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Marionnettes arabes
jeudi 26 juillet 2012
Les Arabes demandent à Bachar al-Assad de partir ! La Ligue arabe, après 67 ans d’existence, a touché le fond. Elle est devenue la caisse enregistreuse de l’Occident, version Otan. Il est sérieusement temps pour l’Algérie de penser à quitter cette mascarade d’organisation.
Quand les Arabes acceptent de dépecer la Libye, d’abandonner l’Irak aux pétroliers américains, de ne rien voir de la répression des chiites du Bahreïn, de cautionner la division du Soudan et d’oublier où se trouve la Palestine, il y a lieu de s’interroger pour qui roulent-ils. Depuis que l’Égypte, le Don Corleone de la Ligue arabe, a passé la main aux caïds du golfe Persique, la Ligue arabe a perdu ses principes fondateurs, ses valeurs et, donc, son âme.
Et c’est Cheikh Hamed Ben Jassem Al-Thani, Premier ministre qatari, qui a ramené le carton d’invitation à Bachar al-Assad de quitter le pouvoir avec, en prime, une proposition de sauver sa peau et celle de sa famille. Du moment qu’on n’arrive pas à le casser, vaut mieux l’acheter. Lui faire miroiter un exil doré comme Ben Ali. Ça vaut mieux qu’une bande de dégénérés qui vous lynchent dans un égout, comme l’a subi Kadhafi à ses dépens.
Et nous dans cette nouvelle Camorra arabe ? Qu’est-ce qu’on doit faire ? Medelci a participé à la réunion de Doha et aurait émis des réserves sur le communiqué final. C’est déjà ça. À force de servir de pushing-ball aux princes du Qatar, Medelci, notre diplomatie et l’Algérie auraient mieux à faire d’arrêter de payer leurs cotisations, de faire leurs cartons et de laisser les Arabes se débrouiller tous seuls. Déjà qu’ils le font si bien sans notre caution, alors autant ne pas la leur offrir.
Et puisque la nature a horreur du vide, notre diplomatie a un challenge plus crucial à relever. Défendre le principe que l’Union africaine ne soit pas la prochaine coquille vide dans laquelle on siégera. Notre dimension arabe étant sans issue, il vaut mieux se consacrer pleinement à notre dimension africaine, d’autant qu’on a des motifs de se réjouir avec l’élection à la tête de l’UA de la formidable Sud-Africaine Mme Zuma qui, elle, au moins, n’est pas près d’être achetée avec l’argent du Qatar ou des puissances occidentales. Et quand il y a un défi politique, diplomatique et sécuritaire de la taille du Mali à solutionner, vaut mieux arrêter de prendre Qatar Airways pour perdre notre temps avec “nos frères arabes”.
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par Mounir B.
Editorial de Liberté du 24 juillet 2012