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Désinformation sur la Syrie, il est temps de remettre les choses à l’endroit !
Syrie : Une libanisation fabriquée
samedi 14 avril 2012
« 7 morts à Homs dans un bombardement de l’armée régulière, 14 civils tués dans les combats, des mères et des enfants, c’est un véritable massacre », le matraquage médiatique joue à plein chaque jour. Des informations non vérifiées mais juste relayées par notre presse qui continue de se comporter comme un banc de poissons : quand un poisson change de direction, tout le banc le suit.
Qui est capable aujourd’hui de dire ce qu’il se passe en Syrie ? Dans ce magma de désinformation, le Centre International de Recherche et d’Études sur le Terrorisme & l’Aide aux Victimes du Terrorisme (CIRET-AVT) et le Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R), viennent de communiquer leur compte-rendu de mission en Syrie. Un éclaircissement nécessaire et salutaire pour mieux comprendre les enjeux dans ce pays.
Les membres du CIRET-AVT et CF2R se sont rendus en Syrie du 3 au 10 décembre 2011, certains me diront que la situation a évolué depuis et c’est vrai que les événements se sont enchainés pourtant c’est en se penchant sur l’origine de cette crise que nous sommes capables de déchiffrer et de comprendre la situation actuelle.
Ce rapport de 55 pages détaille tous les aspects de la crise syrienne et ne se limite pas à désigner qui sont les « gentils » et les « méchants » comme le font volontiers nos médias.
Avant même d’entrer dans le vif du sujet, le ton est donné, « les influences étrangères jouent un rôle essentiel dans la crise syrienne (…) et l’ingérence des acteurs internationaux s’observe quotidiennement aussi bien dans le soutien à une partie de l’opposition qu’à travers la véritable guerre de l’information qui a été déclenchée contre Damas par les médias arabes et anglo-américains (…).
Cette falsification des faits dissimule à l’opinion mondiale le soutien que la majorité de la population syrienne apporte - souvent à contre cœur - au régime (…) »
Sont abordés ensuite les origines et contexte de la révolte, les événements, l’opposition, le régime, la dimension médiatique de la crise. Il convient de faire un focus sur cette partie et notamment en pointant du doigt le paragraphe « Les techniques de désinformation à l’œuvre » où la chaine Quatarie « Al-Jazeera » est particulièrement visée : « La rédaction d’Al-Jazeera » a fait un travail très précis de sélection d’éléments de langage destiné à cibler le pouvoir syrien et à légitimer les manifestations, y compris les actes de violence et de terrorisme ». On y lit encore « Les reportages sont rarement sourcés. A la manière de Fox-News, le commentaire parle de l’opposition et de résistance (…).
Enfin, l’une des principales sources des médias occidentaux au sujet des exactions du régime syrien et du nombre de morts dus à la répression est l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), reconnu par l’Union européenne qui prétend reprendre les chiffres de Comités locaux de coordination recensant les victimes sur le terrain. Mais sa légitimité apparaît plus que discutable »
Le chapitre suivant traite de la dimension internationale du conflit avec un paragraphe parlant de la Syrie comme un « Obstacle à la politique américaine au Moyen-Orient ». On notera le passage suivant « Cette politique (américaine) a été baptisée « instabilité constructive ».
Elle repose sur trois principes :
– entretenir et gérer les conflits de basse intensité
– favoriser le morcellement politique et territorial
– promouvoir le communautarisme, sinon la purification ethnico-confessionnelle. »
Tout un programme.
Comme adversaire de la Syrie sont nominés le Qatar, l’Arabie saoudite, la Ligue arabe, la Turquie, sans oublier l’OTAN.
Le rapport se termine par une question « quel avenir pour la Syrie ? ». La réponse semble assez facile : bien noire.
En conclusion, ce rapport apporte un éclairage très intéressant et très pertinent sur la situation complexe en Syrie et il est vivement recommandé de le lire en entier de façon à ne plus se laisser abuser par la propagande de la presse internationale.
Cpt Anderson