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Quand l’immolation devient un fait divers, banalisé
vendredi 29 novembre 2013, par
Il est vrai qu’une partie de la presse nationale a rapporté les actes atroces et d’immenses douleurs que sont les immolations. Mais il reste sinon étrange du moins scandaleux que l’immolation d’un homme ou d’une femme passe quasiment inaperçue en ce que les raisons en sont souvent occultées. Ces faits dramatiques sont le plus souvent simplement portés à la connaissance des lecteurs comme s’il s’agissait d’un banal fait divers. Apparemment sans émotion aucune lorsque la victime est un chômeur ou un travailleur qui ne supporte plus la misère dans laquelle il se débat.
Bien sûr, il faut le rappeler, cette douloureuse fin de vie ne concerne pas ceux qui ont de l’argent, obtenu fréquemment de façon douteuse. Ceux-ci, il est vrai aussi, n’ont aucun problème pour se loger, trouver un emploi de « haut statut social » ou monter une entreprise, de préférence commerciale, à leur progéniture. La nourrir ? Il y a de bons restaurants dans notre pays ! Lui acheter un véhicule de type 4X4, une BMW ou autre véhicule de luxe et lui offrir de somptueux voyages à l’étranger n’est pas non plus un souci.
Certains journalistes, sans être scandalisés par les mauvaises conditions sociales qui poussent des hommes et des femmes à cet acte désespéré, rapportent simplement le fait, sans même un mot de compassion, refusant de voir dans ces drames les conditions réelles qui provoquent ce geste qui n’est pas dans les mœurs de nos concitoyens. Ainsi à Constantine, une fille s’immole entraînant involontairement avec elle ses deux sœurs brulées au second degré dans ce drame atroce. Quelle en est l’origine ? Probablement les conséquences de l’exigüité de leur logement et l’impossibilité pour l’une d’elles, pourtant diplômée, de trouver un emploi.
A Oran, dans un hôpital, un employé, menacé de licenciement tente de se suicider par le feu. Gravement brûlé, il est secouru in-extrémis par ses collègues et des patients. Mais, les séquelles seront profondes, il sera marqué à vie par cette malheureuse tentative. D’autres cas de ce sort tragique sont parfois banalement signalés dans la presse.
La pauvreté et la misère qui ne cessent de s’étendre en sont généralement la cause. Mais chut, n’en rajoutons plus.
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Malik Antar
27.11.13