Accueil > Actualité politique internationale > Afrique > Centrafrique, de gros profits à ne pas partager ?
Centrafrique, de gros profits à ne pas partager ?
dimanche 22 décembre 2013, par
Il n’est ni trop tôt ni trop tard pour revenir sur les graves événements qui secouent la Centrafrique et qui font des centaines de morts et de blessés. Cela se déroule, en France, dans une quasi indifférence générale, y compris chez la prétendue gauche française qui avale les couleuvres du pouvoir social-démocrate, toujours à l’avant-garde pour secourir les intérêts de sa grosse bourgeoisie et de ses multinationales. Ne s’agit-il pas d’opportunisme, de complicité ?
Ne voit-on pas un certain Parti de Gauche français, par la voix de son secrétaire général, apporter sa bénédiction à ces interventions militaires, sous le beau chapeau « humanitaire » ainsi qu’il avait fait lors de l’agression contre la Libye et d’autres pays africains ?
Comme les agressions précédentes en Libye, en Côte d’Ivoire où a été installé le « grand démocrate » Ouatara, homme servile de l’impérialisme français et des institutions de l’impérialisme mondial, au Mali et ailleurs, cette agression contre la Centrafrique ne soulève pas l’indignation, la colère de ces organisations de gauche. En vérité, le pouvoir français a de bons appuis dans ces mouvances, c’est l’un des éléments qui explique pourquoi il n’est pas disposé à céder du terrain à ses concurrents européens, nord-américains, chinois ou peut-être même brésiliens là où ses intérêts sont ou seraient menacés soit par les peuples soit par ses rivaux quant à l’exploitation des richesses que possèdent ces pays toujours sous-développés après plus d’un demi-siècle d’indépendance, sur le papier !
L’impérialisme français et ses services, le rôle d’un Bob Denard converti en mercenaire pour récupérer honteusement une des îles de Comores, aujourd’hui morcelées, toutes ces manœuvres n’ont pas ouvert les yeux de cette gauche qui se refuse à voir ce qu’est la véritable nature de l’impérialisme. De même que les services d’un Foccart, depuis la politique de de Gaulle instituée en 1960, trouve toujours des polichinelles, des fantoches comme Houphouët Boigny, Bokassa, N’Guessou ou autres Bozizé qui a tourné casaque après service rendus à l’ex-métropole pour se tourner aujourd’hui vers la Chine… ou au plus offrant ! Quand cela ne lui convient pas totalement l’impérialisme n’hésite pas à recourir à l’assassinat, à l’instar de la liquidation physique de Patrice Lumumba,Thomas Sankara et d’autres leader progressistes, notamment au Cameroun.
L’attitude des girouettes africaines découle des contradictions entre États impérialistes qui ne reculent devant aucun massacre lorsque sont en jeu leurs superprofits. Peu importe à leurs yeux si leurs interventions militaires entrainent de graves conséquences, la maladie et la mort pour les populations autochtones.
Il leur faut tenter de trouver des solutions à la crise inhérente au capitalisme, quitte à l’exporter dans les « anciennes » colonies, en vérité toujours colonisées, dans lesquelles il y encore de juteux profits à réaliser.
Mais ces politiques ne vont pas sans amener des désordres, des désaccords entre ces pays impérialistes. C’est ainsi que certains Etats européens refusent d’engager leurs forces militaires en Centrafrique, non par esprit démocratique, humanitaire, évidemment, mais parce que on ne sait jamais, si apparaissaient des solutions, quelle qu’elles soient, plus conformes à leurs propres intérêts.
Quant à la politique « bienveillante » de la France envers notre pays, on sait à quoi elle se limite et ce ne sont pas les voyages de ses représentants de commerce, François Hollande et son premier ministre qui viennent faire des affaires chez nous qui lui donneront de bonnes couleurs. Bien qu’ils y trouvent des soutiens dans certains cercles politiques.
Peut-être que les peuples africains n’accepteront plus longtemps encore ces agressions qui font fi de leur souveraineté nationale.
Malik Antar
22.12.13