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Notre frère et camarade de combat Henri Alleg vient de nous quitter
jeudi 18 juillet 2013, par
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Il est décédé suite aux conséquences d’un accident cérébral survenu l’an dernier.
Henri Alleg, de son vrai nom Harry Salem, a été ancien directeur d’Alger républicain avant son interdiction par les autorités coloniales en 1955 et après l’indépendance jusqu’à sa suspension après le coup d’État du 19 juin 1965.
Il a été membre dirigeant du Parti communiste algérien puis du PAGS. Fuyant la répression anti-communiste déclenchée après le coup d’État, il a dû rejoindre la France.
Authentique internationaliste, il a été pris d’un immense sentiment de révolte contre l’oppression coloniale dès son premier contact avec l’Algérie en 1939. Il a adhéré au Parti communiste algérien réduit à l’action clandestine et pris fait et cause pour la lutte pour l’indépendance de l’Algérie.
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Henri Alleg entouré de l’équipe d’Alger républicain
Durant la guerre de libération, il est activement recherché par toutes les polices. Il est arrêté en juin 1957 par les paras du sinistre Bigeard lors d’un traquenard qu’ils lui avaient tendu au domicile de son camarade Maurice Audin, dont le corps n’a jamais été retrouvé. Henri Alleg est soumis à la torture comme tous les patriotes et les combattants anti-colonialistes pris dans les griffes de l’armée française.
Il réussira à faire sortir de prison son retentissant témoignage "La Question" dans lequel il fera connaître au monde entier les atrocités commises par la soldatesque coloniales sur les patriotes.
Notre camarade Henri sera inhumé le 29 de ce mois
Alger républicain présente ses condoléances les plus attristées à la famille, aux amis et aux camarades du défunt.
Zoheir Bessa
Directeur d’Alger républicain
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PRÉCISION :
Suite au communiqué que j’ai écrit "à chaud" pour annoncer le décès de notre camarade Henri, mon camarade William Sportisse m’a fait remarquer que l’expression "Fuyant la répression anti-communiste déclenchée après le coup d’État" pouvait être lue au pied de la lettre et comprise par un certain nombre de jeunes lecteurs algériens comme un abandon de la lutte par Henri, ce qui évidemment ne reflète pas le sens et l’intention du texte et que la quasi-totalité des lecteurs a interprété convenablement.
Afin d’éviter toute incompréhension chez les jeunes, et afin de clarifier les circonstances du départ d’Algérie de Henri en 1965, je complète, sur les conseils de William, cette annonce par les précisions qui suivent :
C’est à la demande de la direction du Parti qu’il s’est rendu en France. Il a accepté cette décision contre son gré, non pour mettre sa personne à l’abri de la répression anticommuniste déclenchée après le coup d’État du 19 juin 1965 mais pour accomplir des tâches importantes que lui seul pouvait à ce moment là mener de façon efficace.
Elle l’avait chargé de représenter le parti à l’extérieur du pays pour organiser les travailleurs algériens dans l’immigration et pour maintenir et consolider ses relations internationalistes avec les partis communistes et ouvriers du monde. Henri a pleinement assumé les responsabilités au poste de combat que son parti lui avait désigné.
Il fut pendant toute une période un dirigeant du PAGS avant de rejoindre, et avec l’accord de son parti, « l’Humanité », quand il était encore l’organe du PCF, pour y poursuivre ses activités de journaliste communiste.
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Zoheir Bessa
28 juillet 2013