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L’ASSASSINAT DE MAURICE AUDIN 57 ANS DE MENSONGE D’ETAT
jeudi 18 septembre 2014
Pourquoi cette rencontre ?
La Ligue des droits de l’Homme organise à Lens, France, une manifestation pour rappeler que la république française persiste à ne pas répondre à la question : qu’est-il advenu de Maurice Audin depuis son arrestation le 11 juin 1957 à Alger par les parachutistes du général Massu ? Une disparition emblématique des milliers d’exécutions sommaires commises à l’époque de la guerre d’Algérie.
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L’ASSASSINAT DE MAURICE AUDIN
57 ANS DE MENSONGE D’ETAT
vendredi 19 septembre 2014, de 18h30 à 23h
au COLISEE de LENS (12, rue de Paris)
La rencontre est organisée en écho à l’exposition « Les désastres de la guerre 1800-2014 » au Louvre-Lens où figure une oeuvre de Jean-Jacques Lebel intitulée « Justice (L’assassinat de Maurice Audin) » (1961) ainsi que le « Grand tableau antifasciste collectif » de 1961 auquel Lebel avait participé avec d’autres artistes.
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Les intervenants évoqueront « Les désastres de la guerre d’Algérie », en présence de Josette Audin, veuve de Maurice Audin, et de Pierre Tartakowsky, président de la LDH.
Cette rencontre sera l’occasion de donner à voir les œuvres d’autres artistes dont les œuvres abordent, chacune à leur manière, cette page de notre histoire, l’occultation dont elle est souvent l’objet dans les mémoires collectives et le poids qu’elle exerce sur notre présent.
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LE 24 MARS 2014
"NOUS DEMANDONS LA VÉRITÉ SUR L’ASSASSINAT
DE MAURICE AUDIN"
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APPEL DES 171 POUR LA RECONNAISSANCE
DE CE CRIME D’ETAT
ET DES VIOLATIONS MASSIVES DES DROITS DE L’HOMME
PAR L’ARMÉE FRANÇAISE DURANT LA GUERRE D’ALGÉRIE
Le 11 juin 1957, Maurice Audin, jeune professeur de mathématiques à Alger et membre du parti communiste algérien, est arrêté par les parachutistes commandés par le général Massu chargé par les autorités françaises du maintien de l’ordre dans la ville. Emprisonné et torturé, il n’est jamais réapparu. quand, peu après, l’un des chefs parachutistes a affirmé à son épouse, Josette, que son mari s’est évadé, elle n’y a pas cru une seconde et a déposé plainte pour homicide volontaire.
Cette fable de l’évasion d’Audin a été entièrement dénoncée et la thèse de sa mort sans ordre lors d’une séance de torture est mise en doute. Les informations publiées par le nouvel observateur en 2012 et les propos tenus par Aussaresses en 2013 peu avant sa mort font que les autorités françaises ne peuvent continuer à se taire.
Elles doivent permettre aux citoyens d’aujourd’hui de connaître l’enchaînement des décisions qui ont permis à cette époque que se déploient à Alger un tel arbitraire et une telle violence. Le rôle des gouvernements présidés alors par Guy Mollet puis maurice Bourgès-maunoury, celui du ministre résidant en Algérie Robert Lacoste doivent être connus. ce n’est pas seulement une question d’histoire, c’est un enjeu civique.
Les documents dont le ministre de la défense a remis copie à Josette Audin le 1er février 2013 ne contiennent aucun élément essentiel. aussi, nous demandons aux autorités françaises qu’elles donnent les moyens à une commission d’historiens d’accéder à toutes les archives concernées, notamment celles du ministre résidant en Algérie Robert Lacoste, des présidents du conseil Guy Mollet et Maurice Bourgès-maunoury, du commandant en chef de l’armée en Algérie, Raoul Salan, et de celui de la 10e division parachutiste, Jacques Massu, afin d’établir les ordres qu’ils ont donnés, les pouvoirs qu’ils ont attribués et les dispositifs et les pratiques qui en ont été les conséquences.
Nous demandons, par ailleurs, aux autorités françaises qu’elles sollicitent officiellement les autorités algériennes pour qu’elles fassent les recherches nécessaires pour retrouver le corps de Maurice Audin dans les lieux présumés de leur enfouissement dans une fosse commune, avec ceux de centaines d’Algériens torturés et tués eux aussi par l’armée française.
Dans le prolongement de l’appel des douze avec Pierre Vidal-Naquet que l’Humanité a publié le 31 octobre 2001 [1] et des efforts incessants de Josette Audin pour apprendre la vérité, dont témoigne encore la lettre qu’elle a envoyée le 24 février dernier au président de la république, à laquelle à ce jour, elle n’a pas reçu de réponse, nous demandons que les plus hautes autorités reconnaissent le crime d’Etat qu’a été l’assassinat de Maurice Audin, ainsi que la pratique de la torture et les violations massives des droits de l’homme par l’armée française durant la guerre d’Algérie.
• Ernest Pignon-Ernest, plasticien, président des amis de l’Humanité, charles Silvestre, coordinateur de l’appel des douze du 31 octobre 2000, et ses signataires Simone de Bollardière, Alban Liechti et Josette Audin,
• les anciens appelés en Algérie Michel Berthelemy, François Bourges, Daniel Dayot, Alain Desjardin, Jacques Devos, Jean-claude Doussin, Jean-Pierre Farkas, Jacques Gaillot, Georges Garié, andré Gazut, Jean-claude Girardin, Stanislas Hutin, Jacques inrep, Xavier Jacquey, Claude Juin, Gérard Kihn, Jean Laurans, Gérard Lechantre, Albert Nallet, Bernard Pointecouteau, Henri Pouillot, François-Xavier Ricard, Hubert Rouaud, Claude Sadoux, Bernard Sigg, Jean-Philippe Talbo-Bernigaud, Georges Treilhou, Mario Urbanet, Georges Van Ruymbeke.
• les historiens : Linda Amiri, Raphaëlle Branche, Gilles Candar, Omar Carlier, Marie Chominot, Suzanne Citron, Sonia Combe, Catherine Coquery-Vidrovitch, Marianne Debouzy, Marcel Dorigny, Michel Dreyfus, René Gallissot, Emilie Goudal, Ali Guenoun, Julien Hage, Mohammed Harbi, Jean-Robert Henry, Anne Jollet, Armelle Mabon, Gilles Manceron, Claire Marynower, Claire Mauss-Copeaux, Gilbert Meynier, Alain Monchablon, Valérie Morin, Abderrahmen Moumen, Emmanuel Naquet, Elsa Paris, Claude Pennetier, Tramor Quemeneur, Malika Rahal, Frédéric Régent, Annie Rey-Goldzeiguer, Carole Reynaud Paligot, Alain Ruscio, Yann Scioldo-Zürcher, Nedjib Sidi Moussa, Françoise Vergès,
• Nils Anderson, Patrick Apel-Muller, Etienne Balibar, Patrice Barrat, Odile Barral, Françoise Basch, Patrick Baudouin, Bachir Ben Barka, Madjid Benchikh, Fatima Besnaci-Lancou, Frédéric Bonnaud, François Borella, Anissa Bousmah-Bouayed, Pierre Braun, Michel Broué, Catherine Brun, Geneviève Buono, Eric Bocciarelli, Joëlle Brunerie-Kauffmann, Henri Causse, Maurice Causse, Gérard Chaliand, Mouhieddine Cherbib, Alice Cherki, Hélène Cohen, Antoine Comte, Pierre-Yves Cossé, Didier Daeninckx, Ahmed Dahmani, Georges Danton, Régine Deforges, Christian Delorme, Jean-Pierre Dubois, Françoise Dumont, Nasséra Dutour, Eric Fassin, Jacques Freyssinet,
Pierre Gaudez, Jean-François Gavoury, François Gèze, Robert Guédiguian, Philippe Grand, Alain Gresh, Nourredine Hached, Sadek Hadjerès, Marc Hédrich, Arlette Heyman-Doat, Geneviève Jacques, Jean-Paul Jean, Louis Joinet, Jacques Julliard, Aïssa Kadri, Christophe Kantcheff, Daniel Kupferstein, Eric Lafon, Brigitte Lainé, Mehdi Lallaoui, Jean-Jacques Lebel, Henri Leclerc, Patrick Le Hyaric, Irène Lindon, Danièle Lochak, Malika Mansouri, Maurice Maschino, Gustavo Massiah, Jean Mayerat, Caroline Mecary, Samia Messaoudi, Olivier Mongin, Fadéla M’rabet, François Nadiras, Vignaud-al Hamchari, Dominique Wallon, Jean-Marc Wasilewski, Sylviane de Wangen, Michel Wieviorka, Michel Wilson, Valentine Zuber.
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[1] L’appel des douze était signé de : Henri Alleg, Josette Audin, Simone de Bollardière, Nicole Dreyfus, noêl Favrelière, Gisèle Halimi, Alban Liechti, Madeleine Rebérioux, Laurent Schwartz, Germaine Tillion, Pierre Vidal-Naquet, Jean-Pierre Vernant.