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Honduras : les paysans sans terre en lutte face à la dictature imposée par les USA*

mercredi 25 juillet 2012

Le conflit pour la terre entre paysans et grands propriétaires, qui a fait 60 morts en trois ans dans la vallée de l’Aguan, dans le nord-est du Honduras, s’est ravivé cette fin de semaine, avec l’invasion d’une plantation de palmiers, un combat mené également devant les tribunaux.

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Environ 200 paysans ont investi vendredi la plantation de palmiers d’Afrique Les Lauriers, aux environs de la ville de Tocoa, rapidement encerclés par l’armée et la police. Il n’y pas eu d’incidents au cours du week-end mais les manifestants craignent à tout moment une expulsion.

"Nos compagnons prennent la terre parce qu’ils ne supportent plus que leurs familles aient faim", a justifié sur une radio locale Karla Zelaya, un dirigeant du mouvement paysan.

Les affrontements entre gardiens privés embauchés par les "latifundistas" (grands propriétaires) et paysans sans-terre qui envahissent des propriétés en invoquant la réforme agraire ont fait au moins 60 morts depuis trois ans dans cette vallée.

Deux membres du Mouvement paysan unifié de l’Aguan (Muca) sont également portés disparus et les responsables du Mouvement accusent un important propriétaire agro-industriel local, Miguel Facussé, d’être à l’origine de leur disparition et d’avoir fait enterrer les corps dans une de ses propriétés.

Les occupations ont débuté en décembre 2009 et se sont poursuivies depuis, au rythme des expulsions, suivies de nouvelles occupations.

Les conflits agraires se sont aiguisés à la suite du coup d’État le 28 juin 2009 contre le président Manuel Zelaya, un libéral ayant opéré un virage à gauche, qui avait commencé à instaurer un processus d’adjudication de terres à destination des petits paysans.

"40% des paysans dans une extrême pauvreté"

L’actuel président, Porfirio Lobo (droite), a envoyé un contingent de 1.000 militaires et policiers en août 2011 pour pacifier cette zone, jusqu’à présent sans résultats.

Le 29 juin, un juge avait ordonné la remise à des membres du Mouvement paysan revendicatif de l’Aguan (Marca) de 2.082 ha appartenant à M. Facussé et d’autres "latifundistas". Le même jour, 200 policiers s’étaient rendus sur ces terres pour en chasser dans le calme les gardiens qui les surveillaient.

Mais la semaine dernière, les paysans ont dénoncé l’envoi sur place d’un contingent de policiers armés et cagoulés qui les ont délogés, sur ordre d’une cour d’appel.

"L’ordre d’évacuation a été émis illégalement", selon les organisations paysannes, ce que conteste le porte-parole de l’entreprise Facussé. Selon lui, les paysans auraient envahi vendredi 520 hectares des 784 que compte les Lauriers, la propriété sur laquelle porte le conflit.

La région de l’Aguan, dans le département de Colon, à 600 km au nord-est de Tegucigalpa, est un des principaux foyers de conflits, les petits paysans accusant les grands propriétaires de préférer laisser des terres en jachères plutôt que de les leur confier.

Rafael Alegria, président de l’organisation paysanne non-gouvernementale Via Campesina, estimait il y a quelques mois que "40% des paysans (honduriens) se trouvent dans une extrême pauvreté" et que cette situation n’était "pas tenable" car "la faim n’attend pas".

Il avait souligné également que le Honduras, un pays agricole, importe la moitié de sa consommation en céréales, notamment de maïs, un aliment de base pour les 7,7 millions de Honduriens, dont plus de 60% vivent sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale (BM).

Classé parmi les trois pays les plus pauvres d’Amérique centrale et des Caraïbes, le Honduras s’étend sur 112.000 km2 carré et affichait en 2011 un PIB par habitant de 2.200 dollars (BM) alors que l’agriculture emploie 40% de la population, selon des chiffres officiels américains.

24.07.12

*Titre de la rédaction d’Alger républicain


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*Titre de la rédaction d’Alger républicain