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Maroc : Lettre de votre camarade Wafae Charaf
samedi 30 août 2014
Wafae Charaf
mardi, 19 août, 2014
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Le 12 août, la militante des droits humains marocaine Wafae Charaf a été condamnée ? un an de prison ferme pour avoir osé dénoncer la répression policière. Depuis sa cellule de la prison civile de Tanger, la jeune femme écrit un vibrant appel à ses camarades et aux autres détenus "qui croupissent dans les geôles de ce détestable régime" .
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Lettre de votre Camarade Wafae CHARAF,
Camarades,
J’appartiens aux opprimé-e-s, aux humilié-e-s et aux exploité-e-s qui subissent la détention. Mon emprisonnement est lié à ma qualité de militante des droits humains et à mon engagement politique au Parti la Voie Démocratique ainsi qu’à mon attachement à la lutte aux côtés des ouvrières et ouvriers. Cette classe ouvrière marginalisée, exploitée qui travaille dans des conditions d’oppression, et de despotisme. Une exploration doublement insupportable en particulier pour les femmes qui subissent les licenciements abusifs collectifs et individuels et la totale absence de protection sociale... etc.
Ma détention n’était pas une surprise pour moi car je savais - et dès les premiers instants de mon enlèvement et de la torture que j’avais subit psychiquement et physiquement - que le régime (Makhzen) cherchait à redorer son blason avec une idée préalable visant à falsifier les faits avant même un simple début d’enquête à ce sujet.
Cher-e-s Camarades, du fond des geôles de l’humiliation et du déshonneur, je vous adresse mes salutations les plus respectueuses et considérables et tout particulièrement au corps de ma défense, à toutes les organisations de droits humains et politiques, à tous les prisonniers politiques qui croupissent dans les geôles de ce détestable régime, à tous les détenu-e-s du glorieux mouvement marocain du 20 février... Je peux mourir dans ma cellule en levant les symboles de la Victoire et de la fierté. Je veux transmettre mes salutations à mon Camarade détenu Oussama, aux jeunes du mouvement du 20 février, aux Camarades de mon Parti la Voie Démocratique et à sa jeunesse combative. Je salue toutes celles et tous ceux qui m’ont soutenu de près ou de loin. Salutations de fierté et de reconnaissance à ma famille qui a subit la douleur, la maladie, la déception (...) après mon enlèvement et la torture dont j’étais victime... Ce ne sont pas des mensonges comme le prétend le régime qui voulait, depuis le début, que je renonce à mes déclarations et les démentir et que ce n’était que hallucinations imaginaires...
Camarades : Mes principes, mes valeurs de droits humains et politiques que j’ai appris et adopté au sein de mon Parti la Voie Démocratique ne me permettent pas de fabuler comme le prétend et le propage le régime dont l’objectif principal est d’étouffer - dans ce pays blessé - toute voix libre revendiquant la dignité, la liberté, la justice sociale et l’égalité.
Mon attachement au combat aux côtés des ouvrier-e-s de Tanger ainsi que mon appartenance politique constituent les raisons principales pour que le régime répressif éteint ma voix, me priver de mon nom et pour que votre camarade Wafae CHARAF se transforme à un N° parmi d’autres.
Mes forces se sont écroulées en cette étape de mon enlèvement et jusqu’à présent. de l’intérieur de ma prison - et malgré mes souffrances des crises de dépressions aigus et en étant sous soins médicaux avec des attestations prouvant la torture féroce dont j’étais objet qui dépasse les simples conditions humaines et bafouant toutes les conventions internationales de droits humains pourtant ratifiés par le Maroc - l’État Makhzen a fabriqué un dossier avec des accusations fallacieuses. C’est un complot, parmi plusieurs d’autres, contre les militants des droits humains et politiques qui s’opposent à ce régime. Contre les militants de la Voie Démocratique sous l’oppression du terrorisme psychique et policier.
"Je fais le vœu que la lutte et la résistance de mes camarades détenus mettra fin à l’oppression et l’humiliation qu’ils subissent"
Salutations sincères de votre Camarade Wafae CHARAF
(*) Traduction de l’arabe au français : "Lettre n°2 de la détenue politique Wafae Charaf à ses camarades de l’intérieur de la prison civile de Tanger"