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Décès de Roger PERLES
jeudi 29 avril 2021, par
Il vient de nous quitter à l’âge de 94 ans.
Roger a été un militant du Parti Communiste Algérien. Il était resté fidèle à ses idéaux communistes jusqu’à la fin de sa vie.
Il avait adhéré très tôt au PCA. Il fait partie de ces militants qui se sont engagés sans aucune hésitation dans la guerre de libération déclenchée le 1er Novembre 1954. Il a appliqué avec conviction et esprit de sacrifice les directives de son parti. Cela lui avait valu d’être activement recherché par les sinistres parachutistes de Massu et Bigeard et de devoir changer constamment de refuge pour échapper à leurs griffes. Leur rage était d’autant plus redoublée qu’il était chargé de mener à Alger un travail de propagande en direction des soldats français du contingent pour qu’ils ne participent pas à la répression du peuple algérien. Ce travail de propagande était un cauchemar pour les colonialistes qui punissaient ceux qui le faisaient avec autant sinon plus de violences ceux qui portaient les armes.
Roger finit par tomber dans les filets des forces de la répression en 1957. Comme des centaines d’autres patriotes, il est conduit en secret dans la villa Sesini sur les hauteurs du quartier de Belcourt où il est affreusement torturé. Il en garda de lourdes séquelles. Il ne sortit vivant de cet enfer que grâce à la campagne d’information menée dans divers journaux français. Ses deux frères, plus jeunes, Jean-Pierre et Georges avaient été pris en otage et torturés dans ce même sinistre lieu.
Les frères Perlès connurent le camp de « transit » de Beni Messous, dans la banlieue d’Alger, camp d’où l’on pouvait être extrait à tout moment pour subir de nouveau les supplices sadiques d’une soldatesque barbare dressée et conditionnée par la propagande raciste et suprémaciste des politiciens de la bourgeoisie française pour justifier le maintien des colonies sous sa domination. Les Perlès furent emprisonnés au camp de Lodi durant plus de 4 ans avant d’être libérés pour qu’ils fussent, très probablement, confiés aux tueurs de l’OAS qui traquaient systématiquement les communistes d’origine européenne libérés de prison.
A l’indépendance Roger Perlès travaille à la SNCFA. Il participe avec ardeur à l’édification de l’Etat algérien et contribue à démentir les prédictions des colonialistes sur le « chaos » qui suivrait l’indépendance. Croyant bien faire il se fit l’interprète du mécontentement des cheminots en participant à l’organisation d’un arrêt de travail dont le but était d’améliorer le fonctionnement de la société des chemins de fer. Il subit la vindicte des éléments chauvins et anticommunistes du nouvel Etat. Entre autres conséquences, sa demande de la nationalité algérienne fut jetée dans un tiroir. Il dut attendre longtemps avant de l’obtenir. Sans l’intervention de nombreux anciens moudjahidin qui l’avaient connu durant la guerre de libération dans l’action et en prison il aurait vécu dans son pays la vie d’un proscrit.
Roger a été frappé par la douleur de la perte de son épouse il y a quelques mois. Il l’avait connue à l’indépendance. C’était une enthousiaste militante du PCF, envoyée par la CGT en Algérie pour aider le peuple algérien à faire fonctionner les services de la Poste après le départ en masse des éléments européens.
Repose en paix, Roger, de nouvelles générations prendront le flambeau de la lutte pour une société débarrassée de l’exploitation, de la domination, des guerres et des haines propagées entre les peuples par les classes exploiteuses.
Ager républicain adresse ses condoléances les plus attristées aux enfants de Roger et à toute la famille des Perlès.
Alger républicain