Accueil > Actualité politique nationale > Alain Juppé en Algérie Enfin pour une fois, une bonne et intéressante (…)
Alain Juppé en Algérie Enfin pour une fois, une bonne et intéressante visite … pour la bourgeoisie
mercredi 3 février 2016, par
A peine débarqué sur notre territoire les premiers mots d’Alain Juppé qui se prend déjà pour le futur président de son pays ont été pour souligner « le partenariat particulièrement étroit », qui régit les relations franco-algériennes. Il s’est même réjoui que celles-ci soient au " beau fixe" et a promis "de tout faire à l’avenir pour qu’elles se renforcent et s’approfondissent". Comme on le comprend !
Cela nous le savons, bien que nous ignorions encore de façon précise, quels seront les résultats de cette visite "amicale". On peut pourtant d’ores et déjà affirmer qu’elle n’apportera pas grand-chose pour le développement de notre économie, sauf pour le secteur privé. Il se permet, sans limitation de langage et sans gêne, d’avouer que ces relations seront basées
"sur le besoin des entreprises françaises de s’ouvrir davantage à l’international pour la conquête de nouveaux marchés et sur celui de l’Algérie pour les investissements étrangers afin de diversifier son économie".
Les carnets de commandes du patronat français n’étant pas saturés, il imagine, peut-être à raison, les compléter en partie lors de sa visite. Cela ferait une excellente caution pour la grosse bourgeoisie française.
Eh bien, voilà nous en savons déjà un peu plus sur le but de son voyage ! Quelle générosité n’est-ce pas, chez cet homme politique ! On le voit, de droite ou de "gauche" tous ressentent une grande inclination pour cette chère Algérie, comme ils l’ont prouvé en maintes occasions par le passé !
Certains clans de notre bourgeoisie voient une possibilité de faire de juteuses affaires et les multinationales françaises aussi sont heureuses d’entendre de telles déclarations auxquelles il ajoute prudemment et non sans démagogie : « Je n’évoquerai pas ici l’histoire, les cicatrices se referment et ce n’est pas une raison pour oublier, la mémoire reste active mais je crois qu’il faut se projeter dans l’avenir ».
On voit en effet la nécessité, pour lui, d’oublier le passé pour mieux se projeter, comme il dit, dans l’avenir. Nous avons vu de quel futur il veut parler.
Mais, pour certains journaux de chez nous des actes concrets ont déjà été consommés, à commencer par la visite du maire de Bordeaux à la Grande mosquée et à l’Institut islamique, visite qui s’est poursuivie le lendemain par un tour sur le site de Santa Cruz, la basilique de Notre-Dame du Salut et la chapelle de la Vierge où il était accompagné par l’évêque d’Oran, Mgr Jean-Paul Vesco. Pour ne pas faire de jaloux et être complet dans l’information signalons que le wali d’Oran, Abdelghani Zalane, et le maire de la ville, Noureddine Boukhatem, n’ont pas manqué d’être présents dans les déplacements de monsieur Juppé. Que fallait-il souhaiter de mieux ?
Enfin, pour plaire à tout le monde le maire de Bordeaux et sans doute prochain président a promis de "parler" beaucoup de notre pays à son retour en France. Ce n’est pas beau ça ?
Pour ne pas paraître sectaires aux yeux de nos édiles, signalons aussi qu’Alain Juppé a inauguré l’effigie des armoiries de la ville de Bordeaux qui a été apposée sur une des rames du tramway qui va désormais sillonner les rues de la ville d’Oran. Cela ne fera-t-il pas belle jambe aux Oranais ? Cependant, nonobstant ces succès n’oublions pas de souligner aussi de nouveaux projets dans la coopération entre les deux villes - elles sont jumelées - projets pouvant éventuellement être concrétisés rapidement. Dans ce cadre Alain Juppé a évoqué les espaces verts de sa ville en s’inspirant de la réussite de l’aménagement des quais de Bordeaux.
Hélas, si la Garonne traverse cette ville, aucun fleuve ne coule à Oran. Il va falloir se débrouiller !
Mais trêve d’ironie. La visite de Juppé n’est pas étrangère à ses intentions de complaire aux grosses entreprises françaises et de favoriser certains clans de notre bourgeoisie qui voient là, la promesse de faire de nouvelles bonnes affaires.
.
Malik Antar
03.02.16