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La protesta reprend.
mardi 12 janvier 2010
Les résultats de la dernière tripartite (gouvernement, patronat et UGTA), particulièrement les deux points concernant l’annulation des modalités de départ à la retraite et l’augmentation de 3 000 DA du SNMG qui ne profite, selon les protestataires, qu’aux hauts responsables de l’Administration, y seront dénoncés. Etranglés par les difficultés économiques, les grévistes ont fait montre d’une forte détermination, tout au long de cette semaine de contestation pacifique.
Cette révolte contre les conditions sociales désastreuses dans lesquelles vivent les travailleurs a, rappelons-le, pris naissance le 3 janvier, au sein du complexe de la SNVI. L’appel à la solidarité lancé par les grévistes de l’ex-Sonacome ayant été entendu, des milliers de travailleurs des unités implantées dans cette immense zone industrielle de Rouiba ont également répondu au mot d’ordre de grève. Ils ont, également, participé à l’immense marche organisée jeudi. Face à cette colère et à cette mobilisation générale, le gouvernement, probablement paniqué à l’idée que cette révolte de la faim puisse sortir de la localité pour faire tache d’huile à travers d’autres centres industriels du pays, avait mobilisé des moyens répressifs jugés complètement disproportionnés.
De son côté, la Centrale syndicale de Sidi-Saïd, ne pouvant expliquer le pourquoi de la signature de cet accord qui a mis à mal les acquis sociaux, tout particulièrement le droit de départ à la retraite et l’effet, nul, de l’augmentation du SNMG, était, tout au long de la semaine de contestation, aux abonnés absents. Appréhendant la reprise de la protesta, elle a tenté, désespérément, de faire diversion. Elle a, en effet, pondu, vendredi dernier, un communiqué qu’elle a, intentionnellement, distribué à quelques journaux seulement. Dans ce document, l’UGTA laisse croire qu’elle a obtenu un plan de sauvetage de la SNVI. A propos des revendications des grévistes sur la retraite et l’augmentation des salaires, elle donne des réponses évasives, renvoyant la revalorisation de ces salaires aux négociations dans le cadre des conventions collectives. D’une manière générale, ce communiqué s’adressait exclusivement aux frondeurs de la SNVI, ignorant les travailleurs des autres entreprises, y compris ceux du secteur privé, qui participent également au débrayage. Cette tentative a eu un effet contraire.
Elle a exacerbé la colère des syndicalistes du complexe de l’ex-Sonacome, qui se sont réunis, hier, pour appeler, selon Zetoutou, à la poursuite de la grève. Pouvaient-ils faire autrement, devant un mouvement de colère qui risque de les dépasser ? « Tout au long de la semaine, aucun responsable n’a daigné venir nous voir pour, au moins, amorcer un dialogue », dira Zetoutou.
Pour lui, il n’y a aucune réponse concrète de la part de la direction nationale de l’UGTA aux revendications des travailleurs. Il n’a pas manqué, en outre, de dénoncer les visées de ce communiqué : « Il est destiné à tromper l’opinion publique. Ce plan de sauvetage de la SNVI n’est pas propre à notre entreprise. Je vous signale, par ailleurs, que, pour le moment, la SNVI n’a rien reçu de concret. D’autres entreprises publiques sont concernées par cette nouvelle politique économique du pays, recentrée sur les entreprises publiques. Même Obama, président d’un pays libéral, sauve les entreprises de son pays. » Malgré un temps plutôt froid, une autre semaine chaude s’annonce à Rouiba.
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