La dure condition des esclaves salariées du monde du nettoyage

Le business du nettoyage connaît une expansion fulgurante ces dernières années avec la sous-traitance, sa féminisation et sa précarisation. Dans une activité en plein boum, les salariés sont en majorité des femmes sans qualification professionnelles. La plupart d’entre elles sont issues des couches sociales les plus défavorisées de la société, n’ont pas fait d’études et ne connaissent par leurs droits, une aubaine pour leurs patrons. Les emplois sont précaires, faiblement rémunérés et peu valorisants.

Dans un secteur ou règne une exploitation intensive fréquemment hors la loi, les horaires sont les plus difficiles et les plus pénibles puisque souvent ces tâches s’effectuent tôt le matin avant l’arrivée des travailleurs (bureaux, locaux professionnels et centres commerciaux). Ce qui oblige ces travailleuses pauvres à quitter leur foyer dès l’aube au quotidien pour rejoindre leur lieu de servitude, trajet périlleux (chiens errants, mauvaises rencontres) et transport quasi inexistant. pour ensuite s’attaquer au balai, à la serpillière, au seau d’eau et se n’est pas fini :vider les corbeilles à « papier », pousser les meubles, s’appliquer à bien frotter car le chef (un homme bien sûr) n’est toujours pas très loin. Le harcèlement moral et sexuel est monnaie courante.

Ininterrompu et continuel ce travail manutentionnaire : ramasser, pousser, descendre, remonter les escaliers et gratter, est accompli dans des postures les plus inconfortables, main levée, courbé et agenouillé. Il engendre le plus souvent des problèmes de santé, mal de dos, problèmes d’articulation, troubles musculo-squelettiques et allergies. A tout cela il faut rajouter le mépris à leur égard, « sale boulot », ingratitude des tâches effectuées, travail invisible qui n’est remarqué que lorsque il n’est pas fait, harcèlement et chantage de la part du chef.

Face à ces conditions abjectes et inhumaines à la limite du supportable dans lesquelles les plus précaires et les plus exploitées font l’objet, seule une voie s’impose, celle de se battre pour une alternative qui dépasse la cupidité du capitalisme avec comme clé organiser un syndicat de classe, mener des ripostes sociales émancipatrices, forger des équipes combatives et lutter pour pouvoir s’affranchir du joug de ces marchands d’esclaves.

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C.P.

02.07.15