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HOMMAGE D’ALGER REPUBLICAIN A KATEB YACINE
Un poème de Kateb Yacine
Pour novembre...
lundi 2 novembre 2009, par
Il est des jeunes bras
Qui sont morts
Tendus vers une mère…
.
Oh ! Les poitrines fortes,
Les poitrines sanglantes
De ceux qui ont battu le fer,
Pour être vaincus par l’argent !...
.
Et ces morts qui ont battu pour d’autres…
Et ceux qui sont partis en chantant
Pour dormir dans la boue anonyme de l’oubli.
Et ceux qui meurent toujours
Dans la gaucherie des godillots
Et des habits trop grands
Pour des enfants !
.
Aux soirs tristes
De mortes minutes,
Il est un gars qui tombe
Et sa mère qui meurt pour lui,
De toute la force de son vieux cœur…
.
Il est des voitures qui geignent
Et aussi des petits héros qui crient
Leur désespoir de pourrir ? l’aurore…
…
Mais les morts les plus ? plaindre,
Ceux que mon cœur veut consoler,
Ce sont les pauvres d’un pays de soleil,
Ce sont les champions d’une cause étrangère,
Ceux qui sont morts pour les autres,
ET POUR RIEN !
Kateb Yacine
.
in L’oeuvre en fragments.
Jacqueline Arnaut