Les chômeurs de Hammam Dalaa paralysent la cimenterie de Lafarge de M’sila

"Mettant à exécution leur ultimatum du 30 mai dernier lancé par plus de 20 associations locales, les chômeurs de la commune de Hammam Dalaa et des villages gravitant autour de la cimenterie notamment Debil et El Baat bloquent l’usine pour une période indéterminée.

Dans une action concertée avec ces associations, des dizaines de chômeurs sont descendus massivement aujourd’hui le 05 juin aux abords de l’usine, et ont procédé à la fermeture des portes de la cimenterie, empêchant systématiquement l’entrée des travailleurs.

Ces mêmes chômeurs ont également bloqué à l’aide de blocs de pierres les 03 accès menant vers l’usine Lafarge à partir de M’sila Debil et Eleuch, interdisant de la sorte toute accès au site industriel, et ce jusqu’à la satisfaction de leurs revendications.

Leur revendication principale s’articule autour de l’octroi par le leader mondial du ciment et des entreprises sous traitantes la priorité de l’emploi aux autochtones.

Ces chômeurs déplorent la discrimination sévissant dans cette usine, par le fait, nous dira un cadre chômeur, que des postes à égalité de qualification sont pourvus par des personnes venues d’ailleurs*.

Ce même cadre nous cite les cas de l’entreprise de sécurité qui a ramené 101 agents de sécurité, en laissant pour compte le même nombre d’agents de Hammam Dalaa, qui ont exercé cette fonction pendant des années au niveau de la cimenterie Lafarge."

Ghellab Smail

* Note de la rédaction d’Alger républicain : le chômage massif est alimenté par le refus du pouvoir de lancer une stratégie de réindustrialisation du pays. Ce chômage de masse est organisé consciemment. Le but du régime est de maintenir les salaires des ouvriers de la production à un niveau bas, permettre aux patrons de réaliser des super-profits énormes, affichant ainsi un indice élevé du "climat des affaires" qui fait le bonheur des multinationale et des capitalistes locaux. Nos gouvernants s’attireront une fois de plus les félicitations de la Banque mondiale et du FMI. Le régime pousse de la sorte sciemment les jeunes chômeurs à se battre entre eux pour arracher des postes de travail. Il nourrit les réflexes régionalistes de façon calculée.

5 juin 2013