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2 mai 1962, au port d’Alger : l’attentat diabolique de l’OAS
lundi 4 mai 2020, par
Le 2 mai 1962, au matin, les dockers d’Alger étaient la cible des fascistes de l’Organisation Secrète Armée (OAS). Une voiture bourrée d’explosifs explosa devant le centre d’embauche des dockers fauchant la vie à soixante-six travailleurs et causant de graves blessures à cent-dix autres. C’était un des 1728 attentats commis au mois de mai par les partisans désespérés de l’Algérie française.
Le cessez-le feu signé entre l’Algérie et la France le 18 mars 1962 et intervenu le lendemain à 12 heures fut le prétexte pour les hommes du général Salan, entré en rébellion contre son pays, et les fascistes Jean-Jacques Susini et Pierre Lagaillarde, planqués en Espagne, pour poursuivre leur plan de destruction de l’Algérie sortie de la guerre de sept ans et demi.
Au mois de mars, les fascistes commirent 611 attentats, au mois d’avril 647, ciblant à chaque fois les travailleurs contraints de quitter leur demeure pour aller gagner leur vie : facteurs, cheminots, femmes de ménage. Les dockers furent particulièrement visés. Ils représentaient les poumons de l’économie. Les fascistes s’attaquaient au fer de lance du mouvement national qu’était cette catégorie de travailleurs. Rappelons-nous leur combat politique contre la guerre du Viet-Nam durant les années 1940 et 50. Ils refusèrent de charger du matériel de guerre à destination de l’Indochine. Leur geste était l’expression de la solidarité entre colonisés.
Qui ne se souvient de l’héroïque grève des dockers d’Oran du mois de février 1950 qui dura 15 jours, une grève partie du refus de charger des bateaux d’armement et d’approvisionnement à destination du Viet-Nam.
Trois dates sont inscrites au fronton de l’histoire de la dure lutte politique des dockers :
- 1951 : Refus de charger les bateaux de guerre anglais à destination de l’Egypte où les forces anglaises réprimaient la population égyptienne.
- 1952 (23 mai) : Journée de grève en signe de deuil à la suite de l’assassinat de deux jeunes à Orléansville (Chlef) par les policiers au cours du meeting tenu par Messali Hadj.
- 1956 (11 août) : Arrêt de travail d’une journée en signe de protestation à la suite de l’attentat perpétré la veille par les fascistes de l’Algérie française à la rue de Thèbes, au cœur de la Casbah.
Dédions cette journée du souvenir du 2 mai à la mémoire de Ammi Saïd, le vaillant syndicaliste du port d’Alger, assassiné par l’OAS en 1961.
Mohamed Rebah
Chercheur en histoire
Auteur