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L’Association Nedjma explique son refus de participer à la marche du 12 février*
samedi 12 février 2011
"Nous avons, comme prévu, pris part à la rencontre de cette coordination (Coordination nationale pour la démocratie et le changement, initiée par la Ligue des droits de l’homme, tendance Bouchachi, et animée par le RCD, ndlr) à laquelle on nous a conviés et qui a eu lieu à la maison des Syndicats (…) afin de nous adresser à la base de cette coordination, sans aucune prétention de prendre part à la constitution du « front » ni à sa direction.
Par nos interventions, nous, militants jeunes, avons expliqué, que notre combat se situe à la fois sur le terrain démocratique et social. Pour nous, les émeutes de janvier 2011 sont l’expression d’un marasme social généralisé.
La révolte de la jeunesse est intervenue dans un contexte de montée de luttes sociales et ouvrières. La stagnation des salaires pendant plus d’une décennie, la montée galopante du chômage, l’érosion du pouvoir d’achat avec la dévaluation du dinar et la flambée vertigineuse des prix des produits de première nécessité, la fermeture du champ politique, la répression, la remise en cause des acquis sociaux, des libertés d’organisation, syndicales et démocratique … sont les causes de cette explosion sociale.
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Nous avons expliqué que notre rejet du régime ne se conjugue pas avec celui des patrons et des importateurs. Nous le rejetons pour sa politique de paupérisation, antisociale, antidémocratique, capitaliste aux ordres des grandes puissances impérialistes et de la bourgeoisie locale. Si les mesures de la loi de finances 2009 ne nous ont pas satisfaits, parce qu’elles tendent en réalité à gérer la crise et rencarder l’économie capitaliste, en vue d’assurer sa pérennité, mais en aucun cas à satisfaire les besoins de la population.
Si nous contestons les timides mesures du gouvernement qui a essayé d’imposer des impôts aux patrons et aux importateurs, parce que nous jugeons qu’il est grand temps de finir avec l’évasion fiscale et la bazardisation du commerce extérieur par l’imposition de plus d’impôts, par l’expropriation des entreprises réfractaires et par le monopole de l’Etat sur le commerce extérieur sous le contrôle des travailleurs et de la population.
Nous avons exprimé notre attachement aux questions démocratiques et à la liberté, mais celles qui servent la véritable majorité de la population.
Contre la liberté et la démocratie qui permettent à Rebrab d’exploiter les travailleurs, de ne pas payer d’impôts et d’interdire la constitution d’un syndicat au sein de son entreprise, et en licenciant des travailleurs, nous avons opposé la démocratie qui donne le droit aux travailleurs de Rebrab de se constituer en syndicat pour défendre leurs intérêts et le droit de contrôle sur leur production. Pour nous, même la Constitution la plus démocratique ne donnera pas le droit à la parole au petit travailleur recruté en CDD et à qui on interdit le droit de s’auto-défendre, de contrôler sa production.
Nous avons dénoncé ceux qui comptent sur l’ingérence des impérialismes français, américain et allemand pour « instaurer la démocratie en Algérie ». Nous nous sommes appuyés sur l’exemple tunisien et irakien, pour expliquer que l’impérialisme n’a d’autres intérêts que la spoliation de nos richesses, l’exploitation de nos travailleurs et l’ouverture de notre marché à leur surproduction. Sur ce plan, nous avons réaffirmé notre combat anti-impérialiste, contre les puissances mondiales qui sont à l’origine de notre misère et de la crise de l’humanité entière.
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Association Nedjma
in la Tribune
10.02.2011
*Les responsables de l’association ont dénoncé le black-out de la plupart des journaux sur leur déclaration.