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Deux peintres en bâtiment s’écrasent du haut d’un immeuble a Constantine "capitale de la culture arabe"

lundi 17 août 2015, par Alger republicain

Ce n’est pas un accident mais bien un meurtre. Un meurtre commis par des patrons avides de profits. Dimanche matin deux ouvriers peintres du bâtiment ont perdu la vie suite à une chute mortelle du haut d’un immeuble de plus de vingt mètres*.

La mort de ces ouvriers d’une trentaine d’années est due aux moyens rudimentaires utilisés dans ce genre de chantiers. Les madriers de suspension ont cédé. Ils n’étaient pas faits pour supporter le poids de la plate-forme élévatrice de travail.

Les accidents de travail sont très fréquents sur les chantiers du bâtiment. Ils sont souvent mortels. Ceux qui échappent à la mort sont pour la plupart handicapés à vie, estropiés, demi-paralysés, diminués. La majorité des patrons ne déclarent pas leurs employés à la sécurité sociale. Mépris des règles de sécurité, intensification du travail, des heures de travail épuisantes dans des conditions et des positions les plus difficiles, caractérisent le secteur. Les privatisations et les appels massifs a la sous-traitance, au profit des patrons véreux qui pullulent dans le secteur, le fatalisme comme justification du mépris pour la vie des ouvriers dans la course au profit facile, ont fait bondir la courbe des accidents du travail.

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Contrairement aux affirmations des journaux régionaux plus enclins à se faire l’écho des excuses des patrons, ce n’est pas dans le manque de vigilance des travailleurs qu’il faut chercher la cause de ces morts qui peuvent être évitées. De pareilles assertions sont inacceptable. Elles couvrent le crime. Les travailleurs du bâtiment ne sont jamais certains, quand ils quittent leur domicile le matin, de revoir leurs proches et leurs enfants en rentrant le soir.

La responsabilité de ces tragédies quasi-quotidiennes, dont seuls les cas les plus spectaculaires font l’objet d’articles de presse, incombe totalement aux patrons et à l’administration qui ferme les yeux sur l’insouciance des employeurs. Nombreux sont les fonctionnaires "ripoux" n’hésitant pas à monnayer la vie des ouvriers contre pots de vin et travaux "gracieux" providentiels pour achever la construction d’une villa dont le coût est notoirement au-dessus de leurs moyens. Le capitalisme procure la richesse à une poignée de vils exploiteurs sur la sueur et le sang des travailleurs. Leur vie n’a pas de valeur ou en a moins comparativement aux économies réalisées sur les moyens de sécurité qui pourraient faire disparaître les accidents de travail ou en réduire considérablement les risques. Seul compte le profit. 

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C.P.

17.08.15

* "Selon des témoins oculaires qui ont assisté en direct au drame, les deux ouvriers (…) se sont retrouvés neuf étages plus bas, les corps écrasés, et les visages déformés

(…) L’une des victimes, B. Salah, âgée de 36 ans, habitant à El Hattabia, a laissé une veuve et cinq orphelins.

L’autre victime, âgée d’une trentaine d’années, réside à Aïn Smara. Il avait été recruté il y a à peine 15 jours. Les deux ouvriers travaillaient pour le compte d’une entreprise sous-traitante de la société qui a décroché le projet de réhabilitation des immeubles du Ciloc." (El Watan en ligne 17/08/2015)

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