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8 mars : journée internationale des femmes contre l’exploitation et les guerres capitalistes-impérialistes
mardi 8 mars 2022, par
La journée du 8 mars est un moment particulier durant lequel les femmes du monde entier font le bilan de leurs luttes pour l’égalité, pour une société débarrassée de l’exploitation capitaliste, pour un monde sans guerres.
La célébration du 8 mars est ignorée dans les pays capitalistes malgré les luttes des femmes conscientes pour perpétuer l’appel lancé au début du 20 ème siècle par les femmes communistes internationalistes de l’Europe à mener des luttes unies contre le capitalisme et les inégalités qui lui sont inhérentes.
La bourgeoisie institue à l’échelle mondiale un black-out sur la commémoration et la signification de ce combat dans chaque pays et au plan international. Cela se comprend. Elle organise et maintient les discriminations salariales, notamment. Elle cherche en permanence à diviser celles et ceux qu’elle exploite férocement en jouant sur les oppositions entre hommes et femmes. Elle perpétue les préjugés rétrogrades pour freiner la prise de conscience de la nécessité de la lutte pour le socialisme. Elle encourage les courants féministes qui détournent le combat des femmes de la lutte contre le capitalisme, orientant leur énergie et leur colère contre les hommes en général.
En Algérie le combat pour la libération nationale économique et sociale et pour le socialisme des premières années de l’indépendance a laissé des traces dans les consciences. Ce combat a consacré cette journée comme journée de manifestations pour les droits des femmes, pour l’égalité hommes-femmes et de recueillement à la mémoire des femmes tombées au champ d’honneur durant la guerre de libération. Mais les dirigeants partisans d’un ordre soumis aux intérêts de la bourgeoisie qui ont pris le contrôle du pays depuis 40 ans ont tout fait pour vider cette journée de son contenu politique révolutionnaire international. Ils ont réduit la demi-journée de repos accordée au femmes à un moment de loisirs, de danses, de consommation de gâteaux et de distribution hypocrite de bouquets de fleurs. La question de l’abrogation du code la famille et de la reconnaissance de l’égalité complète des droits des femmes et des hommes est évacuée des discours officiels pour ne pas déplaire aux secteurs rétrogrades de la société. Les médias publics et privés font le silence sur la condition sociale des ouvrières et des salariées soumises à une exploitation éhontée dans le secteur privé. Dans leur grande majorité les femmes employées dans le secteur privé ne sont pas déclarées à la sécurité sociale et ne bénéficieront donc jamais de la protection sociale, en particulier des pensions de retraite.
Comparativement à la période coloniale, les femmes sont aujourd’hui de très loin plus nombreuses à travailler, à occuper des postes d’encadrement, à exercer des professions à haute qualification en tant qu’enseignantes, ingénieurs, médecins, avocates ou magistrats. En cette année de commémoration du 60 ème anniversaire de l’indépendance nationale, il est indispensable de rappeler à ceux ou à celles qui nient les acquis de la libération nationale, qu’à la veille du déclenchement de l’insurrection du 1er Novembre 1954, seules 30 000 femmes travaillaient. 24 000 d’entre elles étaient asservies par les riches Européens comme femmes de ménage en contrepartie d’un salaire de misère. Aujourd’hui, elles sont autour de 2 millions à travailler. La statistique coloniale masquait la réalité de ses « bienfaits » en grossissant l’effectif des femmes occupées. Elle rangeait les femmes occupées à ramasser les oeufs des poules ou à traire les chèvres dans la catégorie mystificatrice des pseudo « aides-familiaux ».
Mais les progrès dans l’amélioration de la condition des femmes, en particulier des ouvrières et des salariées, auraient pu être encore plus marquants si les partisans d’un régime bourgeois n’avaient pas interrompu le processus de développement économique engagé après l’indépendance, si le secteur public, colonne vertébrale de cette stratégie, n’avait pas été cassé, sous la pression des couches sociales qui voulaient confisquer les revenus pétroliers et soumettre la classe ouvrière à leurs intérêts antinationaux mesquins et démesurés.
L’amélioration de la condition économique et sociale, du niveau intellectuel des femmes issues des masses laborieuses, leur participation active à la gestion de la société, à la défense des intérêts du pays contre les ingérences et les menaces impérialistes, dépendent avant tout de changements profonds dans le régime social. La question de la paix mondiale qui implique le désarmement, l’élimination des armes nucléaires, le démantèlement de l’OTAN, bras international armé de l’impérialisme étasunien, et de toutes les bases militaires impérialistes dans le monde, cette question est mise à l’ordre du jour à l’échelle mondiale. Les agressions sanglantes ou l’asphyxie économique criminelle organisées par les USA et l’Union européenne ont ravagé les peuples depuis des années, en Palestine, au Sahara occidental, en Libye, en Irak, en Syrie, au Venezuela, à Cuba, au Yémen, au Donbas ukrainien, etc. Aujourd’hui c’est au tour de l’ensemble du peuple ukrainien de rejoindre le sort tragique des peuples d’Afrique et du Moyen Orient. Il est plongé dans la guerre à cause de la volonté de ses dirigeants de l’utiliser comme fer de lance de l’OTAN dans son affrontement contre la Russie, dans la la lutte acharnée pour le partage du monde et de l’accaparement des ressources énergétiques.
Les femmes ne peuvent accepter que les enfants qu’elle mettent au monde soient destinés à tuer d’autres enfants, à détruire les maisons des autres, à ravager des pays entiers, pour enrichir les capitalistes, les marchands d’armes, les trafiquants et spéculateurs sur les produits alimentaires de base, les médicaments et les vaccins, le gaz, l’électricité et l’essence. Quelles que soient leurs langues, leurs nations ou leurs religions. Ce combat est intiment lié à la lutte pour abolir le capitalisme. Le capitalisme est le ventre fécond du fascisme, du racisme, et des guerres.
Ce combat est un combat pour le socialisme. Il ne peut être mené que main dans la main entre femmes et hommes exploités de tous les pays. Il n’y pas d’autre alternative à la catastrophe nucléaire et biologique que lui réservent les puissances impérialistes dans leur course effrénée pour le taux de profit le plus élevé, que de créer un monde de solidarité internationale enfin débarrassé du spectre de l’anéantissement de l’espèce humaine, de la misère, de la famine, des inégalités et des oppressions.
R.N.