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Syrie : reportage russe sur les auteurs du massacre de Houla
lundi 16 juillet 2012
Les gens de l’ONU se sont déj ? trompés sur ce qui a tué la grande majorité des martyrs de Houla. Et ? présent un reportage russe suggère qu’ils se trompent encore sur les auteurs de ces meurtres...
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Nous venons de faire état (voir notre article « ? Témoignages ? et analyses contradictoires sur Houla ? », mis en ligne le 31 mai) d’un reportage d’une télévision russe ? Houla et Taldo, qui a interrogé des habitants présents au moment des incidents dramatiques ayant ensanglanté ces localités. Nous avons même en ligne des vidéos de ce reportage, mais elles ne sont accessibles qu’aux russo et arabophones. Notre collaborateur Mohamed a donc livré une taduction ? française de ces témoignages, qui eux incriminent nettement des bandes armées plus ou moins ASL. Les témoins interrogés donnent des détails assez précis, en réponse ? des questions précises, et on ne peut les suspecter ? a priori de réciter une leçon dictée par des hommes du gouvernement. Un des éléments les intéressants, le plus déterminant ? notre sens quant ? l’identité des tueurs, d’une partie d’entre eux au minimum, c’est qu’il y a clairement une famille liée au pouvoir – les al-Sayed – qui a été massacrée, en raison de ses liens avec un responsable de la nouvelle assemblée syrienne.
On espère en tous cas que les enquêteurs de l’ONU n’oublieront pas de verser ces témoignages-l ? ? leur dossier.
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Entretien intégral de la TV russe, sur les massacres d’Al Houla :
Q. Que s’est-il passé le 25 et 26 mai dans votre village Taldo ? Qu’avez-vous vu ?
R. Je suis native de Taldo, où je vis actuellement. Le premier jour des faits, vendredi, des hommes armés ont attaqué par des obus des barrages de l’armée. L’armée a riposté et blessé beaucoup parmi les agresseurs. Les hommes armés ont transféré les blessés et l’homme armé qui a attaqué au RPG, ? l’hôpital du terrain, et il est maintenant vivant et en bonne santé, il s’appelle Said Faiz Talha Al Akch. Sa famille se trouve ? Taldo.
Deux jours avant les évènements, l’un des assistants des terroristes nous a confirmé que l’heure « h » s’approche. Nous avons entendu cela des terroristes locaux, ils parlent toujours de créer un grand bruit, mais je ne m’attendais pas ? ce qu’il soit de ce genre. Même, ce fait, ils lançaient des attaques contre des barrages de l’armée, tous les vendredis après la prière, une attaque de quelques heures, et c’est fini.
Certains hommes armés portaient des caméras et filmaient tout ce qui se passe, d’autres portaient des radios, ou des téléphones sans fil, et de nos maisons, nous écoutions les discussions entre eux. Le vendredi, après la prière, le 25 mai, vers 14 heures, un barrage de l’armée a été attaqué et l’armée a repoussé cette attaque ; le groupe attaquant était dirigé par Nidal Bakour ; quelques temps après, un autre groupe armé s’est rassemblé et a attaqué un autre barrage. Ce deuxième groupe est celui de « al Hallaq » connu chez nous par « Al Hassane » ; les membres de ce groupe ont attaqué le barrage militaire qui se trouve sur la montagne, leur plan étant de contrôler ce point élevé, l’autre barrage se trouvant dans la localité, parce ce qu’ils veulent se positionner sur la hauteur qui va leur permettre de contrôler facilement le barrage se trouvant en bas dans la localité.
Nidal Bakour a contacté quelqu’un et lui a demandé d’envoyer un groupe d’hommes armés étrangers. Il a appelé au début de l’attaque, et lorsque les hommes armés ont attaqué, 25 d’entre eux ont été tués.
Q. Comment pouvez-vous savoir le nombre de morts parmi les hommes armés ?
R. Lorsque les observateurs de l’ONU sont arrivés, les hommes armés leurs ont présentés ces morts comme étant des civils tués par l’armée arabe syrienne, j’ai entendu moi-même cela d’eux, lorsqu’ils ont dit aux observateurs qu’ils ont trouvés ces cadavres dans des maisons.
À 15 h 30, ils ont contrôlé le barrage, sur la montagne, et ils ont coupé la gorge d’un soldat et l’ont jeté du troisième étage. Avant de mourir il leur a dit qu’il est de Bab Batna, ? Rif de Damas, et qu’il est de la communauté sunnite comme eux. Ils lui ont dit alors : « ? C’est seulement maintenant que tu te rappelles que tu es sunnite ! ? »
Ensuite ils ont enlevé deux autres soldats, dont l’un s’appelle Abdallah de la campagne (Chaoui, selon son expression), de Deir Ezzor, ils l’ont brûlé vif. Je n’ai pas vu comment ils l’ont brûlé, mais j’ai entendu comment ils criaient qu’ils brûlaient un soldat. C’était vers 18 heures.
Quant au sort de l’autre militaire, je ne sais pas, mais j’ai entendu l’un des hommes armés qui s’appelle Akram Al Saleh qui a dit : nous n’allons pas le tuer, nous allons montrer demain qu’il s’est rallié ? nous, et qu’il a déclaré sa dissidence de l’armée régulière.
Peu de temps après, ils ont contrôlé le barrage de l’armée et le centre de police de la ville. En face de ce centre, se trouve les bâtiments où sont tués tous les enfants et toutes les familles. Ils ont tué tous les enfants de AL Sayed, ils étaient trois familles et 20 enfants ; ils ont tué aussi des personnes de Abdul Razzak, dont 10 enfants, ils les ont tous tués parce que ce sont des partisans du pouvoir. De la famille Al Sayed, ils ont tué la famille du frère d’Abdallah « Al Mechlab », la troisième personnalité au parlement. Il a été élu ? ce poste le 24 du mois courant, et le lendemain, ils ont tué toute sa famille, sa femme et trois enfants, ils ont tué son frère ainsi que sa famille.
A 19 heures, est arrivé la soi-disant « brigade Al Farouk », de l’ASL, dirigée par Abdul Razzak Tlass, avec 250 hommes armés de la ville d’Al Rastane, avec deux autres groupes, un groupe du village « Al Qabou », dirigé par « Yahya Al Youssuf », et un groupe du village « Foulla ». Au moment de l’attaque, Nidal Bakour a demandé ? un homme armé de se tenir près de la mosquée et de lancer des obus RPG et des tirs d’artillerie sur l’armée, qui a riposté ? la source du feu avec des BTR et a touché la mosquée.
Après leurs contrôles sur les barrages, ils ont apporté les cadavres des hommes armés, et les cadavres des victimes civiles qu’ils ont tués, dans la mosquée. A 20 H, du 25 mai, tous les cadavres étaient dans la mosquée.
Le lendemain, ? 11 H, les observateurs internationaux sont arrivés. L’armée syrienne libre a évacué certains habitants des maisons proches du barrage de l’armée et les ont conduits dans des lieux sûrs. Au moment de l’attaque, les dirigeants des groupes armés ont demandé ? leurs hommes armés d’intensifier les tirs lors de la communication avec Al Jazeera et Al Arabya. La nuit, les tirs se sont arrêtés.
Le lendemain , nous les avons entendu dire de leurs téléphones sans fils ou ce que l’on appelle « radio-téléphone » qu’une partie des hommes armés doit porter des uniformes de l’armée arabe syrienne avant l’arrivée des observateurs onusiens, pour qu’ils apparaissent comme des dissidents de l’armée rallié aux hommes armés, les autres doivent porter des habits civils et venir ? la mosquée (où se trouvent les cadavres et les observateurs). Ils ont brûlé des terres et des maisons pour accuser l’armée arabe syrienne du pilonnage devant les observateurs.
Je n’ai vu les observateurs que de loin, entourés par les hommes armés en uniformes de l’armée arabe syrienne. Beaucoup de gens étaient l ? bas et ont vu tout cela, et tous sont des familles sélectionnées et criaient « nous voulons la chute du régime », et tout le monde sait que ce sont des proches des hommes armés. Les hommes armés sont entrés dans les maisons et ont informé les habitants de la nécessité de les évacuer, parce que c’est une zone militaire, et qu’ils doivent quitter. Moi, je ne suis allé nulle part, mais beaucoup ont fui, après cela. Lorsque les observateurs sont arrivés, les hommes armés avaient occupé les maisons vidées de leurs occupants, et les hommes armés qui accompagnaient les observateurs ont conduit ces derniers vers ces maisons pour écouter les témoignages des occupants qui se sont fait passer pour les propriétaires.
Q. Comment les membres de votre famille appréhendent-ils tout cela ?
R. Mon père est mort. J’ai une mère, des frères et des sœurs, nous avons le même regard sur les faits.
Q. Y a-t-il beaucoup de gens dans ce village qui partagent cette position ?
R. La plus grande majorité des gens, mais ils ont une peur bleue, « jusqu’ ? en mourir ». Avant, beaucoup participaient aux manifestations de soutien au gouvernement, ils écrivaient des slogans contre Daraa, l’ASL et les hommes armés, mais ces derniers se sont vengés en tuant tous ceux qui ont rédigé ces slogans.
Q. Quelle est votre relation avec les villages voisins, et pourquoi ces villages ont-ils été attaqués par ces hommes armés ?
R. Nous avons de très bonnes relations avec ces villages, ils ne nous veulent aucun mal et ne nous créent aucun problème. Par contre l’armée libre les a attaqués parce que ce sont d’autres communautés. Ils comptent, parmi eux, un terroriste nommé Haytham Al Hallaq qui a enlevé plusieurs personnes d’un village voisin et a demandé une rançon (de plusieurs millions de lires) pour les libérer. Un autre homme armé, nommé Abou Yassine a enlevé plusieurs employés de la société générale de l’électricité, parce qu’ils sont d’une communauté religieuse déterminée. Ce terroriste, Haytham Al Hallaq a tué l’un des enlevés et a injecté au second une seringue de mazout, et vous pouvez le trouver ? l’hôpital de Homs.
Avant les évènements, ces hommes armés étaient des contrebandiers, près du village passent des canalisations du mazout sur lesquelles ils ont placé des robinets et posé des pompes puissantes. Ces faits sont connus de tous les habitants du village, ces hommes armés sont des voleurs, ? l’origine, et peu d’entre eux étaient parvenus ? la 8ème de l’enseignement, ils enlèvent des gens des communautés du village.
Dans le village, il y a une femme d’origine libanaise, qui vit avec trois enfants et qui travaille en tant que femme de ménage au poste de police ; ils l’ont enlevé, violée et pendue, puis jetée son cadavre dans les champs, que les chiens ont dévoré. C’était un spectacle horrible et triste, elle était complètement nue. Nous ne pouvons qualifier ces derniers d’humains, d’arabes ou de musulmans. Ce sont des bêtes sauvages !
Aussi, lorsqu’ils ont occupé les institutions étatiques dans le village, l’école et l’hôpital, le dispensaire et la municipalité, ils les ont incendiés, privant les élèves de leurs classes.
Il s’est trouvé que quatre des « Al Al-Abbar » et un de « Al-Youssuf », ce dernier étant séropositif HIV et qui est mort maintenant, ont violé une femme des « Al-Nail », lui ont transmis le SIDA ; elle a un nourrisson de 3 mois, après le viol, elle a allaité son enfant et lui a transmis le SIDA, il en est mort.
Au début de ces évènements, ils ont attaqué l’hôpital, volé des pochettes de sang qu’ils ont utilisé dans les manifestations, et ont versé du sang sur des manifestants pour les filmer comme tués ou blessés, lors de la fabrication des vidéos pour Al-Jazeera et Al Arabya.
Nous sommes des gens paisibles, nous voulons que le village et le pays retrouve la sécurité, nous ne voulons pas d’intervention étrangère, nous voulons la paix et la sécurité.
Source : témoignage vidéo d’une TV russe, traduit pour Infosyrie par Mohamed Ouadi :
http://www.youtube.com/watch?v=3o-79NY56hE&feature=youtu.be
Le journaliste de la TV russe sur Addunia TV, le 30.05.2012 :
http://www.youtube.com/watch?v=vnzWc51fClI&list=UUZ-8I5p6mxrzchZuMpTbLWg&index=1&feature=plcp