HONDURAS. Mascarade électorale et duplicité des réactionnaires et des USA

Ainsi, les intentions de Obama étaient claires comme de l’eau de roche : récupérer un pays qui était en train d’échapper à la tutelle impérialiste américaine après que d’autres s’en sont libérés. Les élections se sont donc déroulées comme prévues par la douzaine de familles propriétaires du Honduras et leurs mercenaires militaires.

Ces élections frauduleuses ont placé au pouvoir l’un des hommes les plus riches de ce petit pays, Porfirio Lobo que de nombreux pays occidentaux se sont empressés de reconnaître malgré le fort taux d’abstention. Seuls 19,51 % des votants auraient accordé leurs voix à l’oligarque, l’abstention s’est élevée à 63 % des électeurs.

Pourtant, le « démocrate » Obama s’est félicité de cette élection qui a qualifiée de “grand pas vers la démocratie”. Curieuse interprétation d’une fraude aveuglante !

Depuis qu’ils se sont emparés du pouvoir par la force, en juin dernier, les auteurs de ce coup fourré aidés par les services américains et appuyés par Hillary Clinton, secrétaire d’Etat de Obama, ont tenté de gagner du temps avec l’espoir que les esprits se calmeraient, en particulier ceux du Front national de la Résistance. Mais les « esprits » ne se sont pas calmés. Bien au contraire, ils se sont échauffés au point que Porfirio Lobo a dû faire appel – encore ! – à l’armée et à la police pour réprimer avec une forte violence les manifestants qui ont occupé la rue dans toutes les villes du pays le jour de ces élections.

L’adjoint de Shannon s’est même permis de déclarer sans gêne aucune : « Personne n’a le droit d’enlever au peuple hondurien le droit de voter et de choisir ses dirigeants. » Le droit ? Des dizaines de personnes ont été tuées, des centaines blessées, des milliers arrêtées depuis juin, c’est-à-dire que le nouveau pouvoir, jumeau de Micheletti, craint fort les actions du Front de la Résistance qui rassemble largement de nombreuses organisations populaires, progressistes et révolutionnaires comme le Parti communiste.

Certes, le mouvement de masse a un peu reflué, en raison des moyens utilisés comme par exemple le marquage à l’encre des doigts pour les votants qui ont même eu le droit à des réductions dans les supermarchés, les pression des autorités ecclésiastiques qui ont déclaré que l’abstention est un pêché mortel (sic) et la brutalité de la répression. Malgré tout, le processus révolutionnaire n’a pas été maté pour autant, et contrairement à ce qu’il espérait, le régime fasciste n’a pas réussi à écraser le mouvement des travailleurs et de la jeunesse.

Par ailleurs, le Front National de la Résistance se renforce et bénéficie du soutien de nombreux pays d’Amérique Latine qui refusent de reconnaître Porfirio Lobo comme authentique représentant du peuple hondurien.

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Malik Antar
4 décembre 2009