Accueil > Hommages > Décès à Carqueiranne (France) de Jocelyne Chatain ancienne collaboratrice (…)
Décès à Carqueiranne (France) de Jocelyne Chatain ancienne collaboratrice d’Alger républicain
jeudi 26 janvier 2012, par
Nous avons appris avec tristesse le décès de notre camarade Jocelyne Chatain, collaboratrice de notre journal dans les années 1950 et au lendemain de l’indépendance de 1962 à 1965. Elle signait ses articles sous le pseudonyme de Nadia Chami.
Née en France en 1924, Jocelyne Monteux prendra part, devenue adulte, à la résistance en France contre l’occupation allemande. Elle devient communiste en 1944. Professeur agrégée de philosophie, elle enseignera d’abord en France dans plusieurs lycées. En octobre 1950, elle est mutée au lycée de jeunes filles de Bône (Annaba). Elle milite au Parti communiste Algérien où elle rencontre son futur époux et compagnon de lutte René Chatain, également militant du PCA.
Jocelyne fut très vite une collaboratrice de notre journal et le restera jusqu’en 1955 date de son interdiction par le pouvoir colonial. Elle rédigeait à cette époque presque quotidiennement des articles consacrés à la défense des jeunes soldats Français qui se dressaient contre la guerre du Vietnam dont le plus célèbre d’entre eux fut Henri Martin.
Le pouvoir colonial l’expulse en même temps que son époux du département de Constantine, en juin 1955 au début de la guerre de libération nationale, en raison de de leur activité militante au sein du PCA pour le droit de notre peuple à l’indépendance.
Jocelyne et René participeront à l’activité clandestine du PCA après son interdiction en septembre 1955. Tous deux collaboreront à la mise en place des "combattants de la libération nationale" organisation armée du PCA avant qui sera ensuite intégrée dans l’ALN après les accords FLN-PCA. En janvier 1957, René est interné au camp de Lodi et Jocelyne sera arrêtée en Février de la même année. Devant l’absence de faits précis pouvant conduire à une condamnation, elle est libérée en fin avril. Mais elle comparaîtra devant le tribunal militaire d’Alger, au procès des "Combattants de la Libération Nationale" qui se déroule du 4 au 9 décembre 1957 ; acquittée elle rejoint son poste de professeur en France où elle est mutée. Elle revient en Algérie en Algérie en 1962.
Au lendemain de l’indépendance, Jocelyne et René auront la citoyenneté algérienne pour leur contribution à la lutte de libération. Jocelyne enseignera la philosophie à l’École normale de jeunes filles et reprend sa collaboration à notre journal en tenant la chronique du "tourisme" sous le nom de Nadia Chami. Menacés d’arrestation après le coup d’État de juin 1965, Jocelyne et René quittent Alger et s’installent en France. Elle était membre de l’Association "Agir contre le colonialisme aujourd’hui" (ACCA) dont elle était membre du Bureau national.
A sa fille Monique, Alger républicain présente ses condoléances et sa solidarité.
Alger républicain
25 janvier 2012