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Notre camarade Leïla Mekki vient de nous quitter*

vendredi 27 juillet 2018, par Alger republicain

Suite aux conséquences d’un accident vasculaire elle est décédée mercredi 25 juillet à l’âge de 93 ans. Elle a été enterrée jeudi.

La vie de Leïla à été, depuis sa jeunesse, une vie de combattante profondément convaincue que l’oppression, l’exploitation et les injustices ne disparaîtront qu’avec l’abolition du capitalisme et l’avènement du socialisme. Elle fait partie de celles et de ceux qui ne se sont pas laissés démoraliser par la victoire de la contre-révolution en URSS. Elle a gardé la certitude que les travailleurs sauront reprendre l’initiative historique, lancer une nouvelle offensive pour reconquérir le pouvoir, forts des enseignements des luttes pour le socialisme, des victoires remportées et des erreurs commises.

Leïla a commencé sa vie militante à Oran dans les rangs de l’Union des femmes algériennes. Avec son mari elle a adhéré au Parti communiste algérien après 1945. Ensemble ils ont été de toutes les batailles pour la libération nationale et le socialisme.

Ils ont fait partie des Combattants de la Libération, groupes armés créés par le PCA pour mener la lutte contre le colonialisme dans l’union avec le FLN. Avec l’objectif que celui-ci accepte d’entamer des discussions avec les communistes pour organiser la lutte commune contre le colonialisme sur la base du respect du droit des partis anticolonialistes à conserver leur indépendance organique.

Elle a participé aux CDL de l’Oranie sous la direction de Boualem Khalfa. Elle est arrêtée en 1956 avec son mari. Après avoir purgé quelques années de prison en Algérie, ils furent interdits de séjour et expulsés en France. Là ils poursuivirent leur combat dans les rangs de la Fédération de France du FLN en application des directives de leur parti conformes aux accords de juillet 1956 sur la participation des militants communistes à la lutte armée.

Oran, 1953. Stand de l’Union des femmes algériennes à la fête du journal communiste Liberté. Au centre, de face, Leïla Mekki. À droite, de profil, Jacqueline Schecroun.

Dès l’indépendance elle regagne le pays et reprend immédiatement, avec son mari, son activité militante au sein du PCA malgré son interdiction en novembre 1962 par le gouvernement Ben Bella. Comme la plupart des communistes elle poursuivit la lutte dans les rangs du PAGS [1]. Elle ne se laissa pas impressionner par les intimidations de la Sécurité militaire lorsque son fils fut arrêté et torturé en 1968 dans le cadre de la grande vague de répression qui avait visé vainement à démanteler le PAGS clandestin. Elle mena le combat pour arracher sa libération et le sauver des griffes des tortionnaires. Parallèlement elle participait sur le plan professionnel a des activités culturelles qui la mirent en contact direct avec la troupe de Kateb Yacine avec lequel elle noua de forts liens d’amitiés et de solidarité quand il préparait notamment sa célèbre pièce « Mohamed prends ta valise ».

Elle fut de ceux qui rejetèrent la liquidation du PAGS en 1993. Elle rejoint le PADS.

Ces dernières années elle fut profondément affectée par le décès de son gendre Omar Chaalal, dit « Tigre », puis de sa fille Yasmina qui ne put survivre à la disparition de son époux. En dépit de cette immense douleur elle continua à répandre parmi les jeunes l’optimisme et l’espoir dans un monde meilleur. Elle était invitée à débattre de la situation du pays et de la jeunesse par un groupe lié à RAJ.

Leila a soutenu par tous ses moyens Alger républicain pour l’aider à affronter ses difficultés financières.

Alger républicain présente ses condoléances les plus attristées aux enfants, aux petits-enfants et à toute la famille de notre camarade Leïla, notamment Rachida, Nadia et Serge.

AR


*Rédigé à partir des informations recueillies auprès de la rédaction du Lien, organe du PADS.


[1(Parti de l’Avant Garde Socialiste)