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Gabriel Garcia Marques est mort, regrets Qui était-il en vérité ?
mardi 6 mai 2014, par
Gabriel Garcia Marquez est mort le 17 avril dernier à Mexico, à l’âge de 87 ans. Les médias s’en sont faits largement écho, y compris dans notre pays. Mais avec des omissions plus que regrettables. C’est pourquoi il nous faut évoquer encore cet écrivain à l’immense stature et ce que nous savons de ses conceptions. Un écrivain qui a non seulement marqué le continent sud-américain mais aussi la littérature du monde au point d’obtenir le (discutable) prix Nobel de littérature.
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Il ne s’agit pas ici de s’attarder à ré-analyser ses œuvres, d’autres s’y sont déjà exercés, certains avec bonheur, mais plus simplement de souligner ce que de nombreux journalistes, chroniqueurs ou critiques littéraires, notamment de notre presse nationale, oublient, sciemment ou pas, de rappeler qui fut réellement ce géant de la littérature universelle.
Durant toute son existence, Gabriel Garcia Marques, l’immense écrivain et l’incomparable journaliste, fut toujours aux côtés des exploités et des opprimés, de ceux qui se battent contre les oligarchies nationales et les multinationales des pays impérialistes, lesquels font ou défont, selon leur bon vouloir ou plutôt leurs intérêts, les pouvoirs en place, installant des dictatures ou les renversant quand elles ne leur conviennent plus. Les exemples ne manquent pas, surtout en Amérique latine, il est vrai, mais pas seulement !
Le plus grand nombre d’auteurs d’articles dans les médias de notre pays n’a pas fait l’effort de rappeler les positions, les sentiments, l’empathie de l’écrivain colombien en faveur des luttes des travailleurs de son pays, la Colombie, et dans le monde et les forts liens d’amitié qui l’unissaient à Fidel Castro, l’anti-impérialiste. Cette amitié, cette profonde fraternité avait pour ciment les convictions qu’ils partageaient, leur incommensurable volonté de faire voler en éclats ce vieux monde capitaliste arrivé avec ses crises insolubles au bout de ses rêves mais dont l’objectif premier, essentiel et sa raison d’être reste l’exploitation systématiquement, sans limite, de la force de travail de la classe ouvrière et des masses laborieuses. C’est que pour ce monde capitaliste le profit ne doit jamais baisser ! Et il ne cesse de s’accaparer, sans scrupule aucun, des ressources des pays sous-développés ayant à leur tête des bourgeoisies complices et corrompues. Le sort des travailleurs à Cela ne fait pas partie de leurs soucis. Leur gros problème c’est de toujours chercher une meilleure manière, même crapuleuse, de gagner encore plus d’argent.
Dans notre pays on a vu disparaître presque totalement les efforts réalisés avant l’arrivée de Chadli au pouvoir pour constituer une industrie. Maintenant, 55 milliards de dollars sont annuellement consacrés à l’importation de toute sorte de produits (pas encore de dattes mais si cela continue ... ) Et pourtant … Ce pouvoir pourrait, s’il avait une politique soucieuse des intérêts des travailleurs et de l’avenir économique du pays, importer des matériels et des produits pour la création d’usines, destinées au développement d’une industrie nationale. Mais non ! Il ne faut quand même pas exagérer ou même rêver ! Cela gênerait les mesures et les conditions actuelles favorables à la spéculation, notamment par l’importation dont profitent les nouvelles couches de la bourgeoisie issue d’un pouvoir corrompu.
C’est cette politique de soumission aux multinationales, c’est cette politique que combattait à sa façon, avec sa plume, certes, mais courageusement et sans faiblesse Gabriel Garcia Marquez. C’est là le lien entre l’intellectuel, l’écrivain, le journaliste et les travailleurs.
Et ceux-ci le reconnaissent bien, quand ils en sont informés, eux qui se battent dans les conditions les plus difficiles et par tous les moyens, y compris par de difficiles et terribles grèves de la faim à l’instar des ouvriers de la cimenterie Lafarge d’Oggaz. La solidarité ne doit pas rester un vain mot. Même les journalistes peuvent y participer, c’est ce que fit tout au long de son existence Gabriel Garcia Marquez.
Les travailleurs de la multinationale de ciment ne sont pas seuls, d’autres travailleurs dans d’autres entreprises se battent également pour la satisfaction de leurs revendications et, même si cela n’est pas dit, ils leur manifestent leur solidarité, une solidarité de classe contre un capitalisme des plus rapaces.
Voilà, en vérité, et n’en déplaise à certains, le lien de Gabriel Garcia Marquez, le grand écrivain mais aussi le grand journaliste, avec la lutte de classe que mènent les travailleurs dans notre pays et à travers le monde. Tous les journalistes devraient en prendre connaissance sinon s’en inspirer.
Cela devait être souligné !
Malik Antar
04.05.14