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Maroc : Contre les licenciements abusifs, 850 ouvriers marocains en grève à l’OCP

mercredi 16 décembre 2009, par Alger républicain

850 ouvriers de l’OCP ( Office chérifien de phosphate ) sont en grève, malgré les énormes pressions exercées par les dirigeants de l’entreprise et le pouvoir, pour protester contre leurs licenciements sans raison sérieuse. Les travailleurs grévistes ne bénéficiant d’aucune couverture sociale, leur lutte est des plus difficiles et leurs conditions de vie ne cessent de s’aggraver. C’est ainsi qu’ils ne peuvent se soigner ou faire soigner leur famille ( femmes et enfants ) et que leur état de santé se dégrade chaque jour. Mais leur courage de poursuivre la lutte est grand et exemplaire dans un pays comme le Maroc ou les luttes de classe sont rares malgré l’existence de nombreux syndicats – ils sont 24 – Mais seules quelques sections de l’UMT et de la CDT manifestent leur solidarité à ces travailleurs. Les autres syndicats étant fréquemment liés au pouvoir sont totalement absents de ce combat.

L’OCP était une grande entreprise nationale d’exploitation de phosphate marocain, transformée en société anonyme en 1975 ; ses terrains d’exploitation sont des mines, souvent à ciel ouvert ou des galeries et constituent les plus grands gisements du monde de ce produit, utilisé en particulier comme engrais dans l’agriculture et l’industrie chimique. 18 000 ouvriers et cadres y sont employés et son chiffre d’affaire se monte annuellement à 6 milliards de $ dollars US. Mais l’OCP veut en licencier 850, notamment dans la région de Khouribga et, parfois, embaucher à leur place des intérimaires, une main-d’œuvre sous payée, plus malléable et corvéable du fait des conditions d’embauche sans contrat et sa précarité.

Un comité de solidarité s’est tout de même constitué comprenant des ouvriers licenciés, des journalistes et des avocats et milite activement en faveur des travailleurs licenciés. D’autre part, peu de partis politiques se sont manifestés dans le soutien à ces luttes à l’exception de la Voix Démocratique et du PPS à travers leurs presses.

Ajoutons que l’OCP exploite également des gisements qui ne se trouvent pas sur le territoire marocain mais au Sahara Occidental occupé. Une façon de spolier ce pays de ses richesses naturelles.

L’UGTA, ou plutôt sa direction, qui a – volontairement - peu de traditions en matière de solidarité internationale est restée muette jusqu’à ce jour. Il est probable qu’elle ne se manifestera pas plus dans les temps prochains.

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Malik Antar