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Les migrations subsahariennes dans les plans de l’impérialisme pour déstabiliser l’Algérie
samedi 2 septembre 2017, par
Les déclarations du colonel à la retraite HAMLET Ramdane rapportées par RussiaTV et relayées par El Mayadine, à propos d’un plan étranger, français notamment, visant à déstabiliser l’Algérie, ont soulevé de nombreuses interrogations et interpellé beaucoup de gens qui, jusque-là, ne voyaient dans cette situation qu’une migration passive.
Mais bien avant les déclarations du colonel HAMLET, les réseaux sociaux avaient diffusé des rapports faisant état de plans visant à noyer l’Algérie de migrants subsahariens dont la présence sera exploitée pour susciter des agitations sur les droits des minorités et obtenir que l’activisme des ONG étrangères soit toléré sans bride aucune dans le pays.
Nul n’ignore le rôle néfaste joué par les ONG soutenues publiquement ou en sous main par les Etats impérialistes dans tous les pays du tiers monde où elles sont passées.
Elles n’ont pourtant pas fait de vagues après que les assassinats de migrants en méditerranée par FRONTX avec la complicité les Etats européens ont été dévoilés par Jean Zigler, et que les plaintes déposées pour au moins non assistance à personne en danger ont été classées sans suite par le parquet de Paris.
Certaines associations algériennes en lien avec les ONG étrangères opèrent d’ores et déjà. L’association « Algérie Terminus » présidée par une correspondante de la radio RFI milite pour l’arrivée massive de migrants dont la destination finale devrait être l’Algérie, quoiqu’elle prétende n’agir que pour améliorer leur condition en attendant leur passage vers l’Europe.
Les déclarations de nos responsables politiques et la recherche d’un règlement du problème de façon politique et diplomatique avec les gouvernements concernés, ont-elles des chances de déjouer les plans de déstabilisation des ennemis potentiels ?
L’importance toute particulière des flux migratoires de ces dernières décennies a pour cause plusieurs facteurs réunis qu’il n’est pas inutile de rappeler.
A l’exploitation coloniale a succédé l’exploitation de l’impérialisme post-colonial des ressources énergétiques, du sous-sol et du sol (eau, agriculture, forêt).
A l’exploitation inhumaine et sanguinaire des populations (ouvriers, ouvriers agricoles, paysans, etc.) et depuis la crise du capitalisme, ont succédé les ajustements structurels et la dévaluation du franc CFA qui ont conduit à l’effondrement des économies des pays africains dans leur ensemble.
Les flux migratoires vers l’Algérie, proviennent essentiellement du Niger et du Mali dont l’extrême pauvreté et l’insécurité alimentaire entrainent des départs massifs.
Ces deux pays sont classés parmi les plus pauvres du monde selon l’IDH (indice de développement humain) par le PNUD (programme des Nations Unies pour le développement). Et pourtant, le Niger possède d’importants gisements d’uranium qui pourraient lui procurer de faramineuses rentrées en devises, assureraient son développement et feraient disparaître la misère. Mais ils se trouvent sous domination de la société française Areva qui ne laisse à l’Etat nigérien que des miettes.
Jusqu’aux « révolutions arabes », les flux migratoires subsahariens étaient canalisés et accueillis par la Libye riche et relativement stable. La destruction de ce pays par l’impérialisme français, en particulier, a aggravé à la puissance 10 les déséquilibres régionaux programmés et organisés par le capitalisme mondial. Les conséquences des ingérences et des injonctions de ces Etats ont bouleversé les structures sociales des pays de la région, ne laissant place qu’aux guerres et à la misère …
Les départs massifs par vagues successives laissent le pays d’origine exangue.
Ceux qui décident de migrer sont ceux en âge de travailler, les plus solides et les mieux formés.
Le pays d’origine accuse donc un déficit en main d’œuvre et travailleurs en âge et en capacité de produire, une main d’oeuvre qui a nécessité des dépenses de la naissance à l’âge adulte. Sans retour.
Ces vagues de migrants ont pour destination finale de fait l’Algérie, car toute possibilité de franchir la méditerranée à partir des côtes algérienne est peine perdue.
Le marasme social dû à la dépression économique qui frappe durement la classe ouvrière en Algérie et par voie de conséquence le syndicalisme, ne permet pas à cette classe ouvrière d’être structurée et de jouer son rôle d’accueil des migrants en détresse.
Le coup d’arrêt donné à l’économie algérienne depuis de longues décennies conjugué à l’explosion d’une classe bourgeoise puissante qui concentre entre ses mains tous les secteurs de l’importation, a écrasé les luttes syndicales.
L’UGTA regroupe les couches supérieures de la classe ouvrière et entretient un phénomène de corruption du syndicalisme.
Les flux migratoires vont accentuer ces phénomènes de corruption et vont constituer une armée de réserve qui servira de moyens de chantage sur la classe ouvrière du pays d’accueil. La bourgeoisie algérienne va déployer toutes ses capacités manoeuvrières pour tenter de noyer la lutte des classes dans des affrontements à caractère raciste. Son objectif est clair : transformer de la sorte les luttes des travailleurs de toutes origines contre leurs exploiteurs en luttes des travailleurs entre eux.
Ainsi pense-t-elle arriver à faire naître le racisme tel qu’il est suscité et encouragé par la bourgeoisie dans tous les autres pays capitalistes.
Ces luttes fratricides à connotation raciste procureront-elles de joyeux jours de paix à la bourgeoisie comme celle-ci l’espère ? Tout dépendra de la lutte de l’avant-garde de la classe ouvrière pour mettre en échec ses plans. La bourgeoisie autochtone et les puissances impérialistes réussiront-elles à creuser un fossé entre les peuples africains, à les pousser les uns contre les autres au grand bénéfice de leurs oppresseurs ? Le spectacle d’une OUA impuissante à défendre l’indépendance des peuples africains montre à quel point les dirigeants du continent sont liés aux différentes puissances impérialistes et agissent comme une courroie de transmission des rivalités inter-impérialistes aux dépens de leurs peuples. L’exemple du roi du Maroc bénéficiant du soutien de l’impérialisme a révélé le travail de sape effectué au sein de l’OUA pour la conduire à épouser sa cause expansionniste aux dépens de la République Arabe sahraouie dont il voulait l’exclusion.
Il est indéniable qu’il existe un plan de déstabilisation de l’Algérie qui passe par la création de diversions de toutes sortes pour diviser et neutraliser les travailleurs dans leurs luttes. Mais les forces révolutionnaires du pays le disent avec résolution : "il est hors de question que l’Algérie devienne un second Prétoria".
Meriem Ben Bouali
02.09.17