la guerre impérialiste et de ses justifications sans fin.

Se souvenir des victimes, dénoncer le mensonge

Chaque année, les politiciens américains commémorent solennellement le 11 septembre. Ils parlent d’« unité » et de « sacrifice », mais jamais de l’enfant afghan tué par une frappe de drone, de la famille irakienne bombardée dans son domicile, ou de la ville libyenne réduite en ruines. La classe dirigeante monopolise la mémoire, la transformant en arme de manipulation.
Pour honorer honnêtement les victimes du 11 septembre, nous devons aussi nous souvenir de celles tombées sous les bombes larguées en Afghanistan, en Irak et ailleurs. Leur sang est indissociablement lié.
Vingt quatre ans après le 11 septembre, les leçons restent urgentes. La classe dirigeante américaine exploita cette tragédie pour déclencher des décennies de guerre, renforcer la répression, et s’enrichir au détriment de l’humanité. Mais l’attaque elle même fut aussi un produit de l’impérialisme, une conséquence des politiques mêmes qui armèrent et nourrirent des forces réactionnaires pour des gains géopolitiques à court terme.
Pour les marxistes léninistes, la tâche est claire :
— Exposer les mensonges impérialistes qui transformèrent le 11 septembre en prétexte de conquête.
— Révéler les origines impérialistes du terrorisme lui-même.
— Lutter pour le socialisme, le seul système capable de mettre fin au cycle de l’exploitation, de la guerre et de la terreur.
Comme Lénine le disait : « L’impérialisme est la veille de la révolution socialiste. » Le 11 septembre fut une tragédie pour les travailleurs, mais pour l’impérialisme américain, ce fut une occasion. Notre devoir est de faire en sorte que cette occasion ne reste pas sans réponse, et que la mémoire de toutes les victimes de la guerre impérialiste alimente la lutte pour la libération.


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