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Grève historique en Indonésie

vendredi 7 décembre 2012

Trois millions d’ouvriers indonésiens en grève, 200 000 manifestants dans les rues de Djakarta contre la précarité généralisée et les salaires de misère.

Ce sont près de trois millions d’ouvriers Indonésiens qui ont arrêté le travail ce mercredi ( 3 octobre ) pour exiger des hausses de salaires et protester contre la précarisation massive du travail.

Le secrétaire de la Confédération des syndicats indonésiens Yonis Raweyai a formulé les revendications des grévistes autour de trois axes : hausse du salaire minimum ; assurance sociale et sécurité sociale pour tous les travailleurs ; et révision de la loi qui permet aux entreprises privées d’embaucher des travailleurs précaires sur des contrats de un an sans aucun droit social.

« Nous mettons en garde le gouvernement : nous pouvons continuer à faire des dégâts à l’économie du pays, si on continue d’ignorer nos trois revendications principales », a souligné le responsable de la Fédération des métallurgistes indonésiens Said Iqbal.

Les syndicalistes indonésiens dénoncent depuis des années la pratique du travail intérimaire comme un système d’exploitation illégal, privant les travailleurs de tous leurs droits, à la retraite ou à la sécurité sociale entre autres.

« Les travailleurs précaires n’ont aucun droit », s’indigne un autre dirigeant de la Fédération des métallurgistes indonésiens Ridwan Pandjaitan.

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Plus de 200 000 travailleurs ont défilé depuis Bekasi, dans la banlieue de Djakarta, jusqu’au centre-ville de la capitale brandissant des drapeaux rouges sous le mot d’ordre : « Travailleurs unissons-nous. Nous ne pouvons pas être vaincus ».

La manifestation était encadrée par plus de 10 000 agents de police et 4 000 militaires.

Les forces de police ont reconnu la présence dans la manifestation de plusieurs centaines de milliers de travailleurs, ainsi que la fermeture de 700 entreprises, de 80 complexes industriels autour de la capitale.

Il est nécessaire de rappeler que le salaire moyen d’un ouvrier en Indonésie équivaut à un peu moins de 150 euros par mois, dans un pays qui compte encore 30 millions de pauvres.

L’économie indonésienne s’appuie encore sur le cadre fixé par la dictature de Suharto dans les années 1970 et 1980, avec une libéralisation de l’économie indonésienne, un nivellement vers le bas des conditions de travail et des droits sociaux censé attirer les capitaux étrangers.

65% des travailleurs salariés indonésiens sont employés en contrat précaire selon les chiffres de l’OIT. Les droits syndicaux sont fortement limités dans la pratique : le droit de grève est conditionné à l’aval du patron, tandis qu’il est strictement interdit dans la fonction publique.

L’Indonésie, avec sa législation laxiste envers les capitaux étrangers, a pu attirer de grandes multi-nationales de l’industrie textile, ou encore électronique dans ses « zones franches industrielles », équivalent des ZES chinoises.

Les grands groupes de chaussures de sport, tels Nike ou Adidas, sont ainsi régulièrement dénoncés par les associations de défense des droits du travail pour leurs pratiques d’exploitation, et leur recours massif au travail des enfants.

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Article repris de http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

5 octobre 2012

Sources : Morning Star, Financial Times, BBC, Asia Times


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