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Nuit de septembre
vendredi 28 mai 2010, par
Nuit de septembre
Dès que pâlit le soir surgit le bien-aimé
Nuits longues de ma nostalgie
Nuits peuplées de préludes ? mes rêves
Je vous ai languies
Nuits longues trop longues
Les chacals détrônent le lion
Sur les marches de septembre s’écrasent les corps
Des cris de femmes succèdent aux hurlements des femmes
Les baignoires tournoient manèges livides
Au-dessus de nos têtes bandées de barbelés
Et les bottes rythment la musique des pendus
Et le pas des enfants frôle les abimes
Nuits longues livrées aux hyènes
Les lumières clignotent ? chaque brûlure
Les crachats pleuvent sur les refus lucides
Le plafond croule ? chaque immersion
L’eau coule coule mercure sur le tympan
Nuits longues asservies
L’ombre des assassins prolonge l’agonie
Les sadiques fouillent les corps recroquevillés
Nuits longues trop longues
Les cœurs éclairent comme des grenades rouges
La meute de chiens sillonne ma ville
L’angoisse de la cité se retire en vagues somnolences
Nuits longues, trop longues
Notre enfer est plus vivant que celui du ciel
Nuits brouillées mêlées aux jours
Est-ce l’aube est-ce le crépuscule
Dès que pâlit le soir surgit le bourreau.
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Bachir Hadj Ali
Septembre 1965